2013, année pour rien... mais François Hollande est-il autre chose que le reflet des défauts des Français ?

2013 a été exécrable. Envions ceux qui sont superstitieux car ils sont convaincus que c’est le chiffre fatidique : le 13, qui a contribué à faire augmenter les impôts et qui a rendu tout le monde de mauvaise humeur. En effet, l’année restera dans l’histoire comme le plus grand happening fiscal qu’on n’ait jamais vu. Les promesses de baisses, d’augmentations, de pause et de stabilisation nous ont donné le vertige, la grande roue ! La platitude de nos portefeuilles a même provoqué des troubles musculo-squelettiques à foison, c’est mon ostéopathe qui le dit.

Evidemment 2013 aura été aussi très marqué par le mariage gay et l’on observe là un véritable clivage en termes de superstition : les gays ont estimé que le chiffre 13 était porte-bonheur et les opposants que tout cela était le fruit d’une malédiction surnaturelle… ou socialiste (ce qui finit par revenir au même). 

Toutefois on s’est un peu habitué à nos bourreaux, c’est le syndrome de Stockholm, eux en revanche sont stupéfaits de ne pas être aimés alors qu’ils font tellement d’efforts pour nous ruiner et pour notre bien, on va mourir guéris ils le jurent ! C’est ainsi qu’on s’attendrit sur Bernard Cazeneuve qui d’évidence s’arrache les cheveux depuis longtemps (ce qui n’enlève rien à son charme de Droopy) et qui se passerait bien de ce rôle de percepteur intraitable. Quant à Montebourg il est presque devenu sympathique tant il imite bien Nicolas Canteloup, on le voit en chevalier Don Quichottesque (je n’ai pas dit grotesque !) et son volontarisme qui a été jusqu’à lui faire porter un tee-shirt bayadère de détenu en couverture d’un magazine a ému tout l’ouest de la France ; certes depuis, Armor Lux le fabriquant, a perdu les commandes des uniformes de la police nationale mais personne ne pense qu’il y a de lien direct !

Il y en a d’autres qu’on a apprécié sincèrement, en particulier le directeur du « Trésor » (va falloir changer le nom) Ramon Fernandez qui incarne à la perfection une haute administration respectable et respectée celle d’un temps jadis ou elle faisait l’honneur de la France ; évidemment il a été viré brutalement et sans raison, du coup il est toujours en place parce que c’est le plus compétent, bel exemple du management de l’Etat, je n’ose pas penser à ce qu’il se passerait si l’on agissait ainsi dans nos entreprises… Bonjour les syndicats !

J’ai bien aimé aussi un député socialiste, Laurent Grandguillaume, qui contre toute attente a sauvé les auto-entrepreneurs sans avoir l’air d’y toucher et en plus sans se mettre à dos les artisans, juste avec du bon sens et de la bonne foi ce qui est aujourd’hui la chose au monde la moins bien partagée ; mal vu le bon sens ! C’est un peu « petit bourgeois » et ça manque cruellement d’envolées idéologiques.

Appréciée aussi l’intervention de Jacques Attali en assemblée plénière au CESE (Conseil Economique, Social et Environnemental) qui a flingué le principe de précaution dans les grandes largeurs, argumentation imparable, j’ai vu des Verts applaudir et d’autres devenir encore plus verts.

Nicolas Dufourq, le directeur général de BPIfrance, a aussi remonté le moral des entrepreneurs, cet homme refuse de faire de la politique et aujourd’hui c’est un vrai plus car comme le disait Clémenceau « la politique est une chose beaucoup trop importante pour qu’on la confie à des politiques » ; cela les Français l’ont bien compris et à mon avis en 2014 ce sont eux qui vont prendre les choses en main.

Il y a des petits nouveaux au palmarès de la crédibilité, il s’agit du Conseil de la Concurrence que l’on n’écoute pas mais qui s’exprime : il était CONTRE par exemple l’histoire du quart d’heure de délai pour obtenir une voiture-taxi mais pas vraiment taxi : un chef-d’œuvre ! Je suggère que dorénavant quand un nouveau commerçant s’installe dans une rue il soit obligé d’ouvrir un quart d’heure après les plus anciens ; c’est le droit d’ainesse 2013 revu par l’Etat français. Le Conseil constitutionnel qui nous a évité le pire en brandissant la liberté d’entreprendre pour éviter que l’on ne nous taxe sur des bénéfices présumés avant même qu’on les ait mesurés et encaissés (sic). Le Conseil d’Etat qui veille, et la Cour des comptes qui monte au créneau régulièrement et fermement, nos vieilles institutions font figure de visionnaires et nous rassurent.

En 2014 on pourrait se réjouir qu’il y ait un duel de femmes pour la mairie de Paris, malheureusement l’égalité des sexes n’a pas que des avantages quand on prend tous les défauts des hommes, reste le duel des stylistes et des coiffeurs, dommage mais gardons espoir.

Espérons que 2014 ne verra pas un nouveau grand débat sociétal (très à la mode) sur le suicide assisté ou l’euthanasie, on a autre chose à faire, sans compter que ce peut être dangereux pour les politiques : un petit rhume de cerveau et  j’en connais que l’on achèverait volontiers !

Au contraire l’année qui vient doit être celle du rétablissement et de l’optimisme ; de tous nos soucis nous pourrions rire à condition que l’on ne censure pas les humoristes, même les odieux racistes.

Tous nos vœux aussi à l’UMP qui ressemble à des Roms errants à la recherche d’un terrain vague où planter quelques idées, pas neuves, qui n’ont pas été appliquées et au PS en leur rappelant que l’enfer fiscal est pavé de bonnes intentions. Meilleurs vœux à nos pauvres riches et qu’ils continuent à dépenser leur argent en France pour que le luxe ne soit pas réservé à de très, très lointains clients. Que les pauvres s’enrichissent et qu’on laisse travailler autant qu’ils veulent, quand ils veulent, tous ceux qui ont du boulot…

Alors, bonne année tous ensemble !