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"Une apparition" : des petits riens qui en disent beaucoup. Mais quoi?
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Marine Baron pour Culture-Tops

Marine Baron pour Culture-Tops

Marine Baron est chroniqueuse pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
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LIVRE
UNE APPARITION
de Sophie FONTANEL
Ed. Robert LAFFONT
250 pages
19 euros

RECOMMANDATION : BON

THEME

Assise à la terrasse d’un café, une femme de cinquante-trois ans aperçoit une très belle et très élégante dame aux cheveux blancs. Elle-même décide alors de cesser de se teindre les cheveux pour laisser apparaître progressivement ses propres cheveux blancs. Peu à peu, le blanc, signe du temps, de la lumière, de la grâce ou d’une nostalgie de la noblesse gagne du terrain sur sa tête. 

Les réactions de son entourage face à cette transformation capillaire sont diverses, allant du rejet pur et simple à la bienveillance ou à l’enthousiasme. S’agit-il d’un laisser-aller,  d’un renoncement à séduire ? D’une authenticité recherchée ou d’une posture mondaine ? Chacun, semble-t-il, a son idée sur la question. Et la narratrice ne cesse d’y chercher une réponse.

POINTS FORTS

-Ce roman, construit comme une nouvelle autour d’un thème unique et on ne peut plus précis, est très personnel et fatalement original. A partir d’une matière capillaire choisie comme toile de fond et apparemment superficielle se révèlent les angoisses profondes du vieillissement, de la non-séduction, des rapports hommes-femmes et de leurs inégalités respectives face au temps qui passe.

- Le texte, écrit à la première personne, est souvent très drôle, marqué par des situations cocasses et vivifiées par le sans-gêne de la narratrice qui campe ainsi un personnage saugrenu et sympathique. Cette femme devient une sorte d’éclaireuse, son propre cobaye et celui de ses lecteurs, avec un culot forçant parfois l’admiration.

POINT FAIBLES

Le roman se passe en grande partie dans un monde très spécifique, celui des stylistes et des mannequins, du milieu branché parisien ou international. Si l’on en connait mal les codes ou si l'on est peu intéressé par la mode, il faut un petit moment d’adaptation et une certaine forme de volontarisme pour se plonger dans cet univers.

EN DEUX MOTS

Un roman écrit sur un ton très libre, léger sans être futile. Un texte curieux et agréable à lire.

UN EXTRAIT

« -Tu as tout pour toi, Eliot. Pourquoi tu ne te trouves pas une petite copine de ta génération ?

Les milliards d’hommes de mon âge, qui s’étaient trouvés dans la même situation que moi à travers les siècles et les civilisations, là à jouir d’une jeunesse qui n’était pas la leur, avaient-ils eu mes scrupules ?

Il leva les yeux vers moi.

-Je t’admire, Funky Hair…

-Beh oui, mais…

-Je sais pas, t’es un exemple. J’ai moins peur de vieillir quand je te vois. C’est comme si ça devenait possible. Tu rends ça cool.

-Cool ? Quel mot !

-Tu remarqueras que personne n’en trouve d’autre à mettre à la place ».

L’AUTEUR

Née en 1962, Sophie Fontanel  a travaillé plus de quinze ans pour le Magazine Elle avant de rejoindre l’équipe de l’Obs en tant que journaliste de mode. Elle a publié de nombreuses fictions dont « Grandir » (2010) et « Sacré Paul » (1995), ce dernier livre lui ayant valu le Prix du Premier Roman.

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