"Un seul candidat" de la droite et du centre : mais qui VGE poignarde-t-il vraiment en disant ça ?<!-- --> | Atlantico.fr
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L'ancien président de la République a déclaré qu'il devait n'y avoir qu'un seul candidat de la droite et du centre pour la présidentielle de 2017
L'ancien président de la République a déclaré qu'il devait n'y avoir qu'un seul candidat de la droite et du centre pour la présidentielle de 2017
©Reuters

Dans le dos

L'ancien président de la République a déclaré qu'il devait n'y avoir qu'un seul candidat de la droite et du centre pour la présidentielle de 2017 et au regard de l'esprit du personnage, cette déclaration sonne comme un avertissement. Et pas seulement pour les centristes...

Bruno Jeudy

Bruno Jeudy

Bruno Jeudy est rédacteur en chef Politique et Économie chez Paris Match. Spécialiste de la droite, il est notamment le co-auteur du livre Le Coup monté, avec Carole Barjon.

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Atlantico : Interrogé dans l'émission "Question d'infos" de la chaîne LCP, Valéry Giscard d'Estaing a déclaré qu'il ne devait y avoir "qu'un seul candidat" de la droite et du centre à l'élection présidentielle de 2017. Par cette déclaration, quel(s) représentant(s) de la droite et du centre l'ancien président disqualifie-t-il dans la course à l'Elysée ?

Bruno Jeudy : Je ne suis pas certain que Valéry Giscard d'Estaing soit encore en mesure de nuire à qui que ce soit au sein la classe politique actuelle, en revanche il a raison d'affirmer que l'UMP et le centre doivent impérativement trouver un moyen de présenter un seul candidat en 2017, car peut-être que pour la première fois l'élection suprême se jouera sur un seul tour, le premier, compte tenu du niveau élevé de voix accordées aujourd'hui à Marine Le Pen dans les enquêtes d'opinion.

Connaissant la finesse d'esprit du personnage, qui peut-il avoir en tête lorsqu'il fait cette déclaration ?

Avec cette déclaration VGE fait une mise en garde contre tous ceux qui seraient tentés par une aventure individuelle en 2017 : François Bayrou en premier lieu, François Fillon et Alain Juppé en second, car ils ont laissé entendre que si des primaires n'étaient pas organisées, ils pourraient se porter candidats, le premier tour servant alors de primaires officieuses. Il vise principalement François Bayrou, car il ne l'a jamais soutenu lors de ses trois candidatures à la présidentielle, et depuis que le maire de Pau est revenu dans le giron centriste plus classique, on voit qu'il n'a pas fait montre d'un appétit débordant pour la primaire. En creux, je le répète, Fillon et Juppé doivent aussi se sentir visés, au cas où ils seraient tentés de se présenter en 2017 en dehors du parti. Ce n'est pas un hasard si VGE a fait cette remarque juste après l'élection à la présidence de l'UMP.

Nicolas Sarkozy n'est pas du tout concerné ?

C'est aussi une mise en garde pour Sarkozy, qui est tenté d'effectuer un tri parmi les centristes. Pour VGE la coalition doit recouvrir tout le spectre de la droite et du centre, seul moyen à ses yeux de remporter la présidentielle. Autrement dit, Nicolas Sarkozy a sérieusement intérêt, pour lui comme pour la droite, à organiser une primaire, qui plus est ouverte au centre.

Quelles ont été les prises de position de l'ancien président lors des précédentes élections ?

C'est un ancien président de la République, et son jugement a la valeur de celui d'un ancien Président qui depuis son départ de l'Elysée n'a jamais pu se représenter, mais a été en situation de soutenir et de choisir à chaque fois un favori. Dans le match Chirac-Balladur il avait pris position pour le premier, et en 2007 il avait donné sa préférence à Nicolas Sarkozy en lieu et place de François Bayrou. On peut sans grand risque supposer que VGE, lorsqu'aura lieu la primaire, fera entendre da voix pour l'un des candidats.

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