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"Oublier Klara" d'Isabelle Autissier : une saga familiale qui s’étire des goulags staliniens à la décomposition de l’URSS
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Atlanti Culture

Dans la région de Mourmansk, une saga familiale qui s’étire des goulags staliniens à la décomposition de l’URSS.

Didier Cossart pour Culture Tops

Didier Cossart est chroniqueur pour Culture Tops

Voir la bio »

"Oublier Klara"

d'Isabelle Autisisier 

Editions Stock 321 pages 

RECOMMANDATION
Bon


THÈME
Dans la région de Mourmansk, c’est une saga familiale qui débute avec la grand-mère Klara, scientifique envoyée au goulag sous Staline, qui se poursuit avec son fils Rubin qui supportera le mystère, la honte et le déshonneur de l’arrestation sous ses yeux d’enfant de sa mère Klara, et qui devra jouer des poings pour devenir un capitaine de pêche redouté dans les eaux froides du grand nord. Enfin il y a le petit-fils Iouri qui devra affronter la violence de son père, la dureté de la région et la décomposition de l’URSSS avant de pouvoir émigrer aux Etats-Unis. Mais à la demande de son père mourant il devra revenir à Mourmansk pour essayer de découvrir la destinée de sa grand-mère Klara, disparue dans l’immensité gelée du grand nord.

POINTS FORTS
On se laisse vite prendre par le scénario grâce à la qualité de l’écriture qui nous décrit bien la noirceur du régime Stalinien aggravé par la rudesse du grand nord. Quand Isabelle Autissier nous décrit un chalutier en pêche on peut sentir la rouille et le poisson, la violence de la mer, le courage et la force des marins. De même la description des espaces arctiques est belle. On sent qu’il y a du vécu derrières ces descriptions.

POINTS FAIBLES
Evoquant des assassinats, un régime totalitaire, la dénonciation, la torture, le bannissement, la solitude, le livre est factuel, lisse comme une mer d’huile, sans analyse en profondeur des sentiments des personnages. 

EN DEUX MOTS 
A moins d’être isolé dans une tribu Nenets et se blottir bien au chaud dans leur tchoum il ne fait pas bon vivre dans un pays communiste et froid !  

UN EXTRAIT
Rubin s’était précipité en même temps que tout le monde. Il n’aurait cédé sa place à personne. Arrivait la bagarre, la vraie. Pas une empoignade de sortie d’école. Non ! Il allait vivre l’affrontement suprême, quand la vie est en jeu, celui que Sok avait parfois évoqué la peur dans les yeux. Le danger le galvanisait. Quand le chalut fut près du bord, il empoigna avec les autres la lourde nappe. De temps à autre, si le navire gîtait de côté, la mer montait à bord, ses pieds ne touchaient plus le pont et il pédalait dans le vide, sans plus savoir s’il était dans le bateau ou en dehors. La hargne grandissait en lui pour récupérer ce foutu filet, comme quand il cognait sans raison, dans sa jeunesse. Il était aussi trempé que s’il avait nagé. Sous l’effort il ne tenait aucun compte de la température de l’eau, pas plus que les chocs qui bleuissaient ses bras. ( p. 210)

L'AUTEUR
Ingénieure, navigatrice, écrivain, journaliste, présidente de WWF France, Isabelle Autissier est partout et brille dans tout ce qu’elle entreprend.

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