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"Orbital, tome 8 : contacts" : Orbital, une série qui tourne rond
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Atlanti-Culture

Dominique  Clausse pour Culture Tops

Dominique Clausse pour Culture Tops

Dominique Clausse est chroniqueur pour Culture Tops

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Orbital, tome 8 : contacts
Dessins : Serge Pellé, Scénario : Sylvain Runberg
Editions Dupuis 2019
56 pages 14,50 €

RECOMMANDATION

ExcellentExcellent

THÈME

Orbital est une série de science-fiction créée en 2006 par Pellé et Runsberg. Son pitch de départ est assez conventionnel dans le domaine de la SF : les mondes connus se sont réunis en une confédération intergalactique, qui tente de faire régner l’ordre et la paix entre les différents peuples adhérents. Ce rôle de gardien de la paix est confié à l’ODI (Office Diplomatique Intermondial) et à ses agents. Les deux héros de la série sont justement des agents de l’ODI. Très différents l’un de l’autre, ils devront apprendre à se connaître et à s’apprécier, malgré des vieilles rancunes. L’un, Caleb, est terrien ; l’autre, Mézoké est Sandjarr. Leurs missions les amènent dans différents endroits de la Galaxie pour tenter d’éviter des conflits, ou de les résoudre quand ils ont commencé. En général, les auteurs traitent chaque mission en deux tomes. Donc,  ce tome 8 est la fin de leur quatrième mission, démarrée avec le tome précédent, Implosion.

Dans cette aventure, nos deux héros sont engagés dans une course contre la montre, pour sauver les principales villes de la confédération. Les Névronomes, des vaisseaux spatiaux vivants, menacent de détruire ces villes. Mais on apprendra qu’en fait, ces vaisseaux sont eux-mêmes menacés de destruction et que leur agressivité n’a d’autre but que d’obliger la confédération à les aider. Pour cela, Caleb et Mézoké vont devoir remonter à la source de cette menace initiale pour la détruire et ainsi sauver aussi bien les Névronomes que les cités de la Confédération.

POINTS FORTS

* Dès le début de cette série (il vaut mieux avoir lu les 7 tomes précédents avant de se plonger dans ce dernier opus), on s’attache très vite aux deux personnages principaux. Caleb et Mézoké ont été souvent comparés à leurs illustres prédécesseurs, Valérian et Laureline, les héros créés par Christin et Mézières (21 tomes parus aux éditions Dargaud). Et c’est vrai que le parallèle est tentant : on retrouve l’opposition force brute versus intuition créatrice des deux héros. Le graphisme évoque aussi parfois le style de Moebius (particulièrement pour le personnage de Dernid). Mais on oublie vite ces lointaines parentés, car cette série a ses propres originalités et de nombreuses qualités.

* Qualités graphiques pour commencer : Pellé nous propose de magnifiques décors et une maîtrise totale de ses personnages. Son trait est très dynamique, et soutient parfaitement le rythme haletant des scénarios. C’est, d’ailleurs, la deuxième grande qualité de cette série que de proposer des scénarios originaux, qui tiennent le lecteur en haleine. Troisième qualité, l’originalité de ce duo improbable du Terrien et du Sandjarr. Tout les oppose : leurs terres d’origine, leurs physiques respectifs, leurs caractères, mais, bien sûr, on sent que ça va marcher entre ces deux-là. Même si on ne sait toujours pas, après huit tomes parus, si on peut parler de couple, le Sandjarr ayant la particularité de ne pas avoir de signe extérieur sexuel, et de ne pas dévoiler son appartenance sexuelle, mâle ou femelle, à un non-Sandjarr.

POINTS FAIBLES

Le principal point faible de cette série réside, de mon point de vue, dans sa façon d’évoluer. Après des premiers épisodes très convaincants, l’intrigue semble un peu se complexifier, s’assombrir également et perdre, du coup, une partie de son rythme initial. C’est un peu moins vrai pour ce tome huit qui renoue avec les premiers albums. Cette course contre la montre est menée de main de maître par les deux auteurs, et la fin de l’histoire vous secouera les tripes.

EN DEUX MOTS ...

Alors qu’aujourd’hui la BD de science-fiction nous offre plutôt des œuvres très ambitieuses et très complexes, cela fait du bien de découvrir une série qui revient aux codes classiques du genre, tout en arrivant à les renouveler. Orbital se lit comme on regarde un épisode de Star Wars. On sait que les héros vont triompher, mais pourtant on se surprend à tourner les pages de la BD de plus en plus vite pour découvrir la fin de l’histoire. Même si la série a connu un temps faible entre le 5ème et le 7ème tome, le tome 8 signe le retour d’un vrai bon scénario mené tambour battant. Et surtout, il recrée l’impatience d’attendre la suite.

UNE ILLUSTRATION

L'AUTEUR

(d’après BDGest)

Né en 1969, Serge Pellé commence son parcours par trois années d'étude à l'école Brassart, d'où il sort en 1989, muni d'un CAP de maquettiste publicitaire. Armé d'un si gros diplôme, il part à l'assaut de Paris et entame une carrière dans la publicité. Là, il dessine des tondeuses à gazon, des machines à laver, et il excelle dans les trousses à outils et les housses de voiture... Son premier livre, c'est le catalogue BHV (gros tirage tout de même !). En 1993, il rencontre, chez Vents d'Ouest, Laurent Galmot, le moustachu au "bureau-chambre" pas rangé. Là, il réalise plusieurs albums de commande avec Thomas Mosdi. En 1996, il tente l'aventure du téméraire, avec une série Le Grand Chambardement, et un premier tome qu'il signe sous le doux nom de Torgnoll. Il découvre la naissance d'un livre et la mort d'un éditeur... La barque prend la flotte, il se noie avec son second tome : Amen ! Dès lors il papillonne entre les décors de théâtre, le jeu vidéo et le dessin animé. Il travaille en tant que pré-designer sur la série télé Malo Korrigan et effectue un peu de storyboard sur la série Kaputt & Zosky. En 2005, il co-signe avec Sylvain Runberg, la série Orbital qui parait chez Dupuis, dans la collection Repérages.

Né en 1971 à Tournai d'une mère Belge et d'un père Français, Sylvain Runberg passe son bac d'Arts Plastiques dans le Vaucluse avant d'obtenir une Maîtrise d'Histoire contemporaine à la faculté d'Aix en Provence. Sylvain Runberg évolue ensuite plusieurs années en librairie avant de rejoindre le monde de l'édition. Il déménage alors à Paris pour rejoindre les Humanoïdes Associés. Mais un fâcheux accident l'immobilise plusieurs mois durant l'année 2001. Il s'essaye alors à l'écriture durant sa convalescence et s'aperçoit que ça lui plait plus que de raison et décide de continuer. En 2004, Sylvain sort son premier album, Astrid, avec Karim Friha aux éditions Soleil. Suivent ensuite des projets aux univers variés : les Colocataires avec Christopher aux éditions Dupuis, série inspirée par ses années étudiantes aixoises, Hammerfall, avec Boris Talijancic, saga médiévale fantastique ayant pour cadre la Scandinavie du VIIIe siècle, et la série de science-fiction Orbital, réalisée avec Serge Pellé, toujours chez le même éditeur Dupuis.

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