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#NeverTrump : le baroud d’honneur des anti-Trump commence (et finit) maintenant
©Reuters

THE DAILY BEAST

Les conservateurs anti-Trump ont une dernière chance d’empêcher le candidat de se présenter, mais le courant est peut-être déjà contre eux.

Copyright The Daily Beast - Ecrit par Tim Mak, Andrew Desiderio, Alexa Corse (traduit par Victor Salama)

Le mouvement #NeverTrump prévoit de faire un coup de force lors de la prochaine convention républicaine, qui aura lieu la semaine prochaine, en essayant de perturber la nomination apparemment incontestable de Donald Trump.

C’est un effort vaillant d'un groupe de délégués républicains qui trouvaient l’idée de la candidature de Donald Trump intolérable. Ils ont eu le courage moral de défendre leurs idées au risque de perdre leurs places au sein de l’appareil du parti. Mais cette tentative a peu de chance de réussir. Au contraire, Cleveland risque d’être le baroud d’honneur des républicains anti-Trump. La bataille critique sera celle de la commission du règlement qui aura lieu ce mardi. Le mouvement #NeverTrump compte sur l’idée que les délégués de Cleveland ne devraient pas lier leurs votes à celui de leur Etat et que chaque délégué puisse voter indépendamment.

Mais cette proposition de dé-corréler les votes n’a jamais vraiment eu de soutien au sein de la commission. Ceux qui soutiennent cette initiative espère récolter 28 des 112 voix des membres de la commission. S’ils obtiennent cela durant le vote de vendredi prochain, ils pourront constituer une "motion minoritaire" lors de la convention. Kendal Unruh qui est à la tête de ce mouvement assure que celui-ci gagne de plus en plus de terrain. Mais si de plus en plus de délégués soutiennent le mouvement anti-Trump, peu le disent publiquement.

Mercredi soir, même Unruh a avoué qu’elle regardait déjà au-delà de la manœuvre de « clause de conscience. » Au contraire, les délégués qui s’expriment publiquement sont en majorité contre la dé-corrélation. The Daily Beast a contacté les 112 membres de la commission : parmi les 26 qui ont répondu, seulement 5 se disent en faveur du vote de conscience. Un sondage du Wall Street Journal de la semaine dernière indique que seuls 20 membres étaient en faveur de cette initiative. Trump, en tant que candidat putatif, a un pouvoir considérable sur la convention. La Commission nationale républicaine, qui souhaite un déroulement en douceur de cette convention, se fera un plaisir d’annihiler la manoeuvre de la "clause de conscience". Mercredi après-midi, John Ryder, directeur juridique de la Commission nationale républicaine, a dit qu’il ne pensait pas que les délégués avaient le droit de voter en fonction de leurs préférences personnelles. Selon Morton Blackwell, qui a participé à toutes les commissions du règlement depuis 1972, cette initiative a toutes les chances d’échouer car elle n’est pas soutenue par un poids lourd du parti qui pourrait mobiliser un nombre important de votants.''Le pouvoir du candidat putatif est immense'' nous a indiqué Blackwell.

Les délégués anti-Trump paient le prix de cette initiative. Lori Hack, une déléguée de l’Arizona, a révélé au Daily Beast qu’elle s’était vue refuser une accréditation à la convention par la section de son Etat. La raison ? Elle a refusé de signer une promesse de soutien en faveur du candidat Trump. Elle affirme avoir été forcée de signer par le chef du parti Républicain de l’Arizona, Robert Graham. Graham a aussi fait fuiter une lettre aux médias. Cette lettre disait que Hack avait démissionné de son poste de déléguée, ce que Hack dément. Cette semaine, les supporters de Trump ont menacé Hack sur Twitter, disant qu’elle "n’appartient pas à l’Amérique" et qu’elle "devrait se protéger 24 heures sur 24, 7 jours sur 7".

Cependant, Mme Hack a indiqué au Daily Beast qu’elle irait à Cleveland et qu’elle voterait selon sa conscience. Cette semaine, seulement deux membres de la commission des règles ont voulu parler publiquement de leur soutien à cette initiative : Gina Blanchard-Reed de l’Etat de Washington et Unruh de l’Etat du Colorado, qui est aussi l’architecte du mouvement. "Pourquoi seuls les 112 délégués devraient avoir le droit de choisir ?" a déclaré Mme Blanchard-Reed au Daily Beast." J’aimerais voir un vote de la base lors de la convention". Mais le lobbying intense du mouvement #NeverTrump commence aussi à agacer. Blackwell affirme avoir reçu plus de 300 mails de personnes "fermement opposées à la nomination de Trump". Pendant ce temps-là, la déléguée du New Jersey, Christine Serrano-Glassner, résume le sentiment des pro-Trump : "Les mauvais perdants devraient se taire et se préparer à soutenir la nomination légitime du candidat Trump".

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