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#NDDL : cherche martyr désespérément !
©Reuters

La tension qui monte, monte...

Les zadistes et leurs amis, reclus dans le bocage de Notre-Dame-des-Landes sont sur le pied de guerre. Ils savent désormais que l’Etat entend (enfin) rétablir sa souveraineté sur les 1600 hectares de la zone occupée, quelque soit la décision retenue dans le dossier.

Pascal Perri

Pascal Perri

Pascal Perri est économiste. Il dirige le cabinet PNC Economic, cabinet européen spécialisé dans les politiques de prix et les stratégies low cost. Il est l’auteur de  l’ouvrage "Les impôts pour les nuls" chez First Editions et de "Google, un ami qui ne vous veut pas que du bien" chez Anne Carrière.

En 2014, Pascal Perri a rendu un rapport sur l’impact social du numérique en France au ministre de l’économie.

Il est membre du talk "les grandes gueules de RMC" et consultant économique de l’agence RMC sport. Il commente régulièrement l’actualité économique dans les décodeurs de l’éco sur BFM Business.

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Les zadistes et leurs amis, reclus dans le bocage de Notre-Dame-des-Landes sont sur le pied de guerre. Ils savent désormais que l’Etat entend (enfin) rétablir sa souveraineté sur les 1600 hectares de la zone occupée, quelque soit la décision retenue dans le dossier. Leurs alliées, les écologistes et les associations hostiles au transfert font dores et déjà entendre qu’un mouvement de résistance s’opposera au rétablissement de l’ordre dans la zone occupée. Ils cherchent à convaincre l’opinion que l’Etat prend le risque d’un nouveau drame comparable à celui de Sivens, voire pire comme l’a dit une des animatrices de l’ACIPA, l’association faux nez des écolos radicaux. Les zadistes brandissent le syndrome Sivens. Vaincus dans les urnes, déboutés par les tribunaux, les zadistes et leurs alliés cherchent l’accident. Ils ont besoin d’un nouveau martyr pour justifier leur turpitude.

Les Verts et leurs amis décroissants sont devenus l‘armée démilitarisée des activistes violents. La ZAD est leur marque ombrelle, Rémi Fraisse leur martyr. Par le passé, la ZAD rassemblait des populations différentes : maoïstes, Ecologistes, black block, altermondialistes allemands et italiens. Certains étaient partisans de la force, les autres recherchaient un mode de vie pastoral mais la ZAD fonctionnait comme un univers plat, sans hiérarchie. Les non violents n’empêchaient pas les violents de l’être et vice versa. La principale nouveauté des derniers mois est que les violents sont parvenus à convaincre les autres que la force était la seule issue. Tous, ont travaillé à la militarisation de l’espace occupé : pièges, chausses trappes, mécanismes à bascule, armes à feu, les zadistes ont prévu de s’engager dans une situation de guerre. Au mois d’aout 2017, un stage de désobéissance civile avait été organisé pour évangéliser les troupes. L’objectif des zadistes est de jouer sur l’émotion. C’est eux qui ont un intérêt objectif à se prévaloir d’un martyr.

#NDDL est devenu un signe de ralliement et c’est aussi ce qui en fait un piège politique pour le président Macron et pour son gouvernement. Au-delà du projet d’aéroport, les zadistes défendent un modèle de société locavore et décroissant dans lequel les institutions de la république n’auraient plus leur place au seul bénéfice de l’autogestion. Ils ont choisi l’insoumission comme moyen d’action, y compris par la violence. L’enjeu n’est donc pas seulement celui d’une infrastructure. Il tient aussi à la souveraineté de l’Etat, au respect des consultations électorales et à l’application des décisions rendues par la justice au nom du peuple français. Dans un Etat démocratique, les élections désignent des représentants, la justice est indépendante du pouvoir politique et l’appareil d’Etat, au nom de l‘intérêt général, dispose du monopole de la coercition. Nul groupe ne peut prétendre se substituer au pouvoir démocratiquement élu.

Il y a quelques semaines, en Guyane, Emmanuel Macron avait déclaré que la République ne négociait pas avec des hommes cagoulés. Les gendarmes qui interviendront pour libérer la zone de ses occupants illégaux trouveront plus que des masques sur leur chemin. Ils devront affronter une résistance armée, quelques agriculteurs sur leur matériel agricole, des femmes et des enfants, pour certains nés hors l’Etat civil dans la ZAD et rapidement… des milliers de militants écologistes et décroissants en situation de veille active partout en France. L’objectif ne sera pas seulement de vider la ZAD mais surtout d’en interdire l’accès aux amis des zadistes. Dans une démocratie d’opinion, les images mentent parfois. Elles peuvent être ravageuses et d’un prix politique insoupçonné. Si Emmanuel Macron venait à faiblir, tous les projets d’infrastructure seraient menacés dans l’avenir et son autorité serait gravement entamée.  On peut toujours négocier des compromis mais jamais quand la légalité est en cause. Perri est économiste et il est l’auteur de « L’écologie contre la démocratie, enquête sur le zadisme » (Editions Plein Jour).

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