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"Le Grand partage" : pas grand chose à partager...
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Atlanti-culture

Le sujet du film d'Alexandra Leclère est aguichant mais son traitement est lourd, sans envergure et mal ficelé.

François Quenin pour Culture-Tops

François Quenin pour Culture-Tops

François Quenin est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
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La réalisatrice

Scénariste et dialoguiste, Alexandra Leclère, née à Rennes, a commis quelques comédies dont la meilleure est « Les sœurs fâchées » (2004) avec Isabelle Huppert, la parisienne, et Catherine Frot, la provinciale qui a le tort de rendre visite à sa sœur sans s’annoncer. Un ton au-dessous et un brin vulgaire, on trouve « Le prix à payer » (2007), avec Nathalie Baye et Christian Clavier, ou le poids de l’argent dans un couple en faillite. Encore en dessous, mais cette fois très en dessous, voici « Le grand partage ».

Thème

Deux couples « bourgeois » - on aligne les clichés comme dans le film – habitent le même immeuble cossu. M. et Mme Dubreuil (Karin Viard et Didier Bourdon) sont plutôt à droite, surtout lui. Il est chef d’entreprise et elle ne travaille pas. M. et Mme Bretzel, eux, sont plutôt à gauche. Il est écrivain, elle est prof de fac. Des bobos intellos. Quand un gouvernement de gauche décide que les grands appartements devront être partagés avec des SDF, les deux couples sont aux abois car ils n’habitent pas dans des studios. Et puis ils s’adaptent…

Points forts

Il n’y en a qu’un de point fort dans ce film, c’est cette idée de partage qui oblige les riches à recevoir des pauvres. Une sorte de 1789 des SDF. S’en suit une cascade de situations rocambolesques qui se veulent du plus haut comique. Si l’idée est excellente, son exploitation est désastreuse.

Points faibles

- Le film est construit en scénettes qui se déroulent sans trop de liens apparents sinon qu’elles sont situées dans le même immeuble et qu’elles ont pour thème la crise du logement. On sourit une ou deux fois, pas plus, on ne rit jamais.
- Le plus mauvais dans ce film est Didier Bourdon, placé, il est vrai dans une situation impossible puisqu’au début il hait tous les pauvres et à la fin il est copain comme cochon avec une SDF même pas jolie. Allez comprendre…
- Patrick Chesnay joue le rôle d’un vieux gentil bourgeois solitaire qui se révèle à la fin en homosexuel malheureux. Même pas drôle.
- Karin Viard veut sortir de son rôle passif de femme d’intérieur qui n’a jamais travaillé. Y parviendra-t-elle ? On s’en fiche.
- Valérie Bonneton, prof de gauche, rechigne à loger des SDF parce qu’elle a un bébé. Un bébé, ça demande de l’espace.
- Michel Vuillermoz, mari de Valérie, est écrivain et généreux quand cela ne dérange pas son travail.
- On pourrait continuer à aligner les perles avec des comédiens qui gâchent leur talent : Firmine Richard en femme de ménage, Josiane Balsko en concierge acariâtre, Anémone et Jackie Berroyer en couples de juifs craintifs et soupçonneux. Et là, nous entrons dans une zone grise. La délation est de retour, comme autrefois, au temps de Vichy. On accumule les invraisemblances.

En deux mots

C’est un exemple de ce que le cinéma français devrait s’empêcher de faire, tant il y a de films qui sortent chaque semaine, et qu’il est si facile d’éviter des comédies sans envergure plombées par des scénarios mal ficelés. « Le grand partage » ne mérite pas d’être partagé.

Recommandation

BOF

Informations

Le grand partage
D’Alexandra Leclère
Avec Karin Viard, Didier Bourdon, Valérie Bonneton, Michel Vuillermoz, Christian Chesnais, Firmine Richard, Josiane Balasko, Anémone, Jackie Berroyer.

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