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#L'Emission politique, un tournant pour Fillon ? Le détail des enseignements du sondage d'après l'émission
©Capture d'écran France 2

Tremplin

L'émission a eu un effet paradoxal, dans le sens où elle a crispé la grande partie des Français qui rejettent François Fillon du fait des affaires, et parce qu'elle a en revanche renforcé très nettement le candidat des Républicains dans son propre camp.

Jean-Daniel Lévy

Jean-Daniel Lévy

Jean-Daniel Lévy est directeur du département politique & opinion d'Harris Interactive.

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Quels sont les principaux enseignements du passage de François Fillon à l'Emission politique ?

Jean-Daniel Lévy : Deux types d’enseignements qu’on peut tirer.

Le premier enseignement, c’est qu’on est aujourd’hui face à un François Fillon qui est globalement affaibli, qui est "plombé" par les affaires, et qui rencontre de vraies difficultés  à retrouver l’aura qu’il avait notamment au moment de la primaire. Et donc, assez logiquement, on est face à des Français qui sont beaucoup moins convaincus qu’à l’issue de sa prestation, et des Français qui globalement souhaitent moins qu’il soit élu Président de la République qu'auparavant. Ils sont aussi moins nombreux à souhaiter qu’il gagne la prochaine présidentielle.    

Le deuxième aspect, c’est que quand les électeurs se positionnent à droite, et a fortiori chez les Républicains, on observe qu'ils ont une appréciation bien plus positive. François Fillon ne pouvait avoir ce succès avant la primaire. D’une manière globale, il a convaincu beaucoup de monde par sa prestation : 74% des sympathisants républicains déclarent qu‘ils sont convaincus par sa prestation politique (13 % de plus qu’en octobre, et 10 % de plus que pour les électeurs de droite de manière générale). Notamment au centre et à la droite, où l’on souhaite plus que par le passé qu’ils soient présents au 2ème tour des présidentielles et de même qu’il gagne l’élection présidentielle : 72 % des Républicains souhaitent qu’il soit élu, soit 35 % de plus qu’au cours de la dernière élection politique.

On a donc au cœur de l’électorat une appréciation plutôt positive, notamment le fait qu’il fasse entrer Hollande au centre du jeu, ce qui permet de donner un petit espace. Ce qui est frappant c’est qu‘il y a une dimension personnelle qui joue, que ce soit sur l’autorité qui lui est accordée par les Français comme pour les Républicains, et de l'autre côté une dimension d’honnêteté qui lui est profondément reprochée un peu partout.

Pour autant, quand on regarde chez les sympathisants républicains, et chez les sympathisants de droite de manière générale, sur tous les traits d’image, mis à part sur deux attributs (l’honnêteté et la sympathie), on est face à un François Fillon qui progresse très nettement : 23 points sur "l’autorité", 17 points sur "savoir élever les débats". Il est apprécié sur cette dimension programmatique, qui est bien plus importante que des dimensions d’ordre personnel.

Peut-on parler de tournant pour Fillon avec cette émission ?

Je ne sais pas si on peut parler de tournant en tant que tel, mais ce qui est sûr, c’est qu’on peut parler de moment où il a réussi auprès de son électorat à reprendre  la main, et à pouvoir faire en sorte à ce qu’on le regarde positivement. En tant que candidat légitime de la droite… il a au moins convaincu ses partisans.

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