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"Isidore et les autres" : un roman addictif, à ne pas laisser passer
©Reuters

Atlanti-Culture

Nous vous avions dit avant le Goncourt combien le livre de Nicolas Mathieu méritait un Grand Prix. Eh bien, voici un autre très, très bon roman, à déguster.

Charles-Édouard Aubry pour Culture-Tops

Charles-Édouard Aubry pour Culture-Tops

Charles-Édouard Aubry est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
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LIVRE

Isidore et les autres
de Camile Bordas
Editions Inculte
414 pages

RECOMMANDATION

EN PRIORITE

THEME

Isidore a 11 ans, il est le dernier d’une fratrie qui compte aussi 3 sœurs et 2 frères. Ce sont « les autres » avec leur mère et « le père » étrangement absent mais … Je ne vous en dis pas plus !

Pourquoi Isidore est-il le héros de ce magnifique roman d’apprentissage ? Il est celui qui raconte mais surtout le seul qui parle avec ses frères et sœurs, surdoués, privés d’affect et de communication. Avec eux, Isidore est attentif, concerné ; il écoute, s’intéresse, questionne et réconforte.

POINTS FORTS

  • Voici un roman élégant, sensible sans être racoleur, comme l’était parfois « Mr Bojangles », autre récit qui confronte l’adolescence au monde adulte. On se prend d’affection pour ce garçon qui fait l’expérience de la vie : deuil, sexualité, amour, trahison, amitié, solitude

  • Tous les sujets qui composent la vie d’un garçon de 12 ans traversent ce récit initiatique. Il surfe avec grâce, humour et légèreté sur les relations familiales, amoureuses, sociales qui font notre quotidien.

  • C’est brillant et tendre : on assiste à la construction d’un jeune garçon qui doit faire sa place dans sa famille, à l’école puis dans le vaste monde.

  • Le texte est simple et délicat. Isidore s’attache à donner la même attention à tous ceux qui l’entourent, en abordant le monde avec empathie et douceur. Il se débat tout seul pour faire son expérience et construire son identité au milieu de cette famille de surdoués. Il nous raconte simplement son existence, partageant avec nous toute une palette d’émotions qui nous touchent au plus profond.

POINTS FAIBLES

C’est un roman addictif !

EN DEUX MOTS

Ce livre trouve tout de suite le bon point d’équilibre et ne le lâche jamais : en nous livrant cette comédie de l’adolescence entre humour et mélancolie, Camille Bordas observe et se place à la bonne distance entre les êtres et les choses. Dans la lignée d’un Salinger, elle exprime avec sobriété les tourments d’Isidore pour en faire un ado universel.

UN EXTRAIT 

(Pages 246 - 247:

"Le problème des prédictions de mes frères et sœurs, c’est qu’elles s’avéraient toujours justes, dans les grandes lignes. Ca ruinait tout l’effet. Moi je ne voyais jamais rien venir. Je ne pronostiquais jamais rien. Une fois Simone m’avait forcé à faire une prédiction et j’avais dit «  Oh, je ne sais pas … je suis pas vraiment en fait », mais en réalité je suivais tout, je faisais bien attention aux détails de l’intrigue depuis des semaines, des mois, et malgré ça, j’étais toujours incapable de dire qui devait mourir, ce qui devait arriver, et quand, et pourquoi."

L’AUTEUR

Camille Bordas est née à Lyon, en 1987. Elle a passé son enfance au Mexique et vit maintenant à Chicago avec son mari, l’écrivain américain, Adam Levin, auteur des « Instructions ».

Elle a publié deux romans en français aux éditions Joëlle Losfeld, Les treize desserts en 2009 et Partie commune en 2011. Ses nouvelles en anglais ont paru dans le New Yorker. "Isidore et les autres"son troisième roman, paru en 2017 en anglais, a déjà été publié en sept langues et dans dix pays.

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