"Imprégnation des codes du porno dans l’ensemble de la société"<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Société
"Imprégnation des codes du porno dans l’ensemble de la société"
©Reuters

Bonnes feuilles

Jamais l’accès au porno n’aura été aussi facile : des millions de contenus sont à disposition de façon permanente, sans restriction d’âge, sans aucune forme de contrôle quant à la violence des contenus diffusés. La gratuité combinée à l’immédiateté du streaming fait de ces sites un moyen prisé pour accéder aux images explicites, tant par les adultes que... par les mineurs. Mais pourquoi ces plateformes ne proposent-elles pas de système de filtrage ? Et surtout, pourquoi personne n’en demande-t-il la régulation ? Extrait de "A un clic du pire" d'Ovidie, publié aux Editions Anne-Carriere. 2/2

 Ovidie

Ovidie

Ovidie est auteure, réalisatrice, et productrice de films pornographiques destinés aux femmes.

Voir la bio »

Il serait injuste de laisser la pornographie seule sur le banc des accusés. Prétendre que le porno serait seul prescripteur de normes serait totalement erroné, car les sources d’injonctions en matière de sexualité sont nombreuses. J’en veux pour exemple certains magazines en kiosque. Je me rappelle un jour avoir feuilleté chez le coiffeur deux d’entre eux, pris au hasard. L’un me demandait si, en termes de sexe et d’amour, j’étais suffisamment « ambitieuse ». L’autre me proposait « une libido au top ». Je me suis demandé si on parlait de sexualité ou d’une préparation à un entretien d’embauche. La presse féminine explique, certes, comment faire jouir un homme, mais les femmes demeurent souvent mal informées quant à leur propre corps, leurs propres désirs, leur contraception, et même le fonctionnement de leurs cycles menstruels. Nous vivons dans l’illusion d’être affranchies car nous parlons de « sexe », mais finalement assez peu de « sexualité ». Les pratiques et fantasmes vantés de part et d’autre servent à maintenir une logique de contrôle du corps des femmes. Cette injonction à « faire jouir » au lieu de « jouir » est culpabilisante et instaure une obligation de performance. Les modes de domination masculine se renouvellent en permanence, sur le Net, sur les écrans, dans les journaux, dans la rue comme dans l’intimité des couples. Avec leur cortège d’injonctions esthétiques, de normes de soumission, de codes de bonne conduite.

"A un clic du pire" d'Ovidie, publié aux Editions Anne-Carriere © Editions Anne-Carriere 

Pour commander le livre, cliquez sur l'image

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !