"De grandes ambitions" de Antoine Rault : la jeunesse pleine d'espoir à l'aube de la vie active. Un roman divertissant d'une grande richesse et plein d’humour<!-- --> | Atlantico.fr
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De grandes ambitions
De grandes ambitions
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Antoine Rault a publié "De grandes ambitions" aux éditions Albin Michel.

Anne-Marie Joire-Noulens pour Culture-Tops

Anne-Marie Joire-Noulens pour Culture-Tops

Anne-Marie Joire Noulens est chroniqueuse pour Culture-Tops. Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).  Culture-Tops a été créé en novembre 2013 par Jacques Paugam , journaliste et écrivain, et son fils, Gabriel Lecarpentier-Paugam.

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"De grandes ambitions" de Antoine Rault

Albin Michel - 590 pages - 22,90 euros

Recommandation

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Thème

Ce roman nous raconte la destinée de huit jeunes gens, à partir de la classe de seconde, des années soixante-dix à l'époque actuelle. Nous les suivons pendant un demi-siècle. Comme ils grenouillent tous dans la même sphère mondaine, nous suivons les interférences des uns dans la carrière des autres avec plus ou moins de bonheur.

Points forts

- C'est un ouvrage choral d'une grande richesse : pour pouvoir suivre la progression des uns et des autres, l'auteur s'est formidablement documenté sur chaque métier abordé. De plus, cet aspect choral nous permet de lire plusieurs histoires regroupées en une seule, foisonnante de détails.

- L'auteur a incontestablement un sens aigu du dialogue. Les réparties sont vives et pleines d'humour, servies par une écriture fluide et gaie.

- Antoine Rault fait preuve d'une belle empathie envers ses personnages et les rend sympathiques même lorsque leurs actions ne sont pas forcément louables.

- L'écrivain apporte la preuve que l'éducation reçue et surtout la présence active ou l'absence des parents déteint sur le comportement futur et la trajectoire de ces chers petits. On passe de l'omniprésence étouffante du père (chez Jeanne) à l'absence de la mère (chez Diane). Tout cela laisse des traces.

Points faibles

- L'auteur, passant d'un personnage à l'autre à l'aide de paragraphes plus ou moins longs, nous oblige de temps en temps à revenir en arrière pour se remémorer certains détails, avant de s'habituer à ce jeu de saute-moutons.

En deux mots ...

"Toute ressemblance avec des personnages ou des situations existantes ne sont que fortuites" : je doute fort. On identifie parfaitement l'affaire Kerviel, on reconnaît divers banquiers et autres personnages publics, et même un certain ministre de l'Economie...  Ce roman montre que la recherche forcenée du pouvoir entraîne systématiquement des dégâts. Tout ce petit monde est croqué avec finesse. L'ensemble est traité avec légèreté et beaucoup d'humour, en mêlant savamment le fictif et l'existant. Cet ouvrage est tout-à-fait divertissant.

Un extrait

- Page 184 : Bernard très affaibli à l'hôpital incite Stéphane à aller de l'avant en le motivant. C'est un passage émouvant et une leçon de vie tellement actuelle :

"Mais le plus important : soyez vous-même. Soyez qui vous êtes. Faites ce qui compte vraiment pour vous, ce que vous sentez profondément. Ne vous préoccupez pas de ce que les autres peuvent penser ou dire de vous. Ne cherchez pas à être ce que vous croyez qu'on voudrait que vous soyez. Ne cherchez pas, pour faire plaisir à qui que ce soit, à vivre sans être en accord avec l'homme que vous êtes, vous. Osez toujours être vous et alors vous vivrez la vie que vous voulez, celle qui vous rendra heureux, et vous aimerez."

L'auteur

Antoine Rault (1965 à Paris) est écrivain et dramaturge. A sa sortie de Sciences-Po (1987) il a été, entre autres fonctions, la plume de plusieurs personnalités du monde des affaires. Le succès de sa pièce Le caïman (2006) lui permet de se consacrer à l'écriture. Parmi ses romans, tous édités chez Albin-Michel, Je veux que tu m'aimes (2010), La vie dont tu rêvais (2014), La danse des vivants (2016) et La traversée du paradis (2018). Il a écrit également une quinzaine de pièces dont Le diable rouge en 2008 et la dernière, Terminus, en 2018.

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