"Communisme : système généreux qui consiste à enrichir la société en l'appauvrissant"<!-- --> | Atlantico.fr
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Christian Millau mélange avec humour grande Histoire et petites histoires, journalisme et littérature.
Christian Millau mélange avec humour grande Histoire et petites histoires, journalisme et littérature.
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Bonnes feuilles

Christian Millau mélange avec humour grande Histoire et petites histoires, journalisme et littérature. Extrait du "Dictionnaire d'un peu tout et n'importe quoi" (1/2).

Christian Millau

Christian Millau

Grand reporter, critique littéraire notamment pour le journal Service Littéraire, satiriste, Christian Millau est aussi écrivain.

Parmi ses parutions les plus récentes : Au galop des hussards (Grand prix de l'Académie française de la biographie et prix Joseph-Kessel), Bons baisers du goulag et aux éditions du Rocher,  Le Petit Roman du vin, Journal impoli (prix du livre incorrect 2011), Journal d'un mauvais Français (21 avril 2012) et Dictionnaire d'un peu tout et n'importe quoi (Rocher, 2013)

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COMMUNISME

Système généreux qui consiste à enrichir la société en l’appauvrissant et à rendre l’homme plus libre en l’enfermant. "Le communisme, ça marche. Il suffirait juste de le privatiser» (les Guignols de l’info). C’est exactement ce qu’ont fait les Chinois.

COMMUNISTE (militant)

Sincère, fraternel, courageux jusque, parfois, au sacrifice, il a toujours été la première victime du communisme.

COMPÉTENCE

Nuit gravement au succès d’une carrière politique ou militaire. Pierre Mendès France et Raymond Barre, parmi d’autres, en firent les frais. L’incompétence est, à l’inverse, un atout pour parvenir aux plus hauts postes. Vrai également dans le secteur de la presse, où j’ai bien connu un homme absolument charmant qui, après avoir carbonisé un hebdomadaire et un quotidien, s’est vu aussitôt proposer la direction d’un mensuel. (…)

Aujourd’hui, l’industrie française étant en compote (de par la faute de tous les gouvernements qui se sont succédé depuis trente années), il devenait donc urgent de mettre à la tête du ministère chargé de son redressement un arrogant Montebourg, plutôt qu’un spécialiste qui a fait ses preuves, comme Louis Gallois.

Il est probable que ce dernier, si on lui avait demandé de sauver Peugeot, aurait baissé le montant insupportable des charges qui pèsent sur le secteur industriel. Une erreur sûrement fatale à une carrière, alors qu’il est tellement plus simple de subventionner grassement les acheteurs de voitures électriques ou hybrides qui représentent moins de 2 % d’un marché tenu en majeure partie par les Japonais et par Renault, concurrent historique de Peugeot, et qui fait fabriquer les siennes à l’étranger. (…)

CON (vieux)

A l’avantage de durer moins longtemps que le jeune con, à qui il est d’ailleurs toujours prêt à passer le flambeau.

CONCERTATION

Concertation, dialogue, table ronde, grande conférence sociale, commission, Grenelle de… Mots-clés de tout gouvernement français bien décidé à ne rien décider. Fait partie de l’arsenal de la câlinothérapie participative et de l’enfumage de terrain dont, dernier en date après tant d’autres, François Hollande est le Paganini.

CONTEXTE (sorti du)

M. Sorti-du-contexte est une spécialité française. Aux États-Unis, quand un personnage officiel sort une grosse connerie, il laisse passer l’orage ou il s’excuse en disant que ce n’était pas ce qu’il avait voulu dire, ou bien encore il essaie de se rattraper le lendemain par une déclaration en sens contraire, comme le fit à Londres Mitt Romney, le candidat républicain à la Maison-Blanche, après sa sortie idiote sur l’"impréparation des JO".

Il est rare que le gaffeur américain fasse endosser sa bourde par un journaliste, sachant que cela lui coûterait encore plus cher. Chez nous, c’est tout le contraire. Quand il vient d’en sortir une bien grosse qui lui retombe sur le nez, M. Sorti-du-contexte se retourne tout naturellement contre la presse, puisque c’est évidemment de sa faute si sa petite phrase à lui a été "sortie de son contexte".

Un coup, c’est Georges Frêche, après avoir traité d’"esclaves" de pauvres bougres de harkis. Une autre fois, c’est Pascal Sevran, qui avait pourtant bien dit que c’était la "bite des Noirs" qui était responsable des famines en Afrique.

Chez Le Pen, le "sorti du contexte" va de soi, qu’il s’agisse du "détail de l’histoire" à propos de la Shoah ou de l’"incident", parlant du 11 septembre 2001. Plus récemment, le "sale mec" de Hollande, blaguant Sarkozy, a dû être remis laborieusement dans son "contexte".

À ce jeu-là, dès qu’un propos risque de fâcher, son auteur se débine, alors même que ce qu’il a dit n’était pas complètement absurde. Je pense à Nadine Morano qui a failli se faire étriper, y compris dans ses propres rangs, pour avoir déclaré : "Ce que je veux du jeune musulman, quand il est français, c’est qu’il aime son pays, trouve du travail, ne parle pas verlan et ne mette pas sa casquette à l’envers." Concernant les trois dernières propositions, carrément stupides, la dame aurait mieux fait de fermer son bec. En revanche, n’est-ce pas la moindre des choses, musulman ou pas, que d’aimer son pays ?

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Extrait du "Dictionnaire d'un peu tout et n'importe quoi".

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