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"Cherchez la faute !" : passionnante ré-appropriation par tous d'un mythe fondateur
©Capture d'écran / @RFS_mediaoffice

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Pauline Bonnefoi pour Culture-Tops

Pauline Bonnefoi pour Culture-Tops

Pauline Bonnefoi est chroniqueuse pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

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THÉÂTRE 
Cherchez la faute !
de Mary Balmary
Adapté et mis en scène par François Rancillac
Avec Danielle Chinsky, Daniel Kenigsberg, Frédéric Révérend et François Rancillac ou Fatima Souhalia Manet.
INFORMATIONS
Théâtre de l'Aquarium
Jusqu' au 21 janvier 
Réservations: 01 43 74 99 61
RECOMMANDATION :  EXCELLENT
THEME 
Le public est invité dans la salle d'étude de quatre exégètes qui analysent le récit de la Création. Revenant au texte originel, traduit par André Chouraqui, et à l'étymologie hébraïque dépouillée de toute interprétation, ils nous font redécouvrir cet épisode de l'Ancien Testament qui semble loin d'être figé. A la faveur d'un débat animé, où s'alternent joutes verbales, résistances culturelles et illuminations soudaines, on apprend ainsi que l'homme n'est pas créé en tant qu'homme, ou que la notion de "faute" n'apparaît pas dans le texte. L'occasion d'apprécier toute la richesse de ce mythe fondateur, et de réinterroger les grilles d'interprétation qui l'ont façonné à travers les siècles.
POINTS FORTS
- Une mise en scène qui implique fortement le public : en arrivant dans la salle, le spectateur est invité à s'installer autour d'une grande table, pour "reprendre" une réunion déjà entamée. Il prend place parmi les acteurs, consulte les "poly" disposés devant lui, et se sent partie prenante du débat pendant l'heure que dure la pièce. Ce procédé maintient le public vivant et alerte, et favorise la compréhension du propos. On lui offre ensuite la possibilité d'échanger ou de poser des questions pendant la table ronde qui suit le spectacle.
- Si le sujet peut paraître pointu, il est en fait rendu très accessible par le débat mis en scène. C'est la magie de l'étymologie : loin de complexifier les choses, elle cherche à revenir au sens primitif des mots, de l'histoire. Cette remise à plat nous permet de nous réapproprier le texte, et élargit le champs des interprétations possibles.
- Les acteurs sont très convaincants dans leur rôle d'exégètes qui confrontent leur prisme d'interprétation initial (traditionnel, féministe...) au texte nu.
- Une belle façon de s'initier à la pensée de Marie Balmary, pensée vivante et stimulante, qui interroge plus qu'elle ne prêche. En ce sens, la mise en scène et le choix de la table ronde rend justice à l'auteur. 
POINTS FAIBLES
Pas de points faibles, mais des prérequis : être curieux et ouvert d'esprit, et ne pas craindre d'être un spectateur "actif", installé sur scène, sous le regard des acteurs. Qu'on se rassure, cependant, on ne vous interpellera pas en pleine représentation pour vous demander d'éclaircir un point de théologie...
EN DEUX MOTS
Un spectacle passionnant qui, à travers l'expérience d'une table ronde avec les comédiens, nous fait redécouvrir le mythe de la Création sous un angle laïque et étymologique.
UN EXTRAIT
"Reprenons : Le dieu façonne donc la femme à partir de la côte de l’Adam (ou du côté, c’est le même mot en hébreu), et «il l’amène vers l’humain». C’est alors que se passe une chose incroyable : l’humain se réveille, il voit cette femme que lui présente le dieu, et soudain, pour la première fois, il se met à parler !"
L'AUTEUR
Psychologue de formation, maîtrisant l'hébreux et le grec ancien, Marie Balmary s'est lancée dans une étude approfondie des mythes fondateurs, notamment en lien avec la psychanalyse. Elle a ainsi publié Le sacrifice interdit. Freud et la Bible (1986) et La divine origine (1993) qui a inspiré cette pièce. 
Essais, dialogues ou romans, elle met son savoir à la portée de tous les publics, dans une véritable démarche pédagogique.

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