- 84% : l’Afrique confrontée aux conséquences du (chiffre) choc de la baisse des investissements chinois <!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Economie
Le ralentissement chinois représente une menace sur la croissance africaine.
Le ralentissement chinois représente une menace sur la croissance africaine.
©Reuters

Vannes coupées

Le développement rapide de l'Afrique ces dernières années est en grande partie dû aux investissements massifs de la Chine dans le continent. Seulement, ils ont plongé de 84% dans la première moitié de l'année, ce qui remet en cause les perspectives de développement du pays.

Lars Christensen

Lars Christensen

Lars Christensen est un économiste danois spécialisé en économie internationale, marchés émergents et politique monétaire ayant plus de 20 ans d’expérience au sein de gouvernements et d'établissements bancaires. Il est l'auteur du site marketmonetarist.com. Son compte Twitter : @MaMoMVPY.

Voir la bio »

La réussite économique de la l'Afrique ces 20 dernières années est souvent oubliée dans l'actualité. En fait, sur les 20 pays qui ont eu la croissance la plus élevée sur cette période, la moitié d'entre eux sont africains.

Il y a de nombreuses raisons qui expliquent ce succès. La plus importante est la fin de la Guerre Froide au début des années 90 qui a entraîné la fin du soutien des dictatures par les Occidentaux et les Soviétiques ce qui a permis le triomphe des démocraties – même imparfaites – sur le continent. Avec la démocratie vient un plus grand respect des lois ce qui est essentiel pour favoriser l'investissement.

Une partie du succès du continent africain s'explique donc par des réformes institutionnelles. De meilleures institutions ont contribué à créer un climat favorable à l'investissement et à la croissance. Cependant, un autre facteur très important est le prix relativement élevé des matières premières des années 90 jusqu'à 2008.

Par conséquent, de nombreux pays africains exportant des matières premières ont pu bénéficier de la hausse du prix du pétrole.

La hausse du prix de celles-ci est en partie due à la très forte croissance chinoise depuis le début des années 90. Il y a donc un lien très fort entre la hausse du cours des matières premières et la croissance chinoise, ce qui explique en partie la croissance africaine.

Il y a un lien plus direct entre la Chine et l'Afrique : la Chine est devenue au fil des années le premier investisseur du continent. Le succès de la Chine a donc contribué en grande partie à celui de l'Afrique. Cependant, l'Afrique risque de souffrir des difficultés que connait actuellement la Chine.

Le ralentissement chinois représente une menace sur la croissance africaine.

La Chine connait des difficultés notables depuis quelques années et cela devrait durer à cause de nombreux problèmes structurels et en particulier une démographie. Nous qui étions habitués à une croissance de 10% par an il faudra à présent s'attendre à environ 5% dans les années qui viennent voire même une croissance nulle ou négative dans un scénario comme celui du Japon où les difficultés structurelles pèsent trop fort sur la croissance.

Tout cela, bien évidemment, n'est pas une bonne nouvelle pour l'Afrique. Le cours des matières premières s'est effondré d'une part et les investissements en Chine ont fortement diminués. Selon certaines estimations, les investissements directs chinois ont baissé de 85% cette année.

Le "choc Chinois" s'est fait ressentir dans le cours des monnaies africaines qui ont fortement baissé ainsi qu'une baisse de la croissance africaine.

Le moteur de la réussite africaine étant en train de tomber en panne, les conséquences pourraient être désastreuses non seulement sur la croissance du continent mais également se traduire par une instabilité politique.

Pour conclure, l'Afrique a été un succès passé inaperçu qui risque fort bien de ne plus se poursuivre. Néanmoins, de nombreux pays se sont réformés ces dernières 10 ou 15 années ce qui leur permettra peut être de résister à la crise que traverse la Chine.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !