Voici pourquoi la mode des chiens « hypertypés » est loin d’être inoffensive

Sharpeï, teckel, basset … Certaines races de chiens peuvent être « hypertypées », c’est à dire qu’elles peuvent posséder des traits morphologiques ou comportementaux extrêmes par rapport à ce qui est « normal » pour sa race. 

Ces caractéristiques, accentuées par la sélection génétique, peuvent aboutir à de graves pathologies. Les plis que l’on retrouve chez le sharpeï hypertypé peuvent causer des inflammations de la peau, alors que les pattes trop courtes des teckels et des bassets peuvent provoquer de douleurs au dos. Quant aux carlins, ils peuvent souffrir de soucis respiratoires à cause de leur museau très court. « C’est tellement handicapant qu’il existe des chirurgies réparatrices pour les aider à respirer », précise Hela Rokbani, vétérinaire à la SPA.

« À l’origine, les chiens ont été sélectionnés pour des fonctions de travail, comme l’aide à ramener les troupeaux ou la chasse », explique Benoît Hédan, vétérinaire et ingénieur de recherche à l’équipe de génétique du chien au CNRS. Mais « lorsqu’on sélectionne des chiens qui sont incapables de vivre une vie normale, en voulant produire un type morphologique dont on sait qu’il va être générateur de problèmes, c’est une maltraitance programmée », abonde-t-il.

Selon l’Association Française des Vétérinaires pour Animaux de Compagnie (AFVAC), le phénomène des hypertypes s’est accentué lors de ces dernières décennies, alimenté notamment et par « la demande du grand public » et « l’engouement que suscitent ces animaux dans les médias ».