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"Les Sucettes" : quand France Gall revenait sur cette chanson du "gros cochon" Gainsbourg, qui l'a "humiliée"
©AFP

Goût amer

"Annie aime les sucettes, les sucettes à l'anis" : France Gall n'a jamais digéré cette chanson que lui a écrite Serge Gainsbourg, et qui n'a rien d'une comptine.

La chanteuse France Gall, décédée ce dimanche à Paris, laisse derrière elle un repertoire inoubliable, comprenant des chansons iconiques écrites notamment par Serge Gainsbourg. Dont les fameuses "Sucettes"...

Près de 50 ans après après avoir chanté ce morceau connu pour avoir deux niveaux de lecture de Serge Gainsbourg, France Gall était revenue sur ce difficile épisode de sa vie.

Lors d'un entretien accordé aux lecteurs du Parisien, à l'occasion du lancement du spectacle musical Résiste, en 2015; France Gall avait expliqué qu'elle n'avait pas compris que la chanson faisait allusion à un gamahuchage. "Je n'en compre­nais pas le sens et je peux vous certi­fier qu'à l'époque personne n'en compre­nait le double sens ".

A l'époque, alors qu'elle avait à peine 19 ans, elle voyait beaucoup Serge Gainsbourg pour trouver de nouvelles chansons. C'est lui en effet qui avait écrit Poupée de cire, poupée de son, grâce à laquelle elle a remporté le concours de l'Eurovision en 1965 (elle représentait le Luxembourg).

"Avant chaque disque, Serge me deman­dait de lui racon­ter ma vie, ce que j'avais fait pendant les vacances. Alors, je lui ai dit que j'avais été à Noir­mou­tier chez mes parents. Là-bas, il n'y a pas grand-chose à faire, sauf que, tous les jours, j'al­lais m'ache­ter une sucette à l'anis..." Se basant sur cette histoire, Serge Gainsbourg écrit une gentille comptine sur le sujet.

"Pour quelques pennies, Annie
A ses sucettes à l'anis.
Elles ont la couleur de ses grands yeux,
La couleur des jours heureux.

Lorsque le sucre d'orge
Parfumé à l'anis
Coule dans la gorge d'Annie,
lle est au paradis."

"Quand il a écrit la petite chan­son, je me voyais aller ache­ter ma sucette, se souvient-elle. C'était l'his­toire d'une petite fille qui allait ache­ter ses sucettes à l'anis, et quand elle n'en avait plus, elle y retournait... Il me l'a jouée au piano, comme ça, et je l'ai tout de suite trou­vée très jolie, je lui ai dit : Serge, j'adore ta chanson !"

A la sortie de la chanson, France Gall découvre le pot-aux-roses. "Là, j'apprends qu'il y a tout un truc là-dessus. C'était horrible, horrible ! Ça a changé mon rapport aux garçons. Ça m'a humiliée, en fait."

Aujourd'hui, elle estime qu'elle aurait dû être plus prudente : "En même temps, je sentais que ce n'était pas clair... C'était Gainsbourg quand même ! Gros cochon !"

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