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VTC, chaînes d'info : l’État en bureau des pleurs
©Reuters

Eau, gaz et Nanny State à tous les étages

Vous avez un problème avec un concurrent, un prestataire, un client, votre belle-mère ou n'importe qui ? Il y a certainement un service de l’État pour ça.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Les chauffeurs de VTC parisiens, pour la plupart affiliés à Uber, sont en pétard et découvrent les charmes de l'opération escargot. Ils trouvent les tarifs trop bas et demandent l'intervention de l’État dans leur conflit avec le fournisseur américain de leur appli iPhone, auquel ils voudraient voir imposer un prix de courses réglementé comme pour les taxis.

Bon, ils n'exigent pas encore la mise en place de licences et l'instauration d'un numerus clausus pour limiter l'arrivée de nouveaux chauffeurs et réduire la concurrence, mais on sent qu'ils n'en sont plus bien loin. D'autant plus qu'ils sont également mécontents de l'amplitude trop large de leurs heures de travail, qui n'est pas contrôlée par un « horodateur » toujours comme pour les taxis.

Ces derniers n'ont d'ailleurs pas été lents en saisir l'ironie de la situation, proposant à leurs frères ennemis d'abandonner leurs rêves de liberté et de reprendre le collier à la G7. Aux uns et autres, on pourrait suggérer de créer un système de réservation indépendant, qui fonctionnerait selon leurs propres critères plutôt que selon ceux d'une start-up californienne ou d'un vieux monopole parisien, mais ça n'aurait sans doute pas beaucoup de sens : au premier conflit interne, ils bloqueraient sans doute à nouveau la porte Maillot, attendant du gouvernement qu'il vienne les départager. On parie ?

Une chaîne de trop, mais laquelle ?

LCI, la chaîne d'info que personne ne regarde parce qu'elle est payante alors que ses concurrentes BFM-TV et iTélé sont gratuites, vient de gagner le droit de se financer par la pub plutôt que par l'abonnement. Forcément, ça crée un peu de remous sur la TNT, d'autant plus qu'on parle de l'arrivée d'un quatrième larron public sur le créneau des nouvelles en continu...

Comme le premier chauffeur de taxi ou de VTC venu, les uns et les autres vont donc plaider leur cause auprès des autorités, qu'ils somment de jouer les arbitres au prétexte que le marché de la réclame, comme celui du bipède non-motorisé, n'est pas extensible à l'infini et qu'il y aura des morts.

C'est peut-être un poil naïf, mais on se dit que si un groupe de média prend la responsabilité de créer une chaîne de télé, ça le regarde. Et que le risque qu'il ne parvienne pas à être meilleur que le voisin n'est pas le problème du régulateur. Ou même de l'annonceur publicitaire, si on va par là.

Quatre chaînes d'info, c'est sûrement trop pour un petit marché comme le nôtre, surtout si les Russes de RT, les Américains de CNN ou les Qataris d'Al-Jazeera viennent les chatouiller en français un de ces quatre matins. Mais pas plus que quatre boulangeries dans le même quartier, après tout.

Bah, en cas d'invasion étrangère, elles se réconcilieront sans doute temporairement pour aller demander au gouvernement de les protéger. On parie ?

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P.S. : J'ai une petite idée pour les patrons de chaînes d'info qui craignent pour leur survie : pourquoi ne pas passer autre chose que de la pub ou des résultats de foot pendant que la concurrence passe, justement, de la pub ou des résultats de foot ? Un peu de contre-programmation, ça permettrait peut-être de retenir le spectateur qui voulait juste des nouvelles...

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