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Un contraceptif masculin prometteur abandonné pour '"effets secondaires'' indigne les réseaux sociaux
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Revue de blogs

Pourquoi chaque tentative de faire partager la responsabilité des contraceptifs hormonaux aux hommes se termine-t-elle par pas grand chose, demandent les femmes, assez exaspérées, sur les réseaux sociaux du monde entier.

Claire Ulrich

Claire Ulrich

Claire Ulrich est journaliste et fan du Web depuis très longtemps, toujours émerveillée par ce jardin aux découvertes, et reste convaincue que le Web peut permettre quelque chose de pas si mal : que les humains communiquent directement entre eux et partagent la chose humaine pour s'apercevoir qu'ils ne sont pas si différents et qu'il y a donc un moyen de s'entendre.

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Depuis les années 50 et le docteur Pincus, inventeur de la pillule contraceptive, les choses n'avancent toujours pas. L'OMS ne s'attendait donc certainement pas à ce que son très sérieux et illisibile rapport sur un enième essai clinique d'injections contraceptives hormonales pour hommes provoque une déferlante d'exaspération. Un rapport si positif. Après un an de test, les 360 testeurs étaient très satisfaits, prêts à recevoir une injection tous les deux mois. Sauf 20, qui ont connu quelques effets secondaires : dépression, acnée, et même "augmentation de la libido''. L'essai a été ébandonné.

Ces choses-là ne se passent plus comme avant, dans la résignation. La presse, puis les blogs, puis les Facebookeuses, accusent très sérieusement laboratoires et autorités scientifiques de biais grave. Anna Rodhes, une chroniqueuse anglaise, a explosé dans un billet pour The Independent déjà partagé 288 000 fois à ce jour sur Facebook et Twitter: "Oui, les mecs, les contraceptifs ont des effets secondaires. Et il est temps pour vous de l'accepter" : Elle fulmine : "Quand il s'agit de contraception, la recherche médicale est clairement biaisée, au bénéfice des hommes. Les femmes peuvent encaisser des épisodes dépressifs et de l'acnée au nom de la cause, qui est d'éviter une grossesse non désirée, mais on ne peut attendre de la part des hommes qu'ils tolèrent ce genre de gênes".  

Côté français, une résignation goguenarde règne ''LMagwitte "non, il n'y a pas de contraceptif masculin parce qu'on veut bien que les femmes souffrent mais pas les hommes. Pas pareil".

La question de la contraception hormonale supportée uniquement par les femmes revient régulièrement sur Madmoizelle, depuis des années, et le nouvel épisode de la saga ne fait que confirmer l'expérience des lectrices. Glace : ''La manière dont on a sciemment ignoré les effets indésirables de la pilule sur les femmes, ça me rappelle un peu la manière dont on leur a fait croire que souffrir le martyre pendant les règles était normal, voire mérité. Paye ta schnek en effet.''

Maud : "Je pourrais trouver normal qu'une contraception masculine qui a pour effets secondaires l'acné ou/et une baisse de libido soit un frein à la commercialisation si le même effet chez les personnes assignées femmes n'étaient pas ignoré. Ca reste des effets secondaires bien connus mais bizarrement, ça passe très bien pour la contraception destinée aux personnes assignées femmes."

Mais on progresse, car certains estiment que les laboratoires pharmaceutiques et les autorités de tutelles n'ont pas fait leur révolution, et que c'est une occasion à saisir (devant les tribunaux?) pour les obliger à repenser les risques de la pillule féminine existante.

Alex : ''Je dirais que si nous essayons de limiter l'émotion autour de ce sujet, ce que nous avons, c'est une question en suspens sur des médicaments qui étaient considérés comme OK pour la consommation de masse en 1962 mais qui ne sont plus acceptables aujourd'hui. Oublions ce à quoi le test médical était destiné, et les lois extremement contraignantes d'aujourd'hui autour des mises sur le marché de médicaments(...). Au lieu de nous bagarrer sur les résultats du test, on pourrait considérer des investissements et de la recherche sur la pillule pour femme, pour l'amélirorer. Pour moi, le débat est plus sur la pression a exercer sur les labos pharmaceutiques et pour pousser à l'inocuité des pillules existantes que sur les effets secondaires par sexe"

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