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Syrie : désarroi chez les petits télégraphistes de Moscou
©Reuters

Trumpés

Nos (nombreux) candidats pro-Poutine sont désorientés par la réaction de Trump au gazage d’enfants syriens. Ils avaient sans doute oublié que chef d’État, c’est un vrai métier.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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En frappant l’armée syrienne, Donald Trump est en train de mettre le souk chez nos candidats pro-Poutine qui pensaient qu’il faisait partie du gang. On ne s’en félicite pas franchement parce que qu’une telle imprévisibilité chez le « leader of the Free World », comme on dit dans les séries TV, n’est sans doute pas une très bonne chose. Qui sait ce qui lui passera par la tête la semaine prochaine ?

Mais on s’en réjouit tout de même un peu aussi parce qu’avoir les moyens d’écrabouiller un massacreur de petits enfants et ne pas s’en servir, ça fait surtout non-assistance à personne à danger. C’est d’ailleurs pour ça qu’en dépit de tout le baratin révisionniste sur l’intervention en Libye, lorsque Kadhafi promettait un nouveau Guernica à Benghazi, on peut rester fier de l’attitude de la France à l’époque.

Grossièrement, la doctrine d’une Le Pen, d’un Mélenchon, d’un Fillon ou même d’un Lassalle, est que le conflit syrien est un bordel sans nom auquel il convient surtout de ne pas se mêler. Il n’y aurait là-bas que des méchants, des islamistes et des fascistes, et, à tout prendre, les premiers étant plus dangereux que les seconds pour notre propre sécurité, il serait préférable de les laisser gazer des civils sans lever le petit doigt, la publication de 140 caractères d’indignation sur Twitter assortie d’un énième appel à une introuvable concertation onusienne tenant lieu de réaction « raisonnable ».

Mais la capacité des États-Unis à réagir concrètement à une telle tragédie, y compris en période de tentation isolationniste, est surtout la marque d’un courage et même d’une certaine forme d’intégrité morale qui fait manifestement défaut à nos pathétiques aspirants. Et leurs références constantes à de Gaulle, qui serait leur modèle de non-alignement et de préservation farouche de notre indépendance, ressemble surtout à de la pusillanimité et de la faiblesse.

François Hollande, qui termine son mandat en inaugurant piteusement les chrysanthèmes, ne laissera certainement pas le souvenir d’un champion du redressement économique. A l’international, il pourrait pourtant donner deux ou trois leçons bien senties à ses successeurs potentiels sur ce que le concept de président de la République française recouvre.

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