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Edouard Philippe : Macron, Felix Faure, René Coty et moi ; L'étrange association d'aide aux détenus qu'on retrouve dans beaucoup d'affaires de terrorisme ;  La muse coréenne de la gastronomie mondiale
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Revue de presse des hebdos

Et aussi : le ministre favori du Point ; Jean-Michel Blanquer (éducation) ; Le Français qui est le "Steve Jobs du lait"

Gilles Klein

Gilles Klein

Gilles Klein,, amateur de phares et d'opéras, journaliste sur papier depuis 1977 et en ligne depuis 1995.

Débuts à Libération une demi-douzaine d’années, puis balade sur le globe, photojournaliste pour l’agence Sipa Press. Ensuite, responsable de la rubrique Multimedia de ELLE, avant d’écrire sur les médias à Arrêt sur Images et de collaborer avec Atlantico. Par ailleurs fut blogueur, avec Le Phare à partir de 2005 sur le site du Monde qui a fermé sa plateforme de blogs. Revue de presse quotidienne sur Twitter depuis 2007.

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Coup de chapeau à la Une de l'Obs qui titre "La bombe Bayrou", ceci alors que la dite bombe n'avait pas encore explosé quand le journal a bouclé ce numéro car le Béarnais était toujours au gouvernement, et Edouard Philippe répétait à Jean-Jacques Bourdin que le ministre de la Justice "avait vocation à rester au gouvernement" mardi matin veille de la démission de Bayrou. Par contre, L'Obs mentionne le départ de Sylvie Goulard du ministère des Armées annoncé mardi.

Comme Libération mercredi qui a aussi fait sa Une sur le sujet, l'Obs a enquêté sur les affaires du MoDem sur neuf pages et parle de ses "petites combines". Le magazine revient sur les accusations de l'ancien directeur de la communication de Bayrou "documents à l'appui", Mathieu Delamarre. L'Obs cite "un ancien assistant de Bruxelles" qui dit "Sylvie Goulard est une victime collatérale d'un système. En prenant Stéphane Thérou, elle s'est fait avoir par les Thénardien Bayrou-Sarnez" Goulard est soupçonnée d'avoir offert un emploi d'assistant parlementaire de complaisance au dénommé Thérou.

L'Obs rappelle aussi le témoignage de Quitterie de Villepin qui déclare dans un texte publié sur Mediapart avoir bénéficié d'un emploi d'assistante parlementaire européenne, alors qu'elle travaillait pour les campagnes du référendum 2005 et de la présidentielle de 2007. L'Obs souligne que tous les contrats d'assistants du MoDem sont des emplois locaux basés en France, jamais à Bruxelles.

Sans oublier la standardiste du MoDem "curieusement rémunérée à 60% comme assistante parlementaire de Nathlaie Griesbeck entre 2009 et 2014, comme l'a révélé France Info."

Le Premier ministre aime Charles Péguy

Edouard Philippe a reçu L’Express le vendredi 16 juin, à 8 heures, donc avant le coup de grisou qui a éjecté les trois ministres MoDem du gouvernement. L'Express note que le Premier ministre possède trois figurines montrant trois présidents qu'il semble donc apprécier : Félix Faure, Jules Grévy et... René Coty. Nous vous laissons le soin de réviser leur bio pour comprendre le message. L'interview s'étale sur huit pages. Le magazine l'interroge sur ses origines "mon arrière grand- père paternel était docker au Havre ; mon grand-père a commencé sa vie professionnelle comme docker" Quoi qu'il en soit la tâche de Philippe sera délicate : "A lui de montrer, qu’il est le chef, et chef d’une majorité qu’il n’a pas choisie – ce qui suppose de ne pas être pris en tenailles entre l’Elysée et l’imposant groupe des députés de La République en marche."

"Etiez-vous prêt à devenir Premier ministre ?" demande l'Express : "L’est-on jamais? Ce n’est pas à moi de répondre. Je suis conscient de la lourdeur de la charge. Premier ministre, c’est un poste évidemment délicat et difficile. C’est encore plus vrai quand la situation du pays est elle-même délicate et difficile." Modeste et digne réponse. Comment s'est passée votre nomination ? " Les discussions débutent après le premier tour de la présidentielle. Elles sont d’abord générales, puis elles durent, on se dit qu’il y a un souhait du président d’imaginer quelque chose – mais pas forcément Matignon. Je suis nommé le lundi à 14h30. C’est au cours du déjeuner qui précède que le président m’a confirmé sa décision."

Quelles sont les décisions qui remontent jusqu’à vous ? "C’est la masse qui est impressionnante, plus que la nature. Beaucoup d’informations arrivent, qu’il faut classer dans sa tête et distribuer, beaucoup d’arbitrages vous sont soumis, c’est un tuyau avec un débit assez élevé".

Un gouvernement, c'est un orchestre

Pour Philippe "Un gouvernement, c’est un orchestre, et on ne fait pas un orchestre avec 22 mêmes instruments, 22 mêmes façons de jouer. Cela serait absurde." L'Express espiègle (et prémonitoire)  ajoute "Et François Bayrou, c’est la grosse caisse ?" Réponse  "Ce qui m’intéresse, c’est que l’orchestre joue bien. ... La réussite ne peut être que collective". Le chef de l'orchestre ne s'attendait peut-être pas un couac majeur comme celui d'hier mercredi.

"Etes-vous à jour de cotisation aux Républicains ? Allez-vous demander le renouvellement de votre carte ?" Sur ses rapports avec sa famille politique d'origine, le Premier ministre répond : "Je suis prélevé mensuellement par la formation politique que j’ai contribué à créer, puisque j’ai été son premier directeur général. Je ne me suis pas préoccupé de faire cesser ma cotisation".

Philippe n'a pas de devise, mais il y a "un vers de Charles Péguy auquel je pense très souvent : 'Et plus que le péché, la sagesse en déroute'."  

Dans un autre article l'Express s'intéresse à la majorité parlementaire et constate : "Jamais, depuis le début de la Ve République, un groupe parlementaire n’a compté autant de novices. Jamais, depuis le début de la Ve République, un groupe parlementaire n’a compté autant de députés absolument ignorants de la politique, qui ont rejoint le parti d’Emmanuel Macron il y a quelques semaines à peine, qui ont découvert l’action militante à la veille du scrutin.' 

Les couacs de la secrétaire d’Etat à l’Egalité

Couac plus petit, moins spectaculaire, mais répétitif ? L'Express s'intéresse à Marlène Schiappa, la secrétaire d’Etat à l’Egalité entre les femmes et les hommes qui "depuis sa nomination, n’a eu de cesse d’inspirer les réseaux sociaux. Les internautes potaches s’amusent de ses déclarations intempestives". Mais "la secrétaire d’Etat assume tout. Elle a d’ailleurs fait sienne cette phrase qu’elle attribue à Kennedy : “Bad ad, still ad ! [La mauvaise pub, c’est toujours de la pub]” » Les communicants du gouvernement, eux, s’arrachent les cheveux. « Elle se répand », lâche une conseillère ministérielle, effarée par le nombre de polémiques suscitées par la ministre depuis sa nomination". 

Le Point aime le ministre de l'Education

Le Point est tombé amoureux de Jean-Michel Blanquer, actuel ministre de l'Education qu'il met à la Une en le présentant comme "L'homme qui veut arrêter les bêtises". Le programme du ministre est sans doute louable et comporte des points positifs, mais on peut s'empêcher de sourire. Exemple : "Petit, déja, Jean-Michel était curieux de tout, il était joyeux vivant, c'était un leader, un animateur d'équipe" écrit Le Point en citant Baroin (LR).

"Jean-Michel Blaquer dans les jardins du ministère, le 17 juin : J'ai la prétention de croire que, si c'est moi qui m'en occupe, ça va bien se passer" Nous voilà rassurés le ministre croit en lui... Bon sang ne saurait mentir le père du ministre "a grandi dans le quartier populaire de Belcourt, à Alger, le même que celui d'Albert Camus que la famille avait d'ailleurs surnommé 'le voisin'. 

Autre perle: "Mon but est que les chemins soient trouvés par le génie de chacun dans l'ensemble du système" déclare le ministre. Comprenne qui pourra...

La nonne qui inspire les grands chefs

"L'élite de la gastronomie mondiale vient se ressourcer auprès de la Coréenne Jeong Kwan, cuisinière dans un temple bouddhiste". Le Point a été la rencontrer et le raconte sur cinq pages. Le magazine se félicite d'avoir été le premier média français à avoir été rencontrer celle qui est "la vedette de la saison 3 de sa série documentaire à succès Chef 'sTable" sans avoir jamais eu de restaurant, ni fréquenté aucune école de cuisine.

Hanouna roi du PAF seul et assiégé

Le tout puissant producteur-animateur de la chaîne C8 est sous le feu des critiques à la suite de récents dérapages. Il a déjà été sanctionné et privé de pub pendant une période de pénitence. Et il attend une autre sanction. L'Obs note qu'Hanouna est un roi des réseaux sociaux avec "4,8 millions d'abonnés sur Twitter, soit le triple d'Emmanuel Macron" et 1,5 million de téléspectateurs pour son émission, avec un public âgé de 38 ans en moyenne.

Affaire Grégory

Vous n'échapperez pas aux souvenirs de journalistes qui ont suivi l'affaire Grégory, à l'époque de la mort du petit garçon, il y a trente ans. François Malye, journaliste au Point raconte, sur trois pages, qu'il a passé quatre mois dans les Vosges à couvrir le "faits divers" du siècle.

La crise d'Uber

L'Obs s'intéresse à Travais Kalanick, le fondateur et patron d'Uber, qui vient de quitter la tête de sa société. L'incontournable dynamiteur, qui provoque de l'ubérisation dans d'autres secteurs que celui des taxis qu'il secoue depuis 8 ans. Bien vu de rappeler qu'Uber a perdu 2 milliards de dollars en 2015 et 3 milliards en 2016. Ceci alors que le financement d'Uber a été fait par du capital-risque (autour de 15 milliards de dollars dont il ne reste plus que 7 en caisse). L'Obs n'a pas de mots assez durs pour Kalanick "Chauffeurs mécontents, salariés désertant le navire, clients volages, concurrence plus motivée que jamais, Kalanick et sa clique ont répondu par l'arrogance brutale."

L'association suspectée d'aider les jihadistes

Vous ne la connaissiez sans doute pas : présidée par Antho Bolamba-Digbo, Sanâbil est une association de soutien aux personnes emprisonnées qui a été dissoute le 23 novembre 2016, elle est "soupçonnée d’avoir contribué à « la radicalisation de détenus » et d’avoir établi des connexions entre des prisonniers condamnés pour terrorisme et de jeunes adeptes de l’islamisme radical."

L'Express estime que la liste des fondateurs de Sanâbil, de leurs proches et des détenus aidés ressemble à un trombinoscope de la mouvance prodjihad enracinée en France depuis plus de vingt ans. Du soutien aux responsables des attentats du GIA algérien, en 1995, jusqu’à l’abandon d’une voiture chargée de bonbonnes de gaz près de Notre-Dame de Paris, en septembre 2016, en passant par l’assassinat de deux policiers à Magnanville (Yvelines), en juin de la même année, le nom de Sanâbil résonne comme une ritournelle.

Le Steve Jobs du lait

"A la tête de la Laiterie de Saint-Denis-de-l'Hôtel, dans le Loiret, Emmanuel Vasseeix révolutionne le secteur ainsi que celui des jus de fruit." Le Point raconte, sur cinq pages, que le "Steve Jobs du lait" comme il ne nomme a vendu 12 millions de briques de lait marquées en gros "Ce lait rémunère au juste prix son producteur" vendu 0,99 euro. Il connaît par ailleurs un vrai succès avec ses jus de fruits diffusés par de grands distributeurs.

Contribuables moutons

Terminons avec Valeurs Actuelles qui nous annonce des lendemains qui déchantent. Nous sommes les moutons "qui vont se faire tondre" par les impôts (une antienne qui n'est pas nouvelle), et nous sommes "tous matraqués". Les retraités, en tout cas, vont subir une hausse de 1,7 point de la CSG, qui va amputer leur retraite. Ce à quoi le gouvernement répond qu'ils ne paieront plus de taxe d'habitation. On a hâte de voir si cette suppression compensera la perte due à la CSG.

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