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Qui craint le gros méchant Trump ?
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Chroniques du Pot aux Roses

Le nouveau Donald d’Amérique est une sorte de Berlusconi américain, homme d’affaires, de communication et de spectacles, habitué des frasques et des flamboyantes conquêtes qui enchantent l’univers des écrans petits, moyens ou grands.

Google et Yahoo, internet

Serge Federbusch

Serge Federbusch est président d'Aimer Paris et candidat à l'élection municipale de 2020. Il est l'auteur de La marche des lemmings ou la 2e mort de Charlie, et de Nous-Fossoyeurs : le vrai bilan d'un fatal quinquennat, chez Plon.

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1 – Trump, un Berlusconi isolationniste

Comme souvent, gauche bien-pensante, bellâtres hollywoodiens et commentateurs sentencieux jouent à se faire peur. Un odieux raciste, un clown démagogue s’apprêterait à s’emparer de la grande Amérique, jouant de l’idiotie crasse d’un électorat de petits blancs désemparés.

La réalité est pourtant bien plus simple. Aux Etats-Unis comme ailleurs, beaucoup de gens en ont assez qu’on leur serine l’air de la reprise et du retour de la prospérité alors qu’ils n’en ressentent rien si ce n’est la conscience diffuse de la montée de la dette publique, grosse de périls financiers. Trump est un peu l’enfant surprise du Quantitative Easing, cette croissance de papier.

Il y a aussi l’inquiétude devant la pression migratoire, elle-même accentuée par les disparités économiques et le persistant dynamisme démographique des pays « du Sud » qui déjoue les prévisions de tempérance reproductive énoncées jusque ces dernières années.

Trump, homme rompu aux affres des affaires et à toute forme de ruse et de dissimulation ne mérite évidemment ni excès d’honneur ni indignité. Il faut le croire lorsqu'il dit qu’il mettra son expérience de la négociation au service de la fonction présidentielle, dans un continuum de rouerie qui inclut politique et business.

S’il est élu, il ne sera très probablement pas le chef d’Etat que craignent ses détracteurs, d’autant plus qu’il serait largement choisi sur sa bonne mine et sa faconde plus que sur le fond d’un discours où peu de mesures concrètes sont énoncées. Bref, il demande aux Américains de lui faire confiance, semblable en cela à tous les politiciens avant lui.

Du reste, et au risque de surprendre, Trump est un peu un Obama avec d’autres moyens, comme la guerre l’est de la politique. L’un comme l’autre font un choix stratégique majeur : l’isolationnisme. Simplement, Obama le fait plus discrètement. Le président démocrate laisse largement les Européens se débrouiller face aux crises moyen-orientales. Trump le ferait avec moins de vergogne, n’hésitant pas à abandonner le terrain à Poutine qui ne pourra d’ailleurs que s’y enliser et affaiblir son empire à peine renaissant.

Trump assumera sans complexe des mesures protectionnistes autant vis-à-vis des hommes que des marchandises. Mais le mur entre le Mexique et l’oncle Sam est déjà édifié pour un tiers de sa longueur et Washington a la main leste dans les procédures antidumping lancées contre les étrangers ou les sanctions financières imposées aux banques qui ont enfreint des règles qu’il est seul à avoir énoncé. BNP-Paribas en a fait l’amère expérience.

La vie politique apprend au citoyen aguerri qu’il finit toujours par regretter un peu son vote. Les anarchistes et les sceptiques traduisent cela par la célèbre formule qui fait des élections un piège à cons.

Ceux qui voteront Trump ne se "trumperont" pas plus que les autres non plus qu’ils ne seront "trumpés". Le nouveau Donald d’Amérique est une sorte de Berlusconi américain, homme d’affaires, de communication et de spectacles, habitué des frasques et des flamboyantes conquêtes qui enchantent l’univers des écrans petits, moyens ou grands.

C’est bien parce que le peuple, au fond, a senti qu’il n’était pas si dangereux que cela qu’il pourrait en novembre lui apporter majoritairement ses suffrages au grand dam des bien-pensants et mal-comprenant, ainsi qu’il arrive régulièrement dans ce type de show qu’on appelle désormais démocratie représentative.

2 – De quoi la haine de Trump est-elle le nom ?

Reste à élucider les motifs des éructations dont Trump est la cible de la part des moralisateurs globalisés. Ces braves gens ont besoin d’un exutoire à leur malaise. Car leur idéologie "rousseauiste" est devenue inopérante dans tous les domaines.

Que font par exemple les belles âmes de gauche pour combattre l’islam réactionnaire ? Rien. Tout ce qu’elles trouvent à dire est que les immigrés (ici) ou les lointains descendants d’esclaves (aux Etats-Unis) à la énième génération demeurent les victimes de la méchanceté et de l’injustice néo-libérales. Plutôt que d’affronter le nouveau fascisme bigot, le gouvernement français baisse les bras et s’apprête à le laisser agir dans les entreprises. Et, plutôt que de s’emparer du problème, les dogmatiques petits bras vont s’acharner sur Trump, repoussoir commode et péril fantasmé.

Autre rêve de gauche en lambeaux, la bureaucratie qui se sert des pauvres comme alibi pour justifier ses avantages. En France, les entreprises publiques prennent l’eau quelles que soient leurs protections et leurs monopoles, cf. la SNCF, EDF ou Areva. Au même moment, des jeunes manipulés s’émeuvent d’une loi dérégulant timidement un marché du travail qui les promet pourtant au chômage. Tout cela ne fait que révéler l’ampleur du conditionnement idéologique d’une population largement formée par l’éducation nationale et employée ou protégée par l’Etat à des degrés divers.

Les penseurs formatés vont-ils pour autant entreprendre leur auto-critique ? Que nenni. Ce sera tellement plus simple et confortable de retrouver les antiques réflexes qui aidèrent à conspuer Nixon, Reagan, Thatcher ou Bush 2 en leur temps.

Puisque la démocratie moderne est un jeu qui procède par élimination, tous ces gens finissent par rendre Trump sympathique.

3 – Erdogan de fer et main de velours

Les Turcs ont la grosse tête ! Voyant qu’ils ont affaire à des Européens pleutres et divisés, ils font sans cesse monter les enchères et espèrent obtenir six milliards d’euros et des visas en pagaille pour leurs ressortissants. Une fois encore, la solution est simple malgré les apparences et ne nécessite que du courage politique.

Il faut être cohérent : si les Européens veulent sauver leurs Etats providence et toutes leurs fanfreluches socialisantes, il faut rendre les frontières européennes infranchissables quitte à éloigner violemment les clandestins, sans se soucier des cris d’orfraie du HCR et autres associations payées pour les pousser.

Car les soi-disant réfugiés qui affluent dans l’Union n’en sont pas, pour la quasi-totalité d’entre eux. Ils ne fuient pas de péril immédiat et pourraient parfaitement rester là où ils se trouvent actuellement, Jordanie ou Turquie ; sans même parler de tous ceux qui viennent de beaucoup plus loin et ne quittent pas des zones de conflit.

Et si la Turquie veut nous les adresser quand même ? Hé bien dénonçons les accords de libre-échange avec elle et rétablissons des contrôles étanches entre ses frontières et celles de l’Union européenne. L’état de l’économie turque se rappellera très vite au mauvais souvenir d'Erdogan.

Merkel et ses employés viennent de découvrir les attraits de l’expulsion des « migrants ». La presse socialisante et subventionnée, le Monde en tête, s’émerveille de ce revirement alors qu’elle célébrait il y a trois mois encore la merveilleuse générosité de la chancelière ! Elle n’a pourtant pas encore bu la lie du calice puisque la solution Erdogan ne fonctionnera pas. Seule restera l’horrible réalité d’une nécessaire dureté. Gauche, encore un effort pour être réactionnaire !

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