Quand les girafes peignent le temps et quand la clé remonte les heures : c’est l’actualité des montres françaises avant un week-end tricolore<!-- --> | Atlantico.fr
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Un safari joaillier organisé place Vendôme sous le signe d’une étoile horlogère et des ailes qui battent dans la savane…
Un safari joaillier organisé place Vendôme sous le signe d’une étoile horlogère et des ailes qui battent dans la savane…
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Atlantic-Tac

Mais aussi, pour ce grand cocorico estival, la « plongeuse » qui remonte à la source, le coussin d’acier qui prend des grands airs, l’écaille de tortue qui joue les stars sur les pontons et les poussoirs de la nouvelle urbanité décontractée…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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MICHEL HERBELIN : Le coussin d’acier qui change tout…

Manufacture familiale française qui a su et qui entend bien le rester, la maison Michel Herbelin mixe et remixe à l’envi ses propres codes. Voici une montre Newport, interprétée dans un inhabituel boîtier en acier de forme « coussin » (ni rond, ni carré, un peu des deux : c’est très vintage), de dimensions raisonnables (38 mm), avec des chiffres romains pour la touche néo-classique, un cadran bleu soleillé pour rester dans la tendance de l’année, une « petite seconde » à six heures pour le style horloger et une « grande date » à midi pour marquer une vraie différence horlogère (mouvement électronique suisse). L’ensemble est plutôt très élégant et distingué, avec une ultime trace de politesse à la française : un prix contenu sous les 500 euros, ce qui fait de cette Newport une excellente affaire pour cet été. Un seul détail un peu gênant : dommage que la gravure « Newport » sur la lunette, dans le bas de la montre, soit aussi peu discrète – on aurait pu s’en passer !

CHAUMET : Dans les secrets des paysages africains…

Même les joailliers de la place Vendôme songent à sauver la planète ! On ne compte plus les allusions figuratives à la faune et à la flore dans leurs dernières collections : la place Vendôme est une jungle. Pour illustrer cette tendance, on se contentera d’en retenir la nouvelle série des montres « Espiègleries » proposées par Chaumet, une des maisons de haute joaillerie française les plus institutionnelles qui siègent à l’ombre de la colonne Vendôme. Parmi les « trésors d’Afrique » de cette séquence animalière, qui voit des singes chevaucher des zèbres et des lions qui s’étirent, on reste épaté par une jolie carte postale de savane horlogère : des girafes qui ont la tête dans ces acacias qu’elles adorent brouter et des oiseaux qui passent dans un ciel de lumière. L’astuce horlogère, c’est d’avoir supprimé les aiguilles : les heures sont indiquées par une étoile qui défile tout autour du cadran, alors que le groupe d’oiseaux affiche les minutes en orbitant autour de la montre grâce à ses plumes d’or blanc sur fond de ciel nocturne piqueté d’étoiles. Place Vendôme oblige, tout ce qui peut l’être est serti de diamants (pour le prix, qu’on se rassure, on est également en phase avec les traditions de la place Vendôme !). Une mignonne petite montre, qui illustre parfaitement l’idée de « complication créative » qui inspire les mécaniques joaillières de Chaumet : on ne peut que se réjouir de ce sursaut imaginatif pour une marque qui commençait à s’ennuyer…

YEMA : Une plongée aux sources de l’esprit sixties

Marque de montres françaises fondée en 1948, la maison Yema a longtemps porté très haut les couleurs de la Franche-Comté horlogère, avant de tomber entre des mains chinoises et de sombrer dans le grand n’importe quoi. Sérieusement reprise en main par un groupe horloger français, elle a renoué à la fois avec ses traditions régionales et les trésors de son héritage – mot magique qui permet aux marques de faire revivre les icônes d’hier [on espère seulement que ce n’est pas impuissance à créer aujourd’hui les icônes de demain]. La « nouvelle » Superman Heritage est absolument irréprochable dans son souci de n’oublier aucun des codes du passé : on croirait que cette montre de plongée – il faut aujourd’hui parler de « sport chic » tellement ce style s’est imposé comme un standard urbain – sort d’un stock de pièces neuves des années 1960. Étanche à 300 m et dotée d’un mouvement automatique suisse, avec un boîtier en acier de 39 mm à peine restylé pour la circonstance et des aiguilles « à l’ancienne », cette Superman Heritage est assemblée en France (à Morteau) et elle n’est facturée que 950 euros, avec 10 % de remise si vous la commandez de notre part. Pour coller un peu plus à l’esprit vintage de cette reconfiguration historique et plonger un peu plus profondément aux sources de ces « plongeuses » sixties, vous pouvez même vous offrir, pour 150 euros de plus, un verre bombé comme autrefois. Nostalgie, quand tu nous tiens…

SAINT HONORÉ : La nouvelle urbanité décontractée…

Dans la vie quotidienne, plus personne ne se sert de son chronographe, mais le « style chronographe » s’est imposé comme un des marqueurs contemporains de la nouvelle urbanité décontractée. Cool le chrono ? À coup sûr, la maison française Saint Honoré tenant à illustrer cette tendance avec sa nouvelle montre masculine Lutecia, qui compile tous les codes de ce « sport chic » : la dynamique d’un boîtier de 42 mm plus ou moins carré mais cambré, les deux poussoirs qui encadrent la couronne de remontage, les trois compteurs qui contrastent intelligemment avec le cadran et qui s’harmonisent bien avec la couleur du bracelet en cuir (doté d’une boucle déployante)anthracite , une étanchéité à 50 m pour ne prendre aucun risque, une mouvement électronique suisse pour la précision et la qualité du label Swiss Made pour rassurer tout le monde. Le tout pour moins de 900 euros : l’horlogerie française a compris que les amateurs de belles montres en avaient assez d’être rançonnés par les marques suisses…

CYRIL BRIVET-NAUDOT : Une clé pour remonter le temps…

Ce sympathique jeune homme a entrepris de recréer la tradition des grands maîtres-horlogers français. Pour nous démontrer ce qu’il était capable de tout faire, entièrement « à l’ancienne » comme ses aînés (c’est-à-dire à la main, sans se servir de ces robots d’usinage dont abusent les « artisans » suisses), Cyril Brivet-Naudot vient de terminer sa première montre. Une pièce unique qui ne devrait pas longtemps le rester : les collectionneurs raffolent de ces créateurs indépendants qui savent encore tout faire, en interne, en se pliant aux rudes disciplines de la fabrication à la main. Il lui a fallu un an de travail pour réaliser sa montre. Terminé selon les canons de la tradition (ponts gainés et dorés, etc.), son mouvement est d’autant plus original qu’il se remonte… à la main (par une clé !) et qu’il est doté d’un échappement (ce qui fait tic-tac) inspiré par un dispositif d’« échappement libre excentrique » qui remonte au XVIIIe siècle et qui a donné son nom à la montre (Eccentricity). L’affichage de l’heure n’est pas moins original : le petit compteur des heures et le cercle des minutes se déplacent au rythme du temps qui passe tout en orbitant l’un dans l’autre (vidéo ci-dessous). C’est complexe, mais génial ! Les Suisses en sont restés bouche bée et ils se rassurent à peine en constatant que Cyril Brivet-Naudot est quand même passé par une grande école suisse : l’horlogerie française a (enfin) renoué avec la splendeur de ses heures de gloire horlogères

BRISTON : La « plongeuse » qui joue les stars des pontons…

Pas de vacances sans une Briston au poignet ! Difficile de faire plus sympathique que cette marque française, qui a su imposer son idée d’en revenir à des boîtiers « coussin » [la maison Briston était pionnière sur ce terrain], tantôt en « écaille de tortue » (acétate), tantôt en acier, avec des bracelets facilement interchangeables qui permettaient de varier les plaisirs et un style très « Côté Ouest » qui font des montres Briston le must-have estival entre Bray-Dunes et la baie du Figuier d’Hendaye. Si vous n’avez pas encore de Briston pour les vacances qui arrivent, ou si vous en avez déjà une, mais que vous craqueriez bien pour une nouvelle version, voici venir la Diver Yachting, en acier ou en « écaille de tortue » (toujours en 42 mm), avec un mouvement automatique et un cadran en noyer façon yacht de luxe. Comme son nom l’indique, la montre a une double vocation, « plongeuse » le jour (étanchéité à 200 m, lunette tournante intérieure), star des pontons le reste du temps. Pour un peu moins de 500 euros avec un bracelet dans le goût Nato aisément échangeable, cet « accessoire estival » est une des meilleures propositions dans ce que l’horlogerie française peut proposer de mieux ces temps-ci…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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