Quand les Chevaliers de la Table ronde dégainent leurs épées, quand deux lunes font l’amour à l’Opéra et quand viennent les heures bleues : c’est l’actualité des montres… <!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Consommation
Épées tendues comme au temps jadis, les Chevaliers de la Table ronde se sont à nouveau rassemblés autour d’un cadran rond de jade noir : ils sont les nouveaux gardiens du temps qui passe…
Épées tendues comme au temps jadis, les Chevaliers de la Table ronde se sont à nouveau rassemblés autour d’un cadran rond de jade noir : ils sont les nouveaux gardiens du temps qui passe…
©

Atlantic-tac

Mais aussi le galet au chocolat qui nous fait fondre de bonheur, le nouveau bling-bling africain et le design tricolore en mode seventies…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

Voir la bio »

ROGER DUBUIS : le paradis à l’ombre des épées…

Sur le jade noir d’une table ronde gravée d’entrelacs celtiques, douze chevaliers de bronze tendent leur épée pour jurer de veiller à la précision du temps qui passe. Chacun de ces chevaliers est une figurine micro-sculptée de 6,5 mm de hauteur, dont les traits représentent un des chevaliers de la grande geste médiévale de la Table ronde. Il ne faut pas moins d’une journée pour sculpter un seul de ces chevaliers, tout comme il faut deux semaines pour graver la table ronde en jade noir, pierre qui symbolise la puissance et la sagesse. Sous la table bat un mouvement automatique de la manufacture genevoise Roger Dubuis, frappé du blason qui défend le Poinçon de Genève, protection héraldique des mouvements les mieux exécutés selon la grande tradition mécanique suisse. 45 mm d’or gris pour l’armure (boîtier) de ce mouvement. Une esthétique générale qui marie subtilement les codes charismatiques de l’avant-garde horlogère – non sans une touche d’extravagance assumée – et l’excellence du savoir-faire genevois en matière d’objets du temps précieux. Soit quatre siècles de bonnes habitudes pour créer des chefs-d’œuvre qui fascinaient hier les empereurs chinois et qui sont aujourd’hui convoités par les seuls 28 heureux collectionneurs qui auront le privilège de porter cette montre – baptisée Excalibur, comme il se doit…

LAURENT FERRIER : un délice en chocolat pour souffler cinq bougies…

Dans un monde VICA (volatif, incertain, complexe et ambigu), les marques naissent, vivent et meurent très rapidement. Là où les « grandes » maisons ne fêtent que les « grands » anniversaires (50 ans et plus), les « petites » manufactures indépendantes sont déjà bien heureuses de célébrer leurs… cinq ans ! Une modestie qui dit bien leur insigne sentiment secret de précarité. C’est le cas cette année de la maison Laurent Ferrier, une des meilleures marques créées depuis les années 2010, années d’une bulle horlogère qui dégénère aujourd’hui en crise. Laurent Ferrier : il existe, c’est un délicieux retraité de l’horlogerie quasi-septuagénaire, bien décidé à nous faire profiter de son expérience et de sa culture. Il a réappris à toute l’industrie les codes du néo-classicisme au poignet et le goût du détail ultime, d’autant plus important qu’il est imperceptible et subliminal. Pour célébrer dignement ces premières cinq années d’existence, il nous offre une part de chocolat : ce Galet à cadran chocolat « Ve anniversaire » – équipé d’un magnifique mouvement automatique à micro-rotor, développé par lui – est une friandise d’initié dans son boîtier en or rouge. Les artisans horlogers du XVIIIe ou du XIXe siècle n’auraient pas mieux fait. On espère seulement que ce délice au chocolat n’est et ne sera pas un dernier dessert qui terminerait prématurément un aussi jolie dégustation de belles montres…


CHRIS AIRE : La vision ethnique d’un certain bling-bling…

On compte sur trois doigts d’une seule main les horlogers et les marques d’horlogerie africaines. Deux sur trois sont Nigérians, l’or noir qui jaillit là-bas stimulant une demande locale de montres et de bijoux sous influence bling-bling, avec une « touche africaine » qu’on repère dans l’exubérance des couleurs et la profusion des pierres précieuses. Savez-vous, par exemple, qu’il existe deux boutiques exclusivement Rolex au Nigéria, soit autant qu’à Paris ! Quoiqu’installé à Beverly Hills (Californie), mais originaire d’Abuja, Chris Aire est aujourd’hui le plus connu de ces créateurs nigérians. On n’attend pas de lui qu’il révolutionne l’art horloger (le voudrait-il qu’il ne le pourrait guère), mais qu’il témoigne d’un regard africain un tant soit peu original dans ce champ clos horloger qui n’est aujourd’hui investi que par les Européens et les Asiatiques. Moyennant quoi Chris Aire est devenu le fournisseur officiel de la « High Black Society » – cette élite de l’argent et du show-biz afro-américain. C’est déjà ça, même s’il a horreur qu’on le cantonne à cette expression ethnique : si l’argent n’a pas d’odeur, les pierres précieuses n’ont pas de couleur ! Du moins, elles les ont toutes, du plus noir au plus clair…

MARCH LA.B : Comme à la grande époque du Concorde et du design tricolore…

Une vraie montre française pour l’été : pendant que le président de la République tente de nous prouver qu’il se bouge en portant une montre franco-suisse dotée d’un traceur d’activités, March LA.B nous propose une AM3 toute en muscles, en angles et en design tendance vintage. L’influence des années 1960-1970 se repère dans le boitier « coussin » noir biseauté (38 mm), dans le bracelet en cuir perforé à l’ancienne et dans les index profilés comme un Concorde de la grande époque. Fièrement « Made in France », cette March LA.B (pour Los Angeles Biarritz) est d’autant plus internationale que son mouvement est japonais. Ce qui compte, c’est que l’esprit soit français et que le style soit parisien – ce n’est pas un hasard si la marque a ouvert sa première boutique dans le hypissime Marais. Compter un millier d’euros pour un été tricolore souligné de noir…

VACHERON CONSTANTIN : Une montre de vacances en ambiance Grand bleu…

Autre option pour l’été, beaucoup plus coûteuse et légèrement plus chic dans le goût classique, l’Overseas à cadran bleu outremer de la maison Vacheron Constantin. On reste sous l’influence du design « futuriste » de la fin du XXe siècle (boîtier à table plate en 42 mm, lunette musclée, aiguilles sportives, index puissants), mais avec cette touche de bleu qui est l’élégance des montres sportives contemporaines. Équipé du bracelet en caoutchouc bleu livré en plus de l’alligator bleu de la photo, on pourra largement affronter tous les périls nautiques (étanchéité à 150 m). Dommage que le calendrier [qui ne s’imposait pas] casse un peu l’harmonie d’un cadran équilibré par l’épaisseur d’une lunette dont les reliefs rappellent la croix de Malte emblématique de la marque autant qu’une rose des vents stylisée. Cette série bleu outremer est limitée à 350 montres, toutes montées avec un calibre automatique qui propose 40 heures de réserve de marche entre deux remontages…

CHAMPS ÉLYSÉES : De la haute joaillerie horlogère en mode nouvelle génération…

Avant les vacances, il y a l’échéance fatale (côté financier), mais incontournable (côté affectif) de la Fête des mères. Même si « elles » ont déjà tout, « elles » n’ont pas encore une montre Champs Élysées à leur poignet : c’est normal, puisque la marque vient d’être lancée, sur le créneau d’une haute joaillerie de jeune génération, marquée à la fois par l’esprit parisien (c’est le côté Champs-Élysées) qui irrigue les créations de la maison et par la tradition suisse (c’est le côté horloger) qui influence les collections. La série Opéra Royal est un hommage au monument lyrique : cette montre habillée assemble deux lunes (serties ou nervurées) pour composer un boîtier ovale d’une grande élégance. Le cadran en nacre ajoute une précieuse touche de nuages qui incitent à une rêverie qu’encouragent les index en diamants. On vous présente ici le modèle en or rose, mais le même en acier serti à mouvement quartz ne devrait pas dépasser les 10 000 euros – c’est le moment de dire « Merci, Maman » !

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

Plus sur businessmontres

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !