Quand la plongeuse se passe des secondes et quand la mère Noël joue les pin-ups: c’est l’actualité des montres quand se profile l’hiver…<!-- --> | Atlantico.fr
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Plus précieusement vintage dans un nouveau minimalisme qui rassure les nouvelles générations, tu meurs !
Plus précieusement vintage dans un nouveau minimalisme qui rassure les nouvelles générations, tu meurs !
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Atlantic-tac

Mais aussi une étoile qui fait semblant d’être brutale, une règle à calcul qui sait compter, la sobriété d’un torpilleur en mission et des prix moyens démentiels…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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ULYSSE NARDIN : Une ancre de marine dont la disparition rassure…

Hier un peu malade de langueur, la manufacture suisse Ulysse Nardin s’est offert un président jeune et sportif, formé à l’école de la montre chez TAG Heuer, mais aussi au marketing de nouvelle génération chez Apple, où il avait piloté le lancement marketing de la fameuse Apple Watch, montre déjà vendue à une cinquantaine de millions d’exemplaires (en trois ans !). Ce CEO, Patrick Pruniaux, nous propose une montre, la Marine Torpilleur Military, pour encoder les nouvelles impulsions qu’il veut donner à la marque : tendance de la saison oblige, on est dans le goût vintage[les chiffres sont déjà ivoirés], dans l’inspiration historique[la montre est plus ou moins influencée par un ancien « chronomètre de marine », ces montres de poche qui étaient des instruments indispensables aux capitaines d’avant la radio et les GPS], dans le style militaire [cadran ultra-lisible, boîtier de 44 mm mat et subtilement grainé, marquage « réglementaire » rouge, etc.] et dans l’air du temps qui en revient au minimalisme [trois aiguilles en toute simplicité formelle]. Les initiés auront noté la simplification du logo, qui se trouve débarrassé de son ancre de marine et la volonté d’épurer la montre pour souligner l’essentiel de sa force – à savoir la pureté rassurante de son design. De quoi séduire les nouvelles générations, surtout à moins de 8 000 euros avec un mouvement mécanique « manufacture » (fait maison) et une gravure nautico-martiale au verso (ci-dessous). Plus direct, plus sobre, plus efficace, plus séduisant : c’est le nouveau message d’une manufacture à nouveau droit dans ses bottes – d’uniforme, bien sûr !

HEDERA : Précieuses plongeuses…

Regardez bien la montre ci-dessous et ses pierres scintillantes : c’est (presque) une vraie montre de plongée, à laquelle il ne manque que l’aiguille des secondes pour être parfaitement réglementaire ! En fait, si la lunette tournante graduée fonctionne et pourrait donc parfaitement décompter des temps de plongée et de palier, elle sert surtout de prétexte à une animation graphique qui dessine de nouvelles perspectives joaillières – dans l’esprit « La technique au service de l’esthétique ». En titane pour la légèreté, ou en or pour le bling-bling, avec plus ou moins de pierres serties, dans toutes les couleurs imaginables, cette Cyclades s’impose comme la fantaisie subaquatique par excellence, pour les grands filles très gâtées qui ne veulent pas s’en laisser compter par les grands garçons qui leur proposent de sauter dans le grand bain. Notez bien le nom de cette nouvelle maison : Hedera (c’est le nom latin du lierre) – vous la retrouverez bientôt autour de bien des poignets célèbres, sur les tapis rouges et dans les pages chics de la jet-set…

ARTYA : Un peu de brutalité dans un monde trop mièvre…

Dans son registre habituel, Yvan Arpa – le créateur d’Artya, soit ses initiales précédées d’« art » – fait toujours dans le radical et dans l’intransigeant ! Quand tout le monde s’abandonne aux facilités créatives du « vintage », il réhabilite la mécanique pure et dure, avec une singulière force de conviction dans le « squelettage » du mouvement : cette montre Son of Gears Star s’offre effectivement une structure en étoile à dix branches qui magnifie l’architecture des rouages en train d’écrire le temps. Attention, cependant : la brutalité est dans le concept, pas dans l’exécution de la montre, qui respecte tous les standards de la bienfacture suisse ! La Son of Gears Star n’en est plus expressive, l’avantage des ateliers créatifs à la Artya étant de pouvoir passer commande de la montre dans les couleurs et les matériaux de son choix – alors que les marques mainstream, plus soucieuses de ne pas déplaire que de séduire, enfoncent les mêmes portes ouvertes créatives depuis des décennies. Yvan Arpa – le hobbit de la haute horlogerie – ne fait jamais rien comme les autres et c’est pour ça que son fan-club l’adore…

KLOKERS : La qualité suisse d’un design ludique, créatif et accessible…

C’est dans cette chronique « Atlantic-tac » que la jeune marque franco-suisse Klokers a eu le privilège de démarrer sa carrière médiatique francophone, à l’été 2015. Le lancement par souscription par Kickstarter n’était alors pas à la mode et les 605 000 euros récoltés avaient fait sensation. C’est reparti pour un tour, avec une seconde campagne qui s’annonce tout aussi réussie : 400 % de souscription pour les première vingt-quatre heures et 1 900 contributeurs (déjà 370 000 euros d’achats) pour une KLOK-08 plus intéressante que jamais, avec sa taille plus raisonnable (39 mm, ce qui va inciter beaucoup de poignets féminins à tenter l’aventure Klokers), un concept graphique simplifié (un disque heures-minutes et un disque des secondes qui tournent autour d’un repère fixe, dans le style des anciennes règles à calcul d’avant les calculettes électroniques), une esthétique rafraîchie par différentes couleurs et un prix plus qu’attrayant pour une offre créative Swiss Made(les premiers montres sont parties à 149 euros, mais il n’y en a évidemment plus !). En plus, ce concept est modulaire, puisqu’on peut porter la montre au poignet aussi bien que dans la poche ou clippée, quand on ne la pose pas sur le bureau comme une pendulette. Si personne n’y a encore songé pour vous en vue de Noël, c’est le moment de laisser traînerdans la conversation l’idée de cette souscription…

GRAHAM : La mère Noël est court vêtue…

Le « nose art » est cette tradition militaro-artistique qui consistait, pour les pilotes américains de la Seconde Guerre mondiale, à peindre les pin-ups déshabillées de leurs comics quotidiens sur le nez de leurs bombardiers. On retrouve cette inspiration dans les chronographes Chronofighter de la maison Graham : la couronne et les poussoirs du chronographe reprennent le style des « déclencheurs » utilisés par les pilotes de ces bombardiers pour minuter le lancement de leurs cargaisons mortelles. Pas très moral, mais il s’agissait de faire capituler les armées allemandes ! La forme ultra-technique de ces « déclencheurs » s’explique par le fait qu’il fallait pouvoir les manipuler avec d’épais gants qui protégeaient les mains du froid glacial de la très haute altitude [les bombardiers n’étaient pas pressurisés]. Au poignet, il fait moins froid et les pin-ups sont court-vêtues, comme cette accorte « Mère Noël » à laquelle tout mâle adulte et consentant s’en voudrait de ne pas croire. Comme quoi il suffit d’un peu de fourrure blanche autour d’une houppelande rouge pour qu’un amateur de montres retombe en enfance…

LES BONNES NOUVELLES DE LA SEMAINE (et les autres)…

••• GRAND PRIX D’HORLOGERIE DE GENÈVE : seize montres primées lors de la traditionnelle soirée genevoise. Une palmarès assez éclectique (des grandes et des petites marques, des créateurs indépendants et des manufactures de tradition, des pièces uniques exceptionnelles pour les milliardaires et de très honorables montres « normales » à des prix normaux) et des récompenses qui étaient généralement très mérités. Seul bémol : le prix moyen aberrant (et indécent) des montres récompensées, qui frôle cette année les 250 000 euros. La récompense suprême a été attribuée à Chopard, pour une montre L.U.C. Full Strike à « répétition minutes » [elle « sonne » à la perfection l’heure exacte, à la minute près], remarquablement réalisée, mais tout de même facturée aux amateurs dans les 210 000 euros (ci-dessous)… ••• L’HOMME DU JOUR : c’est le nouvel homme fort du groupe horloger Richemont, Jérôme Lambert, qui aura désormais la main sur toutes les marques du groupe (IWC, Jaeger-LeCoultre, Panerai, etc.), à l’exception de Cartier et Van Cleef & Arpels. Ce qui n’est pas une vraie nouvelle pour les lecteurs de « Business Montres », qui avaient bénéficié de ce scoop dès le 6 novembre dernier… ••• ENCHÈRES HORLOGÈRES : tout ce week-end, Genève vivra au rythme des enchères pour les montres et les joailleries de collection. À quelques exceptions près, peu de records à attendre du côté des montres, où l’unité de compte des performances se chiffre au million d’euros près – mais il faudra suivre de près le duel Rolex-Patek Philippe pour l’enchère la plus élevée, et donc la première place dans le cœur des collectionneurs, qui sont toujours un peu investisseurs, ni spéculateurs sur les bords. En revanche, du côté de la joaillerie, où l’unité de compte reste la dizaine de millions d’euros, on devrait connaître des enchères à plusieurs dizaines de millions pour des diamants exceptionnels (par leur taille ou leur poids) et pour des parures historiques, remarquables par la qualité des pierres et des signatures…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

Lien : https://businessmontres.com/

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