Les morts cachés du rugby ; le grand silence de l'Eglise face aux actes anti-chrétiens ; Hollande-Gantzer petits gnons entre amis ; Pourquoi les GAFA deviennent chaque jour plus forts<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Media
©

Revue des hebdos

Et aussi Boris Johnson, le "bad boy" de l'Europe

Gilles Klein

Gilles Klein

Gilles Klein,, amateur de phares et d'opéras, journaliste sur papier depuis 1977 et en ligne depuis 1995.

Débuts à Libération une demi-douzaine d’années, puis balade sur le globe, photojournaliste pour l’agence Sipa Press. Ensuite, responsable de la rubrique Multimedia de ELLE, avant d’écrire sur les médias à Arrêt sur Images et de collaborer avec Atlantico. Par ailleurs fut blogueur, avec Le Phare à partir de 2005 sur le site du Monde qui a fermé sa plateforme de blogs. Revue de presse quotidienne sur Twitter depuis 2007.

Voir la bio »

Le rugby tue !

"A ce jour, mais l’enquête continue, j’ai identifié 113 morts sur les terrains de rugby à XV en France depuis 1904 avec mes seuls petits moyens. Ça veut dire qu’il y en a bien plus. Probablement au moins 200. Cela fait cent quinze ans qu’on minimise les risques traumatiques du rugby" une interview choc à lire dans Le Point (4 pages) où  "Médecin du sport et grand spécialiste du dopage, Jean-Pierre de Mondenard pousse un coup de gueule contre la dangerosité du rugby".

Et ce ne sont pas de vieux joueurs qui meurent usés ajoute de Mondenard : "ce ne sont pas des vétérans qui meurent de crise cardiaque sur le terrain ! Non, la moyenne d’âge des morts sur le terrain est de 24 ans et 10 mois". 

Le médecin accuse : "la Fédération française de rugby ne fait rien, car c’est la santé de sa discipline qui l’intéresse. Le nombre de licenciés, les résultats des clubs et des sélections. Pas la santé de ses sportifs ! Aucune fédération au monde n’a fait d’étude sur la dangerosité, la mortalité, la morbidité du rugby. Aucune. Les protocoles commotions cérébrales mis en place sont insuffisants. Ils sont post-traumatiques, c’est avant les chocs qu’il faut agir." 

Cette indignation au milieu de l'été, en plein week-end du 15 août va-t-elle résonner dans le désert ? Sera-t-elle oubliée à la rentrée, ou bien va-t-elle déclencher une polémique obligeant le monde du rugby à réagir ?

Les églises cibles de nomreux "actes antichértiens"

L'Express souligne que "Le baromètre des actes haineux, publié par le ministère de l’Intérieur, est l’un des dossiers les plus brûlants de l’année. En 2019, il indiquait 1 063 « actes antichrétiens » sur le sol français l’année précédente – contre 541 antijuifs et 100 antimusulmans".

Un chiffre stable si on le compare à ceux des dernières années (1 038 en 2017), mais en hausse de 220 % par rapport à 2008. « 90 % des lieux de culte ou des cimetières profanés sont chrétiens, seuls 10 % sont israélites ou musulmans », tonne Bernard Carayon, maire LR de Lavaur (Tarn). Intéressant mais on aimerait avoir une idée de pourcentage de lieux de culte catholique face aux autres.

"A ses yeux, « tout le monde s’en fout », en raison de « tabous » en France, mais aussi d’une Eglise « sur la défensive » après les scandales sur la pédophilie de ses clercs." Et l'Express souligne que "Face à ces atteintes, le clergé catholique demeure le plus souvent muet, de façon à ne pas créer d’effet de contagion".

Hollande donne Gantzer battu

"Hollande m'a dit que je n'avais aucune chance, et qu'il allait voter Hidalgo" raconte Gaspard Gantzer, ancien conseiller de Hollande à l'Elysée, cité par Le Point.  Gantzer ajoute cruellement "Je l'apprécié énormément, mais je me suis dit que c'était plutôt bon signe, car il s'est régulièrement trompé sur ses analysés".

Google, Facebook, Amazon de plus en plus invincibles ?

Sauf si le gouvernement américain intervient dans le cadre d'une réglementation anti-trust Google, Facebook, et Amazon, ne vont pas cesser de grossir, de s'étendre  analyse l'Express (4 pages) : " Les activités numériques tendent à devenir des « monopoles naturels » car elles sont régies par les effets de réseau. Plus Google a d’utilisateurs, plus il manipule un grand nombre de données, et plus les résultats de son moteur de recherche sont rapides et pertinents... Pas étonnant, dans ces conditions, que son nombre d’utilisateurs continue d’augmenter. De même, la personne qui s’inscrit sur un réseau social choisit généralement celui où elle trouvera le plus de connaissances : à savoir Facebook et ses 2 milliards d’utilisateurs. Plus Amazon attire de commerçants et d’utilisateurs, plus son offre devient attrayante, et son moteur de recommandation efficace..."

De plus, quand un nouvel acteur arrive à prendre position sur un secteur qui les intéresse, les géants du Net, soit le rachètent, soit le font plier, en occupant le terrain même à perte : " « Amazon n’a pas hésité à vendre à perte des couches-culottes, perdant 100 millions de dollars par trimestre sur cette gamme de produits, pour mettre à genoux le site Diapers.com et l’avaler quelques années plus tard » explique François Lévêque professeur d’économie à Mines ParisTech et auteur des Habits neufs de la concurrence (Odile Jacob, 2017).

Condé-sur-Sarthe : la prison où les radicalisés sont nombreux

L'Obs s'intéresse à la prison de Condé-sur-Sarthe où un détenu et sa campagne venue le visiter ont attaqué deux gardiens avec des couteaux en céramique, pendant qu'ils étaient dans une unité de vie familiale (UVF) en mars dernier. Elle est morte en attaquant les policiers, lui a été blessé.

 : " Ce n'est plus une prison, c'est un chaudron. Comme si toutes les crises de l'administration pénitentiaire française s'étaient cristallisées à l'intérieur de cette énorme structure de béton posée en 2013 à côté d'Alençon (Orne). En entrant à Condé-sur-Sarthe, on tombe sur une affichette, épinglée après que deux surveillants ont été blessés, en mars, par un détenu qui a fait allégeance à Daech. La note s'adresse aux visiteurs. La moitié des prisonniers sont des djihadistes ou des radicalisés; les autres, des criminels de droit commun. La note spécifie que les personnes « porteuses d'une tenue dissimulant le visage, même s'il n'est pas intégralement couvert, doivent [se] découvrir. A défaut, elles ne peuvent entrer dans l'établissement »".

Ses résidents affichent un profil si particulier que le lieu échappe à la surpopulation carcérale : seulement cent quatre détenus pour près de deux cent cinquante places.

PMA : La Manif pour tous sans espoir de victoire

La Manif pour tous (LMPT) et des associations catholiques qui lui sont proches ont perdu tout espoir de faire plier le gouvernement sur la PMA croit savoir le Point.  Et Christine Boutin pense "qu'il n'y aura pas foule " lors de la manifestation des opposants le 6 octobre.

Villani candidat à Paris

"Pour nous, ça ne fait plus l'ombre d'un doute!" selon l'Obs : "Dans le camp de Benjamin Griveaux, on en a aujourd'hui la certitude: Cédric Villani se lancera bel et bien dans la bataille de Paris".

Retour sur l'Algérie française

"Pendant cent trente-deux ans, l'Algérie a fait partie de l'Empire colonial français. Conquête sanglante, "code de l'indigénat", islam sous surveillance, école ségréguée... Retour sur l'histoire méconnue  et toujours taboue de la colonisation du plus grand pays d'Afrique" à la Une de l'Obs avec un dossier de 19 pages.

"L'Algérie française est longtemps restée taboue. Le silence sur la guerre a été levé, tardivement, il y a une quinzaine d'années. Mais c'est comme si la production sur le conflit, devenue abondante, avait fait écran, comme si elle nous avait empêchés d'aller plus en amont, comme si l'histoire de l'Algérie française se limitait à celle de la guerre".

Boris Johnson, le "bad boy" de l'Europe

Où va la Grande-Bretagne ? Intéressant dossier de 12 pages à la Une de l'Express. "A quelques semaines d'une échéance capitale pour l'avenir des 66 millions de Britanniques, ce peuple réputé pragmatique semble plongé dans une crise politique et identitaire sans fin, dont personne ne veut prédire l'issue" estime l'hebdomadaire. 

Quand à Boris Johnson, 55 ans, le nouveau premier ministre "beaucoup doutent de sa capacité à sortir leur pays de l'ornière. Quant à "l'âge d'or" promis, il fait sourire les plus ardents de ses partisans".  

Depuis son arrivée au pouvoir "Deux fois divorcé et père de quatre enfants (ou six, selon certains tabloïds), l'éternel "bad boy" de la politique outre-Manche se contente de promettre un avenir radieux à ses concitoyens. Le système public de santé ? Le gouvernement promet d'y allouer l'équivalent de 2 milliards d'euros. Les écoles publiques ? Elles seront améliorées. Les policiers ? Ils seront 20 000 de plus à patrouiller dans les rues du pays..." 

Pourtant les Britanniques ont des raisons de s'inquiéter : "En termes économiques, avant même sa mise en oeuvre, le Brexit coûte déjà très cher aux Britanniques. Depuis le référendum de 2016, la livre sterling a perdu un cinquième de sa valeur face à l'euro, et l'investissement s'est effondré dans l'industrie (- 70 % dans le secteur automobile entre janvier et juin). Au pays de la City, l'une des premières places financières du monde, les entrées de capitaux ont été divisées par trois." 

Et dans leur vie quotidienne, les consommateurs anglais redoutent une hausse générale des prix. Et l'exemple du Toblerone n'est pas là pour les rassurer. Rappel pour ceux qui ont oublié : "Dès  l'automne 2016, dans les paquets de Toblerone vendus au Royaume-Uni, l'espace entre chaque figure pyramidale en chocolat s'est soudain agrandi. Résultat : l'étui de 400 grammes n'en affiche plus que 360, tout en gardant son format d'origine. Un porte-parole de la marque a expliqué que l'initiative était sans rapport avec le Brexit et avait pour origine le cours du franc suisse. Trop tard. Les amateurs de chocolat britanniques n'en croient pas un mot et soulignent que seuls les articles vendus outre-Manche ont été affectés. 

"Dans un récent sondage" à propos duquel l'Express ne donne aucune précision, même pas le nom de la société qui l'a réalisé, ni la date à laquelle il a été effectué, c'est dommage "seuls 27 % des Britanniques estiment que leur pays quittera l'UE d'ici au 31 octobre, comme le jure Johnson. A croire qu'eux-mêmes n'accordent aucun crédit aux promesses de leur premier ministre."

Sursaut féministe en Corée du Sud

L'affaire de la procureure qui a décidé de parler a tout changé raconte l'Express (5 pages) : "En dénonçant son agresseur sexuel, magistrat comme elle, dans un des journaux télévisés les plus regardés de son pays, le 29 janvier 2018, la discrète procureure" Seo Ji-hyun "a provoqué l’une des plus puissantes réactions en chaîne de la vague planétaire #MeToo (« moi aussi », traduit de l’anglais).

Car la Corée du Sud est agitée, depuis une année et demie, par une révolution féministe. Pour la première fois dans l’histoire de cette terre patriarcale et conservatrice, les femmes dénoncent en nombre les abus sexuels dont elles sont les cibles. Mieux, la justice se montre enfin réceptive à leurs plaintes"

En effet "Un an après son témoignage, à une heure de grande écoute, elle a obtenu gain de cause, le 23 janvier dernier, devant le tribunal du district central de Séoul. Son agresseur, Ahn Tae-geun, a été condamné à deux ans de prison pour abus de pouvoir". 

Pékin joue avec le yuan contre le dollar

Trump ayant décidé d’imposer des droits de douane de 10 % sur les 300 milliards d’importations chinoises encore non taxées "Pékin a décidé de laisser glisser le cours du yuan, puis a annoncé que ses entreprises n’achèteraient plus de produits agricoles américains. « C’est l’arme fatale. Pékin ne l’avait encore jamais utilisée », souligne Bruno Colmant, chef économiste de la banque belge Degroof Petercam" décrypte l'Express.

Et l'Europe pourrait être la victime de l'affrontement Etats-Unis-Chine, avec un euro qui serait trop haut : " « L’Union européenne est bien plus exportatrice que ne le sont les Etats-Unis, notamment grâce à la puissante industrie allemande. Ses places financières sont donc bien plus sensibles aux soubresauts du commerce international », décrypte Stéphane Déo, stratégiste à La Banque postale Asset Management (LBPAM).

Les secrets des dictateurs

 « Le siècle des dictateurs » un ouvrage collectif dirigé par Olivier Guez (un pavé de 450 pages qui paraît le 22 août, aux éditions Perrin) dresse les portraits de 26 dirigeants autoritaires du XXe siècle" note Le Point (15 pages). Mais "dans sa préface, Olivier Guez insiste sur le risque d’une nouvelle dictature dont le royaume « n’a ni capitale ni frontières, mais qui règne sur plus de 2 milliards d’individus » : c’est la dictature des réseaux – Gafa en tête, plus puissants que de nombreux Etats. Avec les données personnelles, ils peuvent visionner, contrôler, influencer le comportement de milliards de personnes. Et avoir une incidence sur des processus électoraux comme la victoire du Brexit ou celle de Donald Trump en 2016."

Au passage Le Point s'intéresse à Singapour "l'île qui fascine les autocrates" qui serait "une place forte du néo-libéralisme" tout en étant "liberticide".

Deliveroo et la "gig economy"

"La révolte des « cycloforçats » de Deliveroo qui refusent de pédaler pour moins de 4 euros la course alerte sur une nécessaire refondation de notre modèle social pour accompagner l'essor de ce qu'on appelle désormais l'« économie du "gig" », d'après le terme anglais qui désigne une prestation musicale occasionnelle" rappelle l'Obs qui s'inquiète de sa généralisation, audelà de la livraison de repas.

" Rares sont les secteurs qui échappent à ces offres de travail ponctuel, à la tâche... et d'autant plus mal rémunéré que la concurrence entre les candidats est âpre, et le chômage, élevé."

Selon l'Obs il y a un risque : "Que cette « gig economy » ­ importée des Etats-Unis, où elle devrait concerner plus de 40% des travailleurs en 2020 provoque une dérégulation brutale du marché du travail. Adieu CDI, ou même CDD ! Le mouvement dessine le nouveau « précariat » d'une main d'oeuvre corvéable à merci et mal protégée. Sombre réminiscence du « travail à la pièce » des couturières du XIXe siècle".

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !