Les banques, véritable baromètre des marchés : faut-il acheter maintenant ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Depuis la crise de 2008, les valeurs bancaires ont toutes connu des difficultés plus ou moins marquées.
Depuis la crise de 2008, les valeurs bancaires ont toutes connu des difficultés plus ou moins marquées.
©Reuters

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Depuis la crise de 2008, les valeurs bancaires ont toutes connu des difficultés plus ou moins marquées. Et dès la première semaine de l'année 2015, elles ont été particulièrement chahutées sur les marchés.

Alain Pitous

Alain Pitous

Alain Pitous, Directeur Général Adjoint Associé de Talence Gestion (@alainpitous).

Talence Gestion est une société de gestion de portefeuille indépendante spécialisée dans la gestion sous mandat pour les particuliers et la gestion de fonds commun de placement en actions.

Précédemment, il a été pendant 5 ans (2009-2014) Deputy CIO d’Amundi (850 Milliards d’Euro sous gestion) et gérant du fonds Amundi Patrimoine de 2012 à juillet 2014.

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Dans cette semaine de tristesse, mes pensées vont aux familles des victimes et à leurs proches.

La semaine dernière, j’évoquais la volatilité des marchés et le fait qu’il allait falloir se tenir prêt à saisir des opportunités. Dès la première semaine de l’année, les marchés ont eu un comportement incroyable, alternant baisses et hausses rarement vues.

Parmi les secteurs chahutés les valeurs bancaires se sont distinguées… négativement ! Faut-il profiter de ce mouvement pour renforcer ou commencer à investir dans ces valeurs ?

Depuis la crise, les valeurs bancaires sont à la croisée de beaucoup de sujets, et, tour à tour, toutes ont connu des difficultés plus ou moins marquées.

Certaines ont disparu dans la tourmente, d’autres ont dû revoir leur modèle de fond en comble, la plupart ont changé d’organisation, de direction et ont coupé des branches entières d’activités : plus de 90 000 emplois ont été supprimés dans le secteur en Europe depuis 2008.

La liste est longue des problèmes et des situations rencontrées par l’ensemble des banques européennes ces dernières années : les prêts subprimes, la crise de la zone euro, la conjoncture économique morose en zone euro, la crise Russie-Ukraine.

Tout ceci couplé à des erreurs de management, en particulier des prises de risques excessifs dans la partie banque d’investissements et des fraudes en tout genre avec, en toute logique, des amendes sanctionnant ces failles ! Pour éviter que cela se reproduise, de nombreuses règlementations ont été mises en place pour mieux contrôler le secteur.

Dans ce contexte, il n’a pas été rare de voir des valeurs bancaires perdre jusqu’à 70-80% de leur valeur entre 2008 et 2011.

Le rebond de 2012 et 2013 a permis de rattraper une partie des pertes. Mais les interrogations sont revenues en 2014 : les performances ont été contrastées et le secteur suscite de nombreuses interrogations. Le sujet est important car on imagine mal les marchés européens afficher de bonnes performances avec un secteur bancaire à la traîne.

Nous allons, selon nous, entrer en 2015 dans une période de fortes différenciations. En effet, certaines banques ont pris des mesures de survie : restructuration de leur bilan, réduction des risques et des coûts… C’était indispensable mais cela ne fait pas un projet à moyen-long terme. A l’inverse, d’autres ont su pratiquement se réinventer et sont prêtes à se déployer, dans un environnement incertain, de manière finalement assez peu risquée.

Les valeurs à privilégier sont celles qui ont une base domestique solide et dont les revenus sont diversifiés. Surtout aussi, celles qui ont un bilan solide leur permettant de bénéficier de l’accroissement du bilan de la BCE. En effet, ces banques vont pouvoir agir rapidement pour offrir du crédit dans de bonnes conditions sans ajouter de risque à leur bilan : il y a généralement une bonne corrélation entre le bilan de la BCE et les volumes des crédits distribués.

Dans ce contexte, des achats sur repli sont envisageables sur certaines valeurs. Inutile de se précipiter dans le contexte de marché actuel : Crédit Agricole et BNP sont nos favorites respectivement vers 9,5€ et 43€.

A contrario, nous restons à l’écart des banques dont les revenus dépendent encore trop de la banque d’investissement ou qui sont exposées à un risque comme la Russie : Société Générale, Deutsche Bank, BBVA…

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