Le soleil d’argent qui se lève sur la nacre, le glacier bleu de la reine des neiges et l’altimètre qui se donne des grands airs : c’est l’actualité des montres<!-- --> | Atlantico.fr
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Promise à une légère patine oxydée, la Lune d’argent de RJ-Romain Jerome est sculptée dans un alliage qui intègre de la vraie poussière lunaire…
Promise à une légère patine oxydée, la Lune d’argent de RJ-Romain Jerome est sculptée dans un alliage qui intègre de la vraie poussière lunaire…
©Gregory Pons

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Et aussi les deux compteurs d’un chronographe urbain et les tendances horlogères à surveiller de près début 2014…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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FESTINA : Un goût urbain dans le style de la haute horlogerie traditionnelle…

Un chronographe « populaire » qui joue les classiques (deux compteurs contrastés, poussoirs vissés, visserie apparente et bracelet métallique) sans tourner à l’extorsion de fonds : moins de 180 euros, avec un mouvement à quartz, pour ce boîtier en acier 316L (qualité chirurgicale) étanche à 100 m (10 ATM) qui se pare des codes du style urbain contemporain…

FRANCK MULLER : Un soleil d’argent dans son ciel de nacre…

La forme « Curvex » – disons « tonneau » pour ce rectangle galbé – est un des codes visuels les plus représentatifs et les plus célèbres des collections de la manufacture Franck Muller : la collection Sunrise sacrifie à son tour à cette mode identitaire du Curvex, sans rien perdre de son cadran caractéristique, où un soleil stylisé est gravé dans une plaque d’argent avant d’être serti de 144 diamants qui contrastent en toute douceur avec la nacre qui habille ce cadran. Un précieux sertissage « velours » qu’on retrouve sur le boîtier en or ainsi rhabillé de lumière par 165 diamants….

I

BREVA : Une mécanique de plein air qui sait prendre de l’altitude…

La nouvelle Génie 02 Terre de Breva est un jouet de garçon qui permet de s’amuser au sommet du mont Blanc autant que dans un ascenseur : additionné de deux capsules anéroïdes (barométriques), son mouvement totalement traditionnel vous indique, à dix mètres près, l’altitude où vous vous trouvez en fonction de la pression. C’est actuellement la seule montre-altimètre mécanique du marché : une performance réalisée pour la jeune marque indépendante Breva par le constructeur de mouvements Jean-François Mojon (Chronode). Sur le cadran, on lit les heures dans un compteur à 8 h, l’altimètre à grande échelle se dévoilant de 0 à 5 000 m dans la partie supérieure du boîtier, avec un ajusteur d’altitude plus précis à 2 h. La petite aiguille des secondes est à 12 h et l’indication de la réserve de marche à 4 h, avec un égalisateur de pression. Il fallait bien trois couronnes extérieures pour régler et animer ce chef-d’œuvre de micro-mécanique en titane. Le nom de la marque – Breva – est celui d’un vent chaud qui souffle du sud sur le lac de Côme, en Italie…

CHANEL : Les heures bleu glacier d’une reine des neiges au teint laiteux…

Pour avoir réinventé la céramique, en noir comme en blanc, Chanel a pu s’octroyer un empire horloger absolument unique dans l’univers des marques extérieures à l’univers des montres. La céramique blanche popularisée par la J12 a tout juste dix ans, mais elle retrouve une sorte de virginité avec ses chiffres bleus luminescents, venus souligner de leur pâleur l’aube laiteuse d’un boîtier en 38 mm, qui se permet une lunette tournante et un mouvement automatique de grande montre sportive. La nouvelle reine des neiges pose un séduisant regard bleu glacier sur les heures…

BRÈVES DE REMONTOIR : C’est toujours bon à savoir et à répéter…

▶▶▶La semaine prochaine, attendez-vous, nolens volens, à entendre parler de montres, généralement de prestige et de grand prix. C’est la Wonder Week ! À Genève, le Salon international de la haute horlogerie (SIHH) ouvre l’année horlogère, mais une quarantaine des plus grandes marques suisses proposeront aux interlocuteurs présents (détaillants, chaînes commerciales, mais aussi grands collectionneurs) des présentations de leurs nouveautés 2014. Le rituel est un peu compassé, mais les passions sont cette année tempérées par les incertitudes – sinon les angoisses – d’une séquence 2014 qui s’annonce décroissante sur les marchés émergents qui assuraient depuis cinq ans la prospérité des marques de luxe, sinon menaçante avec l’épée de Damoclès des « montres connectées » (smartwatches) suspendue au-dessus de la nuque d’une horlogerie suisse qui persiste à nier la moindre menace de ce côté-là…

▶▶▶Tendances 2014 à surveiller de près du côté des montres : l’habituelle course au record (plus compliqué, moins épais, hyper-classique, ultra-mécanique, super-innovant), qui permet de multiplier les effets d’annonce. On exacerbe et on radicalise les propositions antérieures, mais le mainstream horloger s’oriente déjà clairement vers la réédition et le sempiternel « hommage » aux icônes du passé. Normal : dans une année de tous les dangers, les marques refusent de prendre de trop gros risques et laissent aux petits créateurs indépendants (bien présents à Genève, mais pas au SIHH) le soin de nous épater avec des concepts rupturistes…

▶▶▶La vraie innovation majeure restera cependant cachée aux yeux de néophytes. Et c’est une vraie bataille : il s’agit de la baisse des prix en vue du lancement de montres moins chères, aussi proches que possible des montres plus chères qui étaient en vedette depuis cinq ans. Le constat est devenu évident : les montres suisses sont devenues beaucoup trop coûteuses pour la plupart des amateurs, émergés ou émergents. La Chine ayant décidé d’en finir avec la pratique des « montres de corruption » (offertes comme pots-de-vin aux bureaucrates communistes ou aux chefs d’entreprise à corrompre), le marché des montres trop lourdement tarifées s’est effondré, alors qu’il tirait la demande mondiale et les statistiques officielles. Soit la déflation est organisée par les marques, soit elle sera orchestrée, sans contrôle, par le marché et par ses acteurs. Le vrai défi pour l’industrie horlogère suisse, c’est désormais la créativité accessible – reste à savoir si les marques, dopées à l’hormone de croissance et au culte du « toujours plus », sont outillées pour produire moins cher…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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