Le Pédalo de la Méduse : que reste-t-il du frêle esquif de François Hollande ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Le Radeau de La Méduse, de Théodore Géricault.
Le Radeau de La Méduse, de Théodore Géricault.
©Wikipédia commons

Chroniques du pot aux roses

Alors que les signes évidents de dégradation de la situation économique s'accumulent en France, le pédalo de la Méduse donne des signes de plus en plus évidents de passage sous la ligne de flottaison.

Serge  Federbusch

Serge Federbusch

Serge Federbusch est président du Parti des Libertés, élu conseiller du 10 ème arrondissement de Paris en 2008 et fondateur de Delanopolis, premier site indépendant d'informations en ligne sur l'actualité politique parisienne.

Il est l'auteur du livre L'Enfumeur, (Ixelles Editions, 2013) et de Français, prêts pour votre prochaine révolution ?, (Ixelles Editions, 2014).

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1 - Free Nelson Mandela

La mort de Mandela a offert une semaine de répit médiatique à la classe politique française en général et à François Hollande en particulier. Entre les hommages et les voyages, on n’aura guère eu le temps de parler de grand soir fiscal, de TVA, de chômage et d’autres peccadilles montées en épingle par les esprits chagrins, tous ces gens qui ne veulent pas hiberner jusqu’en 2017 pour juger des effets délétères de la politique socialiste.

Certains n’ont toutefois pas eu de chance avec le décès du résistant et dirigeant Sud-Africain. En particulier les poseurs de bombes corses qui ont voulu, jeudi dernier, frapper un grand coup en plaçant une charge sous un véhicule de gendarmerie à l'intérieur d’une caserne d’Ajaccio abritant le groupement de Corse-du-Sud. La déflagration était très violente et a soufflé toutes les vitres d'un bâtiment d'habitation où sont logées les familles des pandores. Comme il ne fallait pas être en reste, à Bastia, une roquette (!) a été tirée à partir d'un véhicule sur la façade de la caserne de Montesoro, siège du groupement de gendarmerie de Haute-Corse.

Ces quasi actes de guerre auraient dû valoir à leurs auteurs les gros titres des journaux. Las ! Mandela les a privés de résonance. Presque aussi terrorisant pour ces méchants terroristes, Valls a assuré le lendemain matin que rien ne détournerait le gouvernement d'agir avec la gendarmerie et la police en Corse. Il n’a pas mentionné le Secours populaire et les clubs Mickey.

Après un tel mouvement de menton ministériel, ne reste plus à ces fauteurs de troubles que de se terrer dans le maquis ... jusqu’à l’attentat suivant.

2 - Pédalo de la méduse : l'eau monte et le silence se fait

Bizarrement, alors que les signes évidents de dégradation de la situation économique s'accumulent, on entend de moins en moins parler de crise. L'évidence des périls conduit-elle les Français à se voiler la face ?

En une semaine, furent ainsi annoncés par l’Insee une baisse de 0,3 % de la production industrielle pour le mois d’octobre (l’activité est encore inférieure de 15 % à ce qu’elle était en 2008), une hausse de 0,1 point du chômage au troisième trimestre, à partir de données moins mensongères que celles collationnées par Pôle Emploi, lesquelles sont influencées par les jobs bidons financés par l’Etat ; et un repli inattendu des recettes fiscales de 11, 3 milliards d’euros.

Bref, la France est paralysée et les responsables de PME, notamment, savent qu’un grand nombre des leurs est aux abois. Les grands groupes ne vont guère mieux. "Nous devons agir maintenant", a déclaré Tom Enders, patron d’Airbus pour expliquer les 5 800 suppressions de postes sur trois ans annoncées lundi dernier et qui affecteront toutes les activités de l’avionneur.

Le pédalo de la Méduse donne des signes de plus en plus évidents de passage sous la ligne de flottaison.

3 - Nouvelles du front de l’Est

L’intérêt de l’action militante est qu’on y échappe au tamis des médias. Distribuant des tracts devant le marché Saint Quentin, boulevard de Magenta, dans l’Est parisien, au cœur du système delanoiste, il était évident dimanche dernier que les électeurs socialistes sont certes perdus, décontenancés, troublés, déstabilisés par les échecs gouvernementaux. Mais qu’ils n’ont pour autant aucunement associé ces déboires au caractère erroné de leur logiciel politique. A quoi attribuent-ils alors ces désarrois ? A la dureté des temps, au néolibéralisme assoiffé de sueur prolétaire, à l’héritage sarkozyste, à la méchanceté capitaliste. L’explication de l’échec par le mur de l’argent ne tardera pas à être agitée, incitant à durcir encore un peu plus le contrôle social sur les contestataires et toutes les forces vives qui ne se soumettent pas au joug étatique. Quant aux sympathisants communistes et gauchofrontistes, « ils sont cryogénisés dans le Permafrost soviétique » nota finement une co-tractante. Les quelques militants qui restent font résolument penser à une secte.

Bah, pour lutter contre les infâmes forces de droite et de ce seul fait délinquantes, pour mieux surveiller ces adeptes de la démoniaque liberté économique, le gouvernement a trouvé une nouvelle arme : il veut limiter autant que faire se peut les paiements en grosses coupures.

A ce rythme de surveillance contreproductive, le billet de 500 euros, objet de tous les désirs, va bientôt s’échanger contre 12 billets de 50. Serait-ce le premier prurit de la grande inflation qui finira par engloutir le système ? Mou-Président va inaugurer une nouvelle forme de préférence pour la liquidité.

4 - L’Humanité et tous les autres

La remise de ses dettes grâce aux impôts (payés notamment par les affreux possédants), va permettre à l’Humanité de continuer à imprimer un journal que plus personne n’achète. En ces temps de menaces électorales, le pouvoir socialiste paie comptant la neutralité bienveillante des derniers communistes.

Cette générosité incongrue n’a été bien évidemment que peu critiquée par la presse. Et pour cause : les journaux vont tous bientôt tendre la sébile à l’Etat, laminés par la désertion de leur lectorat. L’Humanité est toujours à l’avant garde des nouveaux prolétariats.

A lire de l'auteur de cet article :  "L'enfumeur", de Serge Federbusch, (Ixelles éditions), 2013. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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