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Revue de presse des hebdos

Marine Le Pen en tête du premier tour ? A lire les hebdos de ce jeudi, Nicolas Sarkozy est le nouveau maillon faible. Les parlementaires sont-ils pour autant prêts à fomenter un putsch contre le président sortant ?

Barbara Lambert

Barbara Lambert

Barbara Lambert a goûté à l'édition et enseigné la littérature anglaise et américaine avant de devenir journaliste à "Livres Hebdo". Elle est aujourd'hui responsable des rubriques société/idées d'Atlantico.fr.

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Trafiqués, les sondages plaçant Marine Le Pen en tête du premier tour ? Au “ Nouvel Obs ”, qui affiche en une la patronne du FN, François Bayrou l’a déclaré haut et fort : “ S’il n’en reste qu’un à ne pas y croire, je serai celui-là ”. “ Pour Bayrou, explique l’hebdomadaire, la hausse du FN n’est que passagère et essentiellement dûe au jeu dangereux de Nicolas Sarkozy : “ C’est le b.a.-ba de la politique, dit-il. On ne joue pas sur le terrain d’un concurrent. (…) Quand vous faites des thèmes de vos adversaires des thèmes centraux du débat politique, cela profite à vos adversaires ” ”. Fait étonnant, François Grosdidier, député-maire UMP de Woippy, interrogé par le journal, ne dit pas autre chose : “ Le débat sur la laïcité qui s’annonce n’apportera rien de bon. Il y a 5 % d’intégristes dans la société musulmane et 5 % d’islamophobes en France, mais ce sont eux qui donnent le ton. On augmente les réactions irrationnelles sur lesquelles le FN sera toujours meilleur que nous ”.

Étrange accord. Étrange, mais unanime. A lire les hebdos de ce jeudi, Nicolas Sarkozy est le nouveau maillon faible. “ Doit-il continuer malgré tout ?, se demande Sylvie Pierre-Brossolette dans “ Le Point ”. La frange la plus modérée de la majorité en doute. Une mauvaise langue centriste glisse : “ Errare humanum est, perseverare diabolicum ” (…) Si les sondages sont toujours aussi mauvais, poursuit la journaliste, l’Elysée n’échappera pas, dans les mois qui viennent, à la question taboue sur l’opportunité de la candidature de Sarkozy. (Mais) on n’en est pas là. (…) Les parlementaires ont beau trembler pour leur réélection en 2012, ils ne semblent pas prêts à fomenter un putsch contre le président sortant. (…) “ Les trouillards seront les premiers à revenir ”, pronostique Edouard Courtial, patron des fédérations UMP ”.

Est-ce si sûr ? Pour “ Les Inrocks ”, la menace du putsch est réelle. S’appuyant sur une étude menée par deux chercheurs, auteurs d’une “ Analyse économique des élections ” (Economica), l’hebdo indique que “ le Premier ministre fait mieux que le président au second tour en métropole et, pour les législatives, la majorité devancerait en sièges la gauche. Avec un Nicolas Sarkozy même réélu, la gauche est à cinq sièges de la majorité absolue. La majorité perdrait près de 80 sièges d’emblée ! ”. A ce compte, “ on est en droit de se demander, conclut Thomas Legrand, si le principal boulet de la majorité ne serait pas Nicolas Sarkozy lui-même ”.

C’est un signe qui ne trompe pas, note “ Les Inrocks ”, “ De nombreux candidats aux cantonales n’affichent pas leur appartenance à l’UMP ”. François Hollande en a même fait le “ running gag ” de sa tournée électorale : “ Je suis allé en Seine-et-Marne, vous savez le département du secrétaire national de l’UMP, Jean-François Copé, raconte-t-il. Eh bien, ils sont candidats de l’Union pour la Seine-et-Marne ! Je suis allé dans la Sarthe, quand même chez François Fillon… Ils sont de l’Union pour la Sarthe ! Je suis allé à Neuilly chercher un Sarkozy, le père, le fils et le Saint-Esprit… Aucun candidat ne se revendique de l’UMP ! ”

En disgrâce, le Président ? “ On ne l’écoute même plus ”, confie à l’ “ Obs ” “ un responsable de l’UMP qui, évoquant ses taux d’audience impressionnants lorsqu’il passe à la télévision, ajoute, cruel : “ On le regarde comme un clown dans un spectacle ” (…) La droite ne croit plus en son champion, conclut Carole Barjon. Mardi matin, la majorité a carrément infligé un camouflet au président. Sous le pression des centristes de l’UMP emmenés par Jean-Louis Borloo, le gouvernement a renoncé à étendre la déchéance de la nationalité aux assassins de policiers. C’était pourtant la mesure phare annoncée par Nicolas Sarkozy dans son discours de Grenoble. (…) C’est bien d’un début de rébellion qu’il s’agit ”. Chacun la sienne. 

Il n’empêche : même au Sénat, ça ne tourne plus rond. “ Pour la première fois de son histoire, note “ Le Point ”, la Haute Assemblée menace de basculer à gauche. Pour ramener au bercail les brebis égarées, le Président Gérard Longuet “ a retroussé ses manches (…). Régulièrement, il organise des agapes avec l’ensemble des présidents de groupe, écrit Denis Demonpion. Mais, en homme politique aguerri, il ne manifeste aucun état d’âme lorsqu’il s’agit d’évincer ceux, dans la majorité, qui ne sont pas assez “ sûrs ” pour les votes serrés qui s’annoncent ”. S’ensuit une liste d’exemples d’ “ exfiltrations ” pas piqués des vers. On a beau dire, tout cela nous a un fameux air de débandade.

Alors quoi ? Nul recours ? A en croire “ L’Express ”, Nicolas Sarkozy se serait trouvé un “ paratonnerre ” en la personne de Dominique Strauss-Kahn : le président est en effet “ convaincu que le directeur général du FMI prendra tous les coups s’il se déclare à la primaire socialiste ”. Reste à savoir s’il le fera. D’après “ Télé Obs ”, qui a eu la primeur des extraits du très attendu “ Un an avec DSK ” que Canal + diffusera ce dimanche, ce n’est pas pour tout de suite. Si, dans le film, il s’affiche avec un tee-shirt “ Yes, We Kahn ! ”, ce n’est que “ pour les besoins d’un tournoi de foot du FMI ”, note l’hebdo. On n’est pas rendu.

Restent les révoltes, les vraies. L’espoir qu’elles font naître, et les opportunités qu’elles créent. Faut-il y voir une main tendue au président disgracié ? De retour de Lybie, BHL souligne dans “ VSD ” que “ Nicolas Sarkozy s’honorerait d’être le premier à dire : “ Le siège de la Lybie à l’ONU doit être occupé par un représentant de la commune libre de Benghazi ”. Dans son billet du “ Point ”, le philosophe-reporter, emporté, évoque le “ miracle d’un peuple qui n’a, tout à coup, plus peur ”. Un peuple sans peur ? Il y a là, visiblement, un message à passer.

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