Nicolas Hulot saisi par le vertige de l'impuissance des écologistes; l'Express se paie Facebook (un poison), Valeurs Actuelles les féministes radicales (des terreurs), l'Obs, les populistes (une maladie mortelle) et Marielle de Sarnez;<!-- --> | Atlantico.fr
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Revue des hebdos

Et aussi : Le bourbier de la privatisation d'ADP

Gilles Klein

Gilles Klein

Gilles Klein,, amateur de phares et d'opéras, journaliste sur papier depuis 1977 et en ligne depuis 1995.

Débuts à Libération une demi-douzaine d’années, puis balade sur le globe, photojournaliste pour l’agence Sipa Press. Ensuite, responsable de la rubrique Multimedia de ELLE, avant d’écrire sur les médias à Arrêt sur Images et de collaborer avec Atlantico. Par ailleurs fut blogueur, avec Le Phare à partir de 2005 sur le site du Monde qui a fermé sa plateforme de blogs. Revue de presse quotidienne sur Twitter depuis 2007.

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Le populisme en Europe est à la Une du Point et de l'Obs qui vous invitent tous les deux  à un "voyage dans cette Europe qui bascule".

Nicolas Hulot se dit perdu

Interview de Hulot dans Le Point (4  pages). Le plus célèbre des écologistes ne cache pas sa perplexité face à la situation actuelle : "Pour dire les choses le plus sincèrement possible, on est tous un peu paumés. Depuis des décennies, tous les signaux étaient visibles, on aurait pu anticiper et contenir un certain nombre de phénomènes. Et on est près du point de rupture. On devrait construire un monde de préservation et on est dans un monde de prédation. On devrait mutualiser nos compétences, on est dans une tentation tragique du repli sur soi. Les gens comme moi s'interrogent sur ce qu'on peut faire pour essayer de provoquer un sursaut collectif. En l'état, je n'ai pas la solution. J'ai tout essayé : ministre, dans la société civile, associative, intervenant de l'extérieur auprès des politiques, parfois un pied dedans un pied dehors…" déclare l'ancien ministre de l'Ecologie.

Face aux élections européennes, aucune liste ne trouve grace aux yeux de Hulot : " J'attends celui qui aura une vision claire, des moyens réglementaires et financiers pour y parvenir. Sinon, c'est du pipeau ! Sinon, ce ne sont que des vœux pieux."

Les "mensonges" de Facebook

« Mark a bâti une entreprise sur quinze années de mensonges ! clame à L’Express (dossier de 13 pages) Aaron Greenspan, ex-camarade de Mark Zuckerberg à Harvard.» Dans son rapport publié en janvier 2019, Greenspan, qui a par le passé accusé Zuckerberg de lui avoir volé le concept de Facebook, estime que plus de la moitié des 2,38 milliards d’utilisateurs du réseau sont faux. En combinant les données collectées sur le « portail de transparence » de l’entreprise – qui n’a pas été mis à jour depuis septembre 2018 – et les déclarations de la Securities and Exchange Commission (SEC), l’organisme fédéral américain chargé de réglementer et de contrôler les marchés financiers, Greenspan considère qu’il pourrait y avoir jusqu’à 63 % de faux comptes.

Nicolas Chagny, président d’Internet Society France, une ONG qui « défend les droits des utilisateurs de l’Internet » :"Avant, des entités externes étaient chargées de mesurer les audiences, poursuit-il, mais, aujourd’hui, les mastodontes comme Facebook produisent leurs propres chiffres. Ils sont juge et partie". 

 "Facebook attend généralement une décision de justice, un coup de pression de la Commission européenne ou des révélations dans la presse pour changer ses pratiques. Pendant des mois, la société a caché qu’elle avait accidentellement exposé les mots de passe de 1,5million de comptes Instagram, jusqu’à ce qu’une enquête américaine révèle le pot aux roses."

"En participant à une corégulation, Emmanuel Macron devient complice du réseau social. L’Allemagne a choisi une autre voie en adoptant une loi contraignant l’entreprise à retirer les contenus haineux dans les vingt-quatre heures qui suivent leur signalement. selon Roger McNamee est cofondateur de fonds d’investissement emblématiques de la Silicon Valley comme Silver Lake Partners, à la fin des années 1990, puis Elevation Partners, en 2004. Avec Tristan Harris, ex-ingénieur de Google, aujourd’hui à la tête du collectif Center for Humane Technology, il fait partie des repentis des nouvelles technologies."

La dérive de certaines féministes

"La pieuvre des nouvelles inquisitrices. Elles sont militantes, se disent journalistes et sèment une forme de terreur dans la vie médiatique et politique. Enquête sur le féminisme français contemporain, coalition des aigreurs" dossier de 14 pages dans Valeurs Actuelles, qui commence par revenir sur l'association La Barbe, réseau de militantes qui ont interrompu un dialogue entre Bruno Le Maire et Eric Zemmour, lors d'une soirée débat organisée le 25 avril dernier par cet hebdomadaire.

De plus "Par crainte d’être accusées de racisme ou par choix délibéré de soutenir l’adversaire d’un Occident honni, certaines féministes font preuve d’une grande indulgence envers l’islam" regrette Valeurs Actuelles, avant de donner la parole à la journaliste du Figaro, Eugénie Bastié qui explique sa position : Le féminisme est une idéologie qui impose une lecture du monde à travers le prisme de la lutte des sexes, comme les communistes par celle des classes. Le féminisme recherche l’utopie. Je suis partisane d’un féminisme réaliste qui apporte des solutions concrètes aux problèmes concrets."

Gouvernante ou assistante parlementaire du MoDem ?

Autre tandem politique mis en cause, pour d'autres raisons avec Marielle de Sarnez, la numéro deux du MoDem, qui suit comme son ombre François Bayrou : " Des documents internes au parti de François Bayrou montrent qu'un système aurait été mis en place pour détourner des fonds de l'UE. Une salariée, payée par Bruxelles, dit même avoir été au service personnel de Marielle de Sarnez, numéro deux du MoDem"

« Le travail que j’ai effectué en tant qu’assistante parlementaire est dérisoire », admet d’emblée, et calmement, Karine Aouadj devant les enquêteurs de l’Office central de Lutte contre la Corruption français. Elle n’est allée à Strasbourg que pour le dîner de Noël des collaborateurs. Elle a pourtant travaillé sans relâche. Quelles étaient alors ses véritables activités auprès du président et de la vice-présidente du MoDem? « J’étais la gouvernante de Marielle de Sarnez, résume-t-elle. A savoir, je gérais toutes ses affaires privées. » raconte celle qui a été rémunérée comme assistante parlementaire de Marielle de Sarnez entre 2010 et 2015.

Et ce ne serait pas un cas isolé : "Les résultats des investigations menées depuis près de deux ans, dont « l'Obs » a pu prendre connaissance, posent question sur la réalité du travail d'au moins cinq assistants parlementaires entre 2005 et 2017, au service de cinq (jusqu'en 2014) puis quatre eurodéputés, payés par l'Europe mais soupçonnés d'avoir travaillé en réalité pour le MoDem".

Le "populiste" Salvini

Dans Le Point, 12 pages sur "L'incroyable internationale nationaliste" dont 6 sur Matteo Salvini dont le visage est à la Une du journal. On y apprend que l'homme politique italien porte des T-shirts "Mon pape c'est Benoit" et fait référence à "Saint Jean-Paul II", mais il n'apprécie pas le pape François qui serait, à ses yeux, un gauchiste immigrationniste.

Etonnant miroir de lui-même, Le Point ajoute, que bien que n'étant pas président ou chef de gouvernement (il est ministre de l'Intérieur) il fait la Une de magazines français, anglais, allemands. Et quand on lui demande pourquoi il attire le public ? Il répond "Je ne l'explique pas, je n'en aucune idée, je ne sais pas. Peut-être parce que c'est une époque où les gens ont besoin de personnes réelles, sans technostructure, sans beaucoup de philosophie. J'utilise le langage des vraies personnes."

Quoiqu'il en soit, le livre-entretien du ministre italien est numéro Un des ventes sur le site italien d'Amazon.

Le populisme : "une épidémie mortelle" ?

"Des millions d'Européens sont aujourd'hui gouvernés par des leaders nationaux-populistes. Certains s'en accommodent, d'autres résistent à ce nouveau modèle autoritaire. Hongrie, Pologne, Autriche et Italie... Plongée dans ces pays qui ont basculé" L'Obs parle d'une "épidémie mortelle" d'une "maladie qui a déjà contaminé 150 millions d'Européens" :

"Une épidémie mortelle est en train de gagner le Vieux Continent. Elle a atteint la Hongrie dès 2010, puis la Pologne, l'Autriche, et l'Italie l'an dernier. Des symptômes sont apparus jusqu'en Bulgarie. Cette maladie, qui a déjà contaminé 150 millions d'Européens, est le modèle populiste de gouvernement inventé par Vladimir Poutine : la « démocratie illibérale », un régime nationaliste et ultraconservateur, à tendance autoritaire mais qui continue de chercher sa légitimité dans les urnes."

L'Obs "a mené l'enquête auprès des Hongrois, des Polonais, des Autrichiens et des Italiens" et n'oublie pas la France avec l'exemple de Robert Ménard à Béziers : au total un dossier d'une quinzaine de pages.

Au passage on apprend que le nationalisme est aussi économique, particulièrement en Hongrie : "EDF, Chèque Déjeuner... de grosses sociétés françaises qui officient dans les secteurs que le Fidesz, le parti de Viktor Orbán, estime importants pour se maintenir au pouvoir, à savoir l'énergie, les télécoms, la grande distribution, la finance, ont déjà été boutées hors du territoire magyar. Auchan sait qu'il est lui aussi dans la ligne de mire du gouvernement".

Et comme avec Trump, la politique économique d'Orban donne des résultats : " La croissance est au beau fixe, la dette publique se réduit, le chômage est quasi nul, les contrôles fiscaux permettent de faire rentrer l'argent dans les caisses de l'Etat, il est très facile d'investir, la flat tax à 9% pour les sociétés est du pain bénit, et l'impôt sur le revenu unique à 15% est plébiscité par les Hongrois."

Ceci alors qu'en Pologne le parti au pouvoir appelle à la violence contre les opposants : ". Le PiS se choisit un adversaire et le désigne à la vindicte populaire en s'employant à le décrédibiliser. « Ils ont divisé la Pologne en deux : il y a les bons Polonais, les patriotes, et les mauvais, les traîtres », résume Agnieszka Pomaska. On n'oublie pas que le maire de Gdansk, Pawel Adamowicz, a été tué à coups de couteau devant des centaines de personnes le 13 janvier dernier.

Bannon : Macron ne connaît pas le peuple

Interrogé par Le Point (3 pages) Steve Bannon, l'ancien conseiller de Donald Trump, estime que "Macron n'a pas de leçons à donner à Salvini". Et il minimise son rôle en Europe disant ne pas avoir de conseils à donner à Le Pen, Salvini ou Orban. Bannon explique "Mon seul but, c'est de créer des ponts entre les leaders populistes et nationalistes où qu'ils soient dans le monde." Il précise quand même qu'il veut "contribuer à cette révolution en cours sur tous les continents. Rien de plus." A propos de la France, il ajoute que Macron ne connaît pas le peuple." Et se dit "consterné" par sa réponse à la crise des gilets jaunes.

Selon lui "les populistes de gauche comme Jeremy Corbyn en Grande Bretagne ou Jean-Luc Mélenchon en France font des constats semblables aux notres."

Européennes : Zemmour aurait aimé le 1ère place

Eric Zemmour s'est vu proposer la troisième place, de la liste Rassemblement National qu’il a refusé comme on le sait. Mais il aurait pu accepter, selon l'Express : "« Tête de liste, j’aurais davantage réfléchi », admet-il, comme à regret".

Européennes : La recomposition de la droite ?

Alors que "Les européennes du 26 mai devaient marquer une étape supplémentaire de la recomposition du paysage entraînée par l’élection d’Emmanuel Macron. Depuis quelques semaines, les dirigeants LR sont gagnés par un fol espoir : et si elles constituaient une nouvelle – à moins que ce ne soit la première – étape de la recomposition de la droite ?" écrit l'Express "La réponse est entre les mains d’une partie de l’électorat traditionnel de ce camp, dont Nathalie Loiseau comme François-Xavier Bellamy s’arrachent les suffrages. « En 2017, 15 à 20 % de l’électorat Sarkozy de 2012 a été tenté par le vote Macron, observe le directeur général adjoint de l’Ifop, Frédéric Dabi. Aujourd’hui, entre 20 et 25 % de l’électorat Fillon de 2017 est tenté par le vote LREM aux européennes."

Le bourbier de la privatisation d'ADP

Quel avenir à court terme pour les Aéroports de Paris que le gouvernement voulait privatiser ? "Après la décision du Conseil constitutionnel du 9 mai, le ministère de l’Intérieur a un mois pour mettre sur pied la plateforme Internet sécurisée sur laquelle les électeurs pourront voter et choisir dans chaque canton un lieu où les scrutins physiques pourront être organisés" rapelle l'Express (5 pages). Puis " s’ouvre une période de neuf mois au cours de laquelle les signatures de 10 % du corps électoral, soit un peu plus de 4,7 millions de personnes, devront être recueillies afin que la procédure de RIP se poursuive. Si ce seuil est atteint, le Parlement aura alors six mois pour déposer une proposition de loi sur le même sujet, ce qui annulerait la possibilité de faire un référendum grandeur nature." Bref : " En tenant compte de toutes les étapes du processus, tout est gelé au moins jusqu’à la fin de l’été 2020. Dans le meilleur des cas".

"Nous ne sommes pas assis tranquillement sur un tas d’or, contrairement à ce qu’affirment certains!" répond Augustin de Romanet à l'Express. "Il est nécessaire de prendre en compte les risques de notre métier. Et ils sont nombreux! Des risques financiers, d’abord. Nous sommes extrêmement sensibles à une variation des taux d’intérêt car nous sommes de très gros investisseurs. ADP investit 1 milliard d’euros par an et sa dette brute atteint près de 4,5 milliards d’euros. Une augmentation de 1 point de taux d’intérêt, c’est 45 millions d’euros de charges supplémentaires chaque année. Par ailleurs, nous subissons tous les risques liés aux métiers du tourisme, au premier rang desquels le terrorisme. Enfin, le hub de Paris-Charles-de- Gaulle est en concurrence frontale avec une dizaine d’autres en Europe et au Moyen- Orient."

Medias

Pascal Praud se défend

Après le clash provoqué par une militante écologiste qui s'est énervée dès la première question posée par Pascal Praud dans son émission sur CNews, celui-ci se défend dans les colonnes de Marianne : "Quand je dis : « Il est là, le réchauffement climatique : – 3 °C ce matin dans les Yvelines... Attention, sujet sensible », c’est du second degré ! Et je me mets aussi à la place de certains téléspectateurs qui peuvent se demander pourquoi il fait si froid alors que le climat se réchauffe... C’est une façon d’interpréter l’étonnement de M. Tout-le-Monde et d’introduire le sujet. Mais une partie des journalistes et des politiques fait semblant de ne pas comprendre." Et cela a horripilé son invitée qui a ensuite insulté une autre invitée, Elisabeth Levy, qui lui a répondu sur le même ton...

Economie

Trump sur un nuage

Tout va bien pour Trump selon l'Express (2 pages) : "Chez les électeurs du Parti républicain, dont beaucoup étaient sceptiques au début de sa présidence, Trump fait un tabac : 9 sondés sur 10 sont satisfaits de sa prestation. Plus étonnant : le magnat de l’immobilier trouve grâce aux yeux de certains démocrates : 12 % des sympathisants du parti de Barack Obama portent sur lui un regard favorable."
Un « état de grâce » qui s’expliquerait "par les impressionnantes performances de l’économie américaine, un facteur déterminant aux yeux de l’opinion, juste devant les questions de santé. Avec une croissance supérieure à 3 %, une inflation inexistante et un taux de chômage de 3,6 %, son niveau le plus faible depuis 1969, la présidence Trump déjoue les pronostics alarmistes qui ont accompagné son élection.

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