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Hollande soutient-il ceux qui célèbrent les terroristes ?
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Chroniques du pot aux roses

Mou-Président, pour se donner des airs de résistant-rappeur, regrette désormais publiquement l’annulation du concert de Black M à Verdun. On lui soufflera donc les paroles d’une chanson de l'artiste : "Sous-estimer le Black ne fait plus jamais ça - Sinon j'te fais payer le triple comme à Jemaa El-Fna". L’ambiguité est lourde : est-ce une référence aux tarifs prohibitifs des échoppes de souvenirs alentours ou bien à l’attentat de la place Jemaa El-Fna, à Marrakech en 2011 ?

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Serge Federbusch

Serge Federbusch est président d'Aimer Paris et candidat à l'élection municipale de 2020. Il est l'auteur de La marche des lemmings ou la 2e mort de Charlie, et de Nous-Fossoyeurs : le vrai bilan d'un fatal quinquennat, chez Plon.

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1 – Kouffars et balises

Que Black M puisse avoir le droit de chanter ce qui passe par ses méninges douteuses, c’est une évidence pour les libéraux. Dans le cas du concert de Verdun, le problème n’est pas ce qu’il baragouine mais qui le commandite, le subventionne et pourquoi.

Cracher - verbalement bien sûr - sur les kouffars, les pédés et les youpins est nauséabond, comme on dit à gauche. Mais ce doit être un droit car la stupidité et la bassesse sont des attributs imprescriptibles de l’Homme, noir compris. Leur expression agit comme un signal, une balise, de l’état de la société, des esprits et des mœurs d’une époque. Les interdire, c’est casser le thermomètre pour lutter contre la fièvre. Tant qu’on reste dans l’ordre du discours, la liberté doit être sacrée, ce que les lois mémorielles ont gravement méconnu.

Là où le crétinat blesse, c’est qu’il se trouvait une municipalité à Verdun et une mission officielle pour cracher plus de cent mille euros au bassinet. Payer cet histrion pour commémorer la boucherie des tranchées, en faire un événement institutionnel, tel était le problème.

Quant à Mou-Président, pour se donner des airs de résistant-rappeur, il regrette désormais publiquement l’annulation du concert. On lui soufflera donc les paroles d’une chanson de Black M : "Sous-estimer le Black ne fait plus jamais ça - Sinon j'te fais payer le triple comme à Jemaa El-Fna".

L’ambiguité est lourde : est-ce une référence aux tarifs prohibitifs des échoppes de souvenirs alentours ou bien à l’attentat de la place Jemaa El-Fna, à Marrakech, qui a coûté la vie, entre autres kouffars, à huit Français en 2011 ? Décidément, on aura tout vu et tout entendu à l’Elysée !

Que Black M fasse uniquement appel à son auditoire et le taxe à hauteur de la médiocrité de ses goûts musicaux, qu’il se produise dans une salle privée de Verdun ou d’ailleurs, voilà la solution. Mais l’argent public ne doit pas aller à l’injure publique et encore moins à l’apologie du meurtre.

Les indignations sur-jouées de la pauvre Dame Azoulay sont tout aussi nulles et non avenues que celles de son chef. Qu’elle se contente de distribuer aux intermittents du spectacle le picotin destiné à les calmer jusqu’en 2017, c’est désormais tout ce à quoi peut prétendre un ministre de la Culture du Mollistan.

2 – Je suis kouffar

A propos de noms exotiques, c’est une intéressante expression en vérité que celle de kouffar, plus exactement kâfir, l’incroyant persistant ; celui qui, sachant qui fut Mahomet, décide nonobstant de ne pas devenir musulman. Du fait même de l’expansion de l’islam, le nombre des kâfirs ne cesse d’augmenter.

C’est donc une espèce en voie de prolifération et le choc eschatologique final opposera un jour kâfirs et musulmans, les premiers englobant toutes les catégories d’athées et d’agnostiques en sus des adeptes des religions ne révérant pas le Coran. Cela nous promet des dizaines de millions de morts cette affaire.

On notera que le terme kâfir a donné le mot cafre, vocabulaire méprisant utilisé par les Boers pour désigner les Noirs en Afrique du sud après que les musulmans aient appelé ainsi tous les Noirs non convertis. Il est également à l’origine du Kafiristan, zone d’Afghanistan dont la population est suspecte car d’adhésion tardive à l’islam.

En bref, le kouffar est un mot-valise autant que balise, il se transmet de racisme en racisme, il est le réceptacle de tout ce que l’islam ne contrôle pas, méprise ou rejette. En attendant le Grand remplacement cher à Renaud Camus, la France est une sorte de Kafiristan occidental. Merci à Black M de nous l’avoir rappelé, la polémique de la semaine n’était donc pas tout à fait dérisoire.

3 – Affreux frondeurs

Comme tout bipède égocentrique, je déteste ceux qui démontrent mes erreurs. Ayant mathématiquement établi il y a deux ans, dans ces colonnes, qu’il devait se trouver un nombre suffisant de députés socialistes, autour de juillet 2016, pour avoir intérêt à censurer le gouvernement, ma déception fut grande de constater qu’il s’en est fallu de deux misérables petites voix pour que les élus rebelles déposent enfin leur motion.

A qui la faute ?

A Daech d’abord, qui a légèrement dopé la cote des socialistes au moment des dernières régionales, leur évitant une défaite si cuisante qu’elle leur aurait imposé des conclusions immédiates et radicales. A Martine Aubry ensuite, qui jouant un jeu trouble où le velléitaire le dispute au retors, ne censure jamais qu’en paroles. A la droite enfin, qui aurait dû aider les frondeurs à rejoindre sa propre motion en se contentant d’appeler à la chute du gouvernement et à la tenue d’élections anticipées sans donner d’autre contenu politique à son texte.

Bah ! Il n’est peut-être pas trop tard. Mou-Président et ses sbires feront bien une erreur quelconque qui justifiera une union sacrée anti-Hollande. Elle permettrait du reste à Sarkozy et Fillon d’éviter des primaires qui risquent de tourner à leur désavantage, la mécanique médiatico-juppéiste semblant bien lancée.

4 – Çavamieux-Président, artiste du chômage

Décidément, c’est une véritable escalade dans la manipulation des chiffres depuis quelque temps. Pour tenter de démontrer qu’il y avait eu davantage de nouveaux chômeurs sous Sarkozy que dans les quatre premières années de son mandat, notre amiral de pédalo a tout simplement comparé, sur Europe 1, la hausse des catégories A, B et C entre 2007 et 2011 à celle de la seule catégorie A depuis 2012. Naturellement, il n’a pas davantage évoqué les créations d’emplois bidons sous forme de contrats aidés, bien supérieures sous sa férule.

A ce niveau de mensonge, cela confine aux beaux-arts.

5 - Ce que vous ne lirez pas dans les projets des candidats aux primaires de la droite

De Juppé à Mariton en passant par Fillon et Sarkozy, les impétrants Républicains se livreraient, à en croire les éditoriaux du Monde et de Libération, à une surenchère néo-libérale. Amincir l’Etat obèse c’est faire preuve de radicalité : on ne peut attendre d’autre analyse de journaux lourdement subventionnés.

Pourtant, le vrai problème de l’ensemble des projets publiés est qu’ils confirment la règle qui veut qu’on ne parle pas des choses qui fâchent. Deux sujets sont en effet soit absents soit évoqués à la marge par tous les candidats : le rôle de la Banque centrale européenne et la défense de la laïcité. Ils sont noyés dans des circonlocutions sur les grands principes européens ou les règles en matière d’immigration. Mais les difficultés d’intégration, par exemple, sont loin de se limiter aux migrations nouvelles. Les familles des poseurs de bombes sont souvent là depuis deux ou trois générations. De même, le refinancement des dettes publiques par Draghi ne règle en rien la question de la surévaluation de l’euro, on le voit clairement désormais.

Interdire le port du voile dans les services publics ou fixer une parité de l’euro et du dollar qui soit propice à notre redressement économique : voilà qui est à la fois évident, nécessaire et escamoté. Les programmes politiques sont comme le voile, ils fixent l’attention sur ce qu’ils cachent.

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