FN, le début de la fin pour Florian Philippot ? ; Droite, la fin de la fin pour l'unité (n'est pas Sarkozy qui veut) ; Finkielkraut et Debray ont (quand même) peur de Le Pen ; Hollande s'estime à deux doigts d'être aimé<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Economie
FN, le début de la fin pour Florian Philippot ? ; Droite, la fin de la fin pour l'unité (n'est pas Sarkozy qui veut) ; Finkielkraut et Debray ont (quand même) peur de Le Pen ; Hollande s'estime à deux doigts d'être aimé
©

Revue de presse des hebdos

Et aussi : L'Obs s'intéresse à "cette gauche qui peut faire gagner le FN" ; Jean-Louis Trintignant pas consensuel.

Gilles Klein

Gilles Klein

Gilles Klein,, amateur de phares et d'opéras, journaliste sur papier depuis 1977 et en ligne depuis 1995.

Débuts à Libération une demi-douzaine d’années, puis balade sur le globe, photojournaliste pour l’agence Sipa Press. Ensuite, responsable de la rubrique Multimedia de ELLE, avant d’écrire sur les médias à Arrêt sur Images et de collaborer avec Atlantico. Par ailleurs fut blogueur, avec Le Phare à partir de 2005 sur le site du Monde qui a fermé sa plateforme de blogs. Revue de presse quotidienne sur Twitter depuis 2007.

Voir la bio »

'Ni-Ni Dimanche, Le Pen Lundi" La Une de l'Obs lance un avertissement on ne peut plus clair aux électeurs tandis que Le Point ("Droite la bataille qui commence")  et l'Express ("Où va la France ?" avec un débat Debray-Finkielkraut) sont déja, eux dans l'après second tour. Valeurs Actuelles s'intéresse à la "dynamite" Le Pen et souligne sa droitisation.

"Droite, la bataille qui commence" à la Une du Point, cette bataille c’est celle de la relève, après le cuisant échec de François Fillon, l’hebdomadaire promet de dévoiler les "Coulisses d’un grand chambardement" dans un copieux dossier de 24 pages.

Le Point a retenu une image « Ceux qui ont vu dimanche 23 avril à 20 h 30, Jean-Pierre Raffarin et Laurent Wauquiez assis côte à côte sur le plateau de France 2, puis entendu le premier appeler à « se rassembler sans hésiter derrière Macron » quelques secondes avant que le second rechigne et demande aux électeurs de droite de pas voter Marine Le Pen, bref ceux-là ont tout entrevu de l’avenir de la droite. »

Le journal explique : "En faisant disparaître – première historique – la droite gouvernementale dès le premier tour d’une élection présidentielle, l’échec de François Fillon a jeté une lumière crue sur les fissures, déjà maintes fois rafistolées, émaillant l’ancienne UMP." "Il faut se rendre à l’évidence, l’électorat de droite, homogénéisé par Sarkozy en 2007 grâce au tryptique - travail, responsabilité, autorité – a laissé place petit à petit à deux droites, peut-être aussi irréconciliables que les deux gauches décrites par Manuel Valls."

Macron ne laisse pas indifférent  à droite

La démarche de Macron ne laisse pas indifférent : « La démarche intellectuelle de Macron, c’est la démarche intellectuelle de Juppé » explique Gilles Boyer, l’ex-directeur de campagne de Juppé.

Un peu plus loin on lit que Xavier Bertrand se voit « Premier ministre de Macron, oui… mais avec une majorité LR. ». Tandis que Bruno Le Maire déclare « Nous pouvons travailler avec Macron sans renier nos convictions » avant d’expliquer « Mon intuition reste la même depuis 2012 : notre vie démocratique a besoin d’un renouvellement complet »

Baroin reste plus froid, mais Le Point lui demande quand même "Premier ministre pressenti de Nicolas Sarkozy puis de François Fillon, et enfin, vous disant disponible pour être celui d’Emmanuel Macron, comment pouvez-vous envisager de diriger le gouvernement de trois personnalités aux idées aussi différentes ?" Baroin précise alors qu’il n’envisage Matignon qu’en cas de cohabitation. C’est plus clair.

« Les prémices d’une implosion » Valeurs Actuelles se penche aussi sur la crise de la droite « Si Les Républicains ne désespèrent pas de prendre leur revanche aux législatives, en coulisses, la guerre des lignes fait déjà rage »

La dynamite Le Pen

Par ailleurs, dans une tribune au Point, Jean Tirole, prix Nobel d’économie, président de la Toulouse School of Economics démonte sur trois pages « la dangerosité du programme de Marine Le Pen. Selon lui « Le choix du populisme et du repli sur soi serait léthal pour la France. Evitons-le. »

La Une de Valeurs Actuelles parle, elle, de « La dynamite Le Pen ». « Après cinq années de néochevénementisme, la voilà qui se rapproche, pour la reine des campagnes, du membre de sa famille sans doute le plus foncièrement à droite : Philippe Olivier. L’omniprésent beau-frère rééquilibre le colbertisme souverainiste désincarné en y glissant un peu de son ADN. Ebloui par la lecture de "La cause du peuple" (éd. Perrin) le dernier livre de Patrick Buisson, Philippe Ollier incite la sœur de sa femme à prendre informellement conseil auprès de l’ancien chuchoteur de Nicolas Sarkozy. » Phillipot doit-il s'inquiéter de cette "droitisation" ?

Un plagiat droitier estime Valeurs Actuelles à propos du meeting de Villepinte, le 1er mai dernier, "où la candidate du Front national récite des pans entiers d’un discours tenu par François Fillon le 15 avril au Puy-en-Velay. Justifiée par une grosse dose de mauvaise foi par les dirigeants frontistes comme un clin d’œil, cette copie en dit néanmoins long sur la ligne idéologique adoptée par Marine Le Pen durant l’entre-deux-tours, et sur sa volonté de récupérer l’électorat de François Fillon."

Macron n’a pas souhaité répondre aux questions de Valeurs Actuelles, mais l’hebdomadaire donne la parole à d’autres acteurs de cette crise dont Henri Guaino, ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy à l’Elysée, proche de Nicolas Dupont-Aignan qui confirme son choix du ni-ni : pas Macron, pas Le Pen, mais l’abstention.

Tandis que "Convaincu de pouvoir mener une opposition constructive à Emmanuel Macron, Jean-Christophe Fromentin, député et maire de Neuilly-sur-Seine, appelle à voter pour le candidat d’En marche ! plutôt qu’à choisir l’abstention".

L'Obs s'intéresse à "Cette gauche qui peut faire gagner le FN"

.L'éditorial de Mathieu Croissandeau s'en prend aux ni-nistes : "Mais où diable ont-ils la tête, ces ni-nistes de gauche qui reprennent avec ferveur le "blanc bonnet, bonnet blanc" du stalinien Jacques Duclos ? Qu’arrive-t-il à ces "grands" intellectuels qui leur emboîtent le pas, à coups de tweets ou de tribunes ?" avant d'ajouter "Le front républicain n’a jamais empêché la progression du FN, c’est vrai. Mais il a permis, chaque fois que ce dernier s’en approchait, de l’écarter fermement du pouvoir. Là est la responsabilité immense de Nicolas Dupont-Aignan, mais aussi de Jean-Luc Mélenchon. Quand le premier fait sauter la digue, le second prend le risque de regarder passer les cadavres au fil de l’eau. En criant dans les manifs "ni patrie ni patron", en pérorant que les électeurs n’auraient le choix qu’entre l’extrême droite et l’extrême finance, les insoumis hurlent avec les loups du camp d’en face". "Mélenchon l'apprenti sorcier" titre un autre article de l'Obs avant d'appeler "Idiot Utile" Dupont-Aignan qui a rallié Marine Le Pen.

Hollande se confie

François Hollande : "Je suis à deux doigts d'être aimé"... Le président se confie à l'Obs alors que son mandat touche à sa fin. Philosophe, il constate : "Le beau temps peut être très cruel. Je n'ai jamais oublié que, le 21 avril 2002, lorsque Jospin a été éliminé, il faisait un temps splendide". Mais il n'a pas de regret "Franchement à l'exception de ma vie privée et de la facheuse histoire Cahuzac, que j'aurais préféré éviter, je n'ai rien à retrancher. Je pars sans que mon honnêteté ait été prise en défaut. Et sans m'être enrichi. En ayant toujours veillé à ne rien montrer de mes félures, de mes blessures. Question de pudeur."

Le débat Finkielkraut-Debray

Deux intellectuels (85 livres à eux deux) discutent dans l'Express à l'occasion de la sortie de "Civilisation", le  dernier livre de Régis Debray. Finkilekraut semble inquiet quand il parle de son vote "L'élection de Le Pen plongerait le pays dans la guerre civile. Je serai donc sans doute amené à voter pour Macron". Debray semble, lui, plus paisible quand on lui demande s'il ira voter "Je me le demande quand je vois la sociologie du vote. Le clivage gauche-droite est peut-être dépassé, mais le clivage de classe aura rarement été aussi net." reprenant ainsi le concept de deux France qui seraient opposées : celle de Le Pen "les zones rurales, les paumés" Fillon "la bourgeoisie tradi", Mélenchon "les mécontents qui ont raison de l'être, Macron "haute de gamme aisé, diplômé et heureux".

Debray évoque la thèse générale de son livre : l'américanisation de la civilisation française et des sociétés européennes. Finkielkraut est d'accord mais n'aime pas le terme "américanisation". Pour lui c'est l'affaissement de la civilisation européenne qui est en cause, pas une prise de pouvoir venue de l'extérieur. Pour lui, ce "qui nous menace ce n'est pas l'islamisation, c'est la désintégration."

Journalistes maltraités

"Les tensions entre politiques et journalistes n'ont jamais été aussi fortes que lors de cette campagne électorale. Un phénomène inquiétant." écrit l'Obs qui évoque "des titres de presse destinataires d'une balle 22 long rifle accompagné d'une lettre de menance "La Vigilance et la Protection ne durent pas Ad Vitam" sans autres précisions sur le nom des rédactions concernées

Mais les hebdos, ne parlent pas seulement de politique, même si elle occupe, plus que jamais, une place très importante.

D’autres sujets

Alitalia, la compagnie nationale italienne va-t-elle mourir ? L’Express semble le croire et souligne que « Le 24 avril, les salariés d’Alitalia ont voté contre le plan de relance de la dernière chance, prévoyant 1700 suppressions d’emploi et une réduction de rémunération de 8 %. Un refus historique qui risque de signer l’arrêt de mort de la compagnie transalpine. Après quinze ans d’atermoiements, de multiples partenariats ratés – comme avec Air France en 2002 » Ceci alors qu’Alitalia « perd 500 000 euros par jour ! ».

Jean-Louis Trintignant pas consensuel

L'acteur français Trintignant a 86 ans, et il parle cru, sans vouloir être consensuel. Exemple à propos d'Emmanuel Riva, décédée cette année : "C'est méchant de dire du mal quand les gens sont morts, mais elle n'était pas très sympathique. Souvent elle se trompait, elle disait - Ah c'est le machiniste qui est passé derrière pendant ma sène, il m'a gênée - Alors on enguelait le machiniste, on n'osait pas engueler Emmanuelle".

Ariane 6 en vue

Un chiffre peu connu : 3,6 milliards d’euros. « C’est le montant investi par l’Agence spatiale européenne pour le développement, l’industrialisation et l’exploitation d’Ariane 6 » selon l’Express qui précise que ses concepteurs annoncent qu’Ariane 6 « pourra emporter de 50 à 100 satellites en une seule fois. » Et ce « pour des tarifs deux fois moins élevés que ceux d’Ariane 5 ». La France joue un rôle moteur dans cette aventure dont elle finance 51% du budget. En attendant, il faut reprendre les tirs après le conflit social qui a paralysé la Guyane : le 4 mai, si tout va bien, ce sera fait « après plus d’un mois d’interruption causée par les troubles sociaux en Guyane. Trois tirs, initialement programmés les 21 mars, 4 et 25 avril, étaient en suspens. Des satellites renvoyés chez les constructeurs, des clients mécontents – un satellite au sol, ce sont des millions qui s’envolent en manque à gagner – et une image dégradée. »

Trump et la Corée du Nord

Trump qui menace la Corée du Nord peut-il « réellement mener des frappes préventives en Corée du Nord ? » demande l’Express à Antoine Bondaz de la Fondation pour la recherche stratégique : « C’est peu probable. Pour neutraliser les capacités nucléaires de la Corée du Nord, il faudrait connaître, avec certitude, la localisation des sites de production et de stockage, et parvenir à les éliminer tous, sans exception. Afin d’éviter des représailles nord-coréennes, les forces américaines devraient aussi détruire son armement conventionnel (artillerie, armes chimiques). En 1994, l’administration Clinton avait déjà envisagé un tel scénario. Le Pentagone avait conclu que des frappes préventives provoqueraient une nouvelle guerre de Corée, qui se solderait par plus de 1 million de morts. Les Américains et leurs alliés sont-ils prêts à ça ? »

L’Algérie plus opaque que jamais

« Bouteflika, le président zombie » l’Express revient sur la situation en Algérie (cinq pages) où « malgré son AVC, en 2013, le président dirige le pays depuis une résidence médicalisée » et « son entourage verrouille le régime, plus opaque que jamais. Les législatives du 4 mai ne devraient rien y changer. ». En effet comme le rappelle Ali Benflis, qui préside le parti d’opposition Talaie El Hurriyet « Nous sommes dans une présidence à vie depuis que la Constitution a été modifiée en 2008, afain de lever la limitation des mandats. » Selon le magazine, tout passe désormais par Saïd Bouteflika, frère et conseiller du président.

Les marques "has been" ressuscitent

Clin d’œil de l’Express aux marques has been qui prennent leur revanche : Alpine, K-Way, Solex, ou encore les moulages Mako et les ordinateurs Thomson. K-Way c’est 6 millions d’euros de chiffres d’affaires annuel, tandis que Solex le vélomoteur désormais électrique, a signé un accord de distribution avec 1 000 magasins en Europe.

Attention vegan ne veut pas dire bio

Le juteux business du vegan « mode de vie qui bannit toute forme d’exploitation animale : vêtement (cuir, laine, soie), nourriture, cosmétique » remarqué par l’Express : « Surfant sur cette tendance, la grande distribution s’active en cuisine. Fin 2015, Carrefour a lancé Carrefour Veggie:  l’an dernier, nous avons vendu 2 millions de produits Carrefour Veggie, et nous enregistrons un taux de croissance à deux chiffres », se félicite Richard Vavasseur, directeur de la marque. De son côté, Monoprix commercialise la gamme Vegan Deli. » Mais les puristes tiennent à préciser que les produits vegan ne sont pas bio pour autant, cela doit être précisé sur l’emballage comme pour tous les produits classiques. « Beaucoup de ces steaks végétaux sont bourrés d’additifs et d’ingrédients inconnus. Plus la liste est longue, plus c’est louche », relève Swantje Tomalak, fondatrice pour la France du salon VeggieWorld. Vous voilà prévenus !

Livres : les auteurs qui s'exportent

En cette période où la France doute d'elle même, terminons sur une note positive en lisant les trois pages que l'Express consacre à "Ces auteurs français qui séduisent la planète. Guillaume Musso : 30 millions d'exemplaires traduits en 40 langues. Amélie Nothomb publiée en 35 langues, Bernard Weber 8,5 millions d'exemplaires en Corée du Sud. Sans oublier l'incontournable classique Le Petit Prince de Saint-Exupéry, qui est en est à sa 300e traduction : en hassanya, un dialecte des tribus maures.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !