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Entreprise, cadres : la tyrannie du management par la qualité
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Revue de blogs

"Black out" : c'est le mot d'un blogueur pour exprimer le raz-de-bol qui assaille, lors de cette fin d'année, nombre de cadres à priori privilégiés. En 2016, il faudrait tant que tout change, à commencer par les excès du management par la qualité.

Claire Ulrich

Claire Ulrich

Claire Ulrich est journaliste et fan du Web depuis très longtemps, toujours émerveillée par ce jardin aux découvertes, et reste convaincue que le Web peut permettre quelque chose de pas si mal : que les humains communiquent directement entre eux et partagent la chose humaine pour s'apercevoir qu'ils ne sont pas si différents et qu'il y a donc un moyen de s'entendre.

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"S’il est important de parler du gaspillage alimentaire qui sévit sous nos latitudes capitalistes, j’aimerais qu’on parle plus souvent du gâchis intellectuel qui prospère à qui mieux-mieux dans les salles de réunion des grandes entreprises du monde entier… Je ne sais pas lequel des deux va nous mener le plus vite à notre perte."

Photo GDS sur Flickr, sous licence Creative Commons

David a décidé de prendre un congé sabbatique en 2016, puisqu'il a la chance de travailler pour une  entreprise qui le permet. Besoin de souffler, fatigue, écoeurement. Un matin, sur son blog, il l'avoue, il n'en peut plus, en particulier des processus 'Qualité' qui envahissent l'entreprise et des méthodes de management qui  semblent vider la qualité de vie en entreprise de toute substance. Surprise : au pays des ingénieurs et cadres, son post a fait mouche et suscité beaucoup de commentaires.

"Voilà le cancer qui ronge la grande entreprise du XXIème siècle : passer plus de temps à emballer le travail qu’à le faire. Craindre le prochain audit Qualité comme l’Apocalypse. Se conformer en permanence à des normes." explique-t-il. (...)''Me dire, qu’en ces périodes si difficiles pour notre pays et pour le monde en général, on paie des milliers de têtes pensantes à se masturber le cortex sur la couleur des balais à chiottes alors qu’il y a tant de solutions, tant de produits, tant de concepts qu’elles pourraient mettre au point, ici et ailleurs, pour améliorer la vie de millions de gens, pour apporter des solutions concrètes aux enjeux de demain.'' 

"Il ne suffit plus désormais de faire correctement son travail (d’ailleurs, c’est presque devenu secondaire), il faut surtout le valoriser, en faire la publicité, le peser, l’évaluer, le quantifier, le benchmarquer ! Il faut le transformer en tableaux de bord, en indicateurs, en graphiques circulaires, en nuages de points, en articles de com’, en petites loupiotes vertes ou rouges dans les « portails » intranet. Il faut le faire rentrer dans des Powerpoint logotés comme des slips Calvin Klein, le présenter sous toutes ses coutures à des dizaines d’experts, de chargés de mission et de comités, il faut le maquiller, l’habiller, lui faire faire le trottoir, le prostituer. (...) Parce que c’est bien là le noeud du problème : ce que nous faisons est-il réellement utile ? Et c’est pour tenter de répondre à cette épouvantable question que nous nous réunissons, nous les chanceux crétins de la « classe dirigeante » (sic), parfois plusieurs fois par jour : boucles courtes, CST, COPIL, CONSUEL, CODIR, CAT-E, TOP40, séminaires, en physique, en audio, en webconf… ''

Ni nouveau, ni dramatique, cet exposé de cas a provoqué beaucoup de commentaires, souvent des mêmes "damnés du Power Point' en grandes entreprises. En voici quelques uns :

Ju : "Mon chéri, c'est ce qu'on appelle le travail."

Shakazoulou : "j’ ai pris l’ avion des centaines de fois, dormi des centaines de dois dans des hotels ici et la….; et pourquoi ? Pour le ROE, le ROI, le turnover ….. et je t’ en passe et des meilleures ; mon empreinte enviroementale est si êlevée qu’ on doit me faire payer la pollution de la planète á perpét… C’ est celà l’ entreprise moderne, la religion de l’ Excel qui part d’ une réalité pour faire du virtuel et faire tout balancer sur Power Point."

Seb: "Je ne sais pas si l’enculage de mouche (et l’enrobage) est un phénomène nouveau, par contre, il me semble que de plus en plus de gens ne s’y retrouvent plus."

Poi Poi : "Les termes du genre « burn-out » sont emmerdants, souvent utilisés pour individualiser et psychologiser des sentiments tout à fait collectif et plutôt humains. Pire qu’un burn-out, ne serai-tu pas en train de devenir sensible ?"

Maxime : "Ce n’est pas David qui est malade, c’est l’organisation du travail qui est malade, c’est différent."

Quentric: "J’ai connu et déploré ces moments de la vie professionnelle. Maintenant que je fais partie des moutons dont on s’est débarrassé pour d’obscures raisons, j’en viens à les regretter. Même si c’est pour retrouver ces soucis que je qualifie de riches, je préférerai retrouver un travail que d’en être privé et vivre ainsi les affres de la recherche d’emploi."

Danièle : "Fais comme tu veux, mais si tu n’as pas de surcharge de taf, une équipe sympa, un bon salaire, construis un après boulot agréable et attend tranquillement le soir et les fins de semaine pour t’éclater."

Jesse : "barrez-vous de là et utilisez votre cerveau brillant pour commander vos mains et créer :)" Jesse, charpentier, ex-architecte systèmes embarqués

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