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Bure : les déchets nucléaires sont-ils solubles dans un bonnet péruvien ?
©Reuters

Zadisme ultime

En matière de déchets nucléaires ultimes, les écolos radicaux proposent surtout de ne rien faire. Une position assez peu durable.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Plus la conscience environnementale se diffuse, dans l’opinion comme dans la classe politique, plus l’activisme modèle zadiste apparaît comme anachronique.

Qu’une avant-garde vociférante ait été utile, voire nécessaire, à une époque où l’idée que l’homme puisse épuiser les ressources de la planète, voire en modifier radicalement le fonctionnement, faisait doucement rigoler, on l’admettra aisément.

Mais qu’une petite tribu de grotesques en bonnets péruviens et ponchos se transporte périodiquement d’un bout à l’autre du pays pour bloquer le moindre projet d’infrastructure, quelle qu’en soit la nature, à coups de battes de base-ball et de cocktails molotov, est clairement devenu contre-productif.

Et si, à Notre-Dame-des-Landes, l’opposition à la construction d’un nouvel aéroport pouvait passer pour rationnelle en dépit de la légitimité doublement démocratique du projet, l’écologie façon sport de combat a trouvé ses limites à Bure.

Car quelle est, en effet, la logique de l’hostilité à la création d’un site d’enfouissement de déchets radioactifs, y compris dans le cadre d’une restructuration de la filière nucléaire et de la fermeture de centrales vieillissantes ? Existe-t-il même une alternative crédible à ce stockage en grande profondeur ? Il semble bien que non.

On pourrait bien sûr continuer à exporter discrètement nos résidus toxiques vers la Sibérie où, dit-on, ils s’entassent gentiment sur des parkings à ciel ouvert depuis des années… On pourrait même, pourquoi pas, les expédier à la chinoise vers ces pays d’Afrique si accueillants…

Nicolas Hulot, que les jusqu’au-boutistes faisant le coup de poing ce week-end dans la Meuse accusent régulièrement d’avaler des boas constrictor depuis qu’il est devenu numéro du gouvernement, est d’ailleurs l’archétype de l’ex-radical s’étant un jour cogné au principe de réalité. Opposé, lui aussi, à la création du site de Bure lorsqu’il n’était encore qu’au ministère de la parole, il défend aujourd’hui le projet sans enthousiasme, et comment pourrait-on l’être, mais comme le seul crédible :

« Je n'ai pas l'impression d'être en porte-à-faux avec ma conscience. J'aurais préféré ne jamais avoir à traiter ce sujet là, que l'on arrive pas à cette situation avec ces déchets dont personne ne veut. Sauf que maintenant je suis aux responsabilités, la seule chose qui a changé c'est ma fonction. Et je ne peux pas faire disparaître ces déchets comme par enchantement ».

Mais les bonnets péruviens, eux, tapent sur les flics...

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