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Bruxelles tient Londres par les bourses…
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Revue d'analyses financières

Il faudrait de vrais débats : un sur le type d’Europe que nous voulons (marché ou politique), un autre débat sur le type de croissance, un débat enfin sur la place des nations en Europe. Le rêve de Jean Monnet « d’une course sans retour vers les Etats-Unis d’Europe » a vécu. L’Europe n’est pas binaire, Il n’y a pas que l’intégration et ou le fédéralisme…

L’idée que le peuple pense mal revient en force. Seule l’élite serait habilitée à penser.  Ceux qui on voté pour le Brexit sont « des nains de jardin » (Bernard-Henri Lévy), « les bobos qui regardent Downtown Abbey » (Alain Minc) , « le soi-disant peuple qui prend des décisions irréfléchies » (Jacques Attali). En un mot ce sont des abrutis incultes qui n’auraient pas compris la portée de leur vote. Une telle posture a déjà permis avec succès à de nombreuses institutions européennes de contourner le vote des peuples…

La démocratie directe existe, on ne peut pas mépriser en permanence le « Tiers Etat ». Il ne faut pas enterrer les nations et les peuples. C’est bien ce qui a été fait sur les billets de banque en euro sur lesquels on a remplacé « les grands hommes » par des aqueducs et des ponts. Si les élites sont devenues illégitimes, c’est qu’elles ne proposent aucune vision. Il faudrait de vrais débats : un sur le type d’Europe que nous voulons (marché ou politique), un autre débat sur le type de croissance, un débat enfin sur la place des nations en Europe. Le rêve de Jean Monnet « d’une course sans retour vers les Etats-Unis d’Europe » a vécu. L’Europe n’est pas binaire, Il n’y a pas que l’intégration et ou le fédéralisme…

La politique monétaire déclenchée depuis de nombreux mois n’a qu’un effet marginal sur la croissance économique. Tout le monde l’a constaté. Les politiques keynésiennes se caractérisent par le fait que si quelque chose ne donne pas les effets escomptés, au lieu d’arrêter, il faut en faire encore plus. Le Brexit va donc fournir le prétexte à la BCE pour acheter des papiers de moins bonne qualité. Cela va devenir utile pour refinancer les banques italiennes. Il semble que les fonds de pension des pays du nord pourraient bientôt emprunter de l’argent à taux quasi zéro pour l’investir en obligations souveraines des pays du sud de l’Europe. Des fonds de pension qui empruntent de l’argent c’est l’inverse de l’épargne longue. C’est la conséquence des taux zéro où le futur devient plus certain que le présent. On n’avait jamais vu cela !

La loi Travail devient un monstre législatif. La France de François Hollande est à deux doigts de l’embrasement. On est au bord de la guerre civile. La France est secouée par une insurrection sociale ponctuée de grèves hebdomadaires avec des actes de violences et de vandalisme. La CGT a basculé dans le terrorisme syndical. Il y a dans « l’ultra gauche » une montée de violence quasi armée dont les grands médias rendent assez peu compte.

Le CICE n’a pas permis « d’inverser la courbe du chômage ». Dans la perspective des élections présidentielles, François Hollande utilise maintenant l’arme de la démagogie à tous les étages avec l’annonce de nombreuses promesses qui ne sont pas financées. Les mesures électoralistes pour les fonctionnaires (dégel du point d’indice, nouvelles grilles salariales, hausse des effectifs…)  vont coûter extrêmement cher. Au moment où l’endettement de la France atteint désormais 97,5% du PIB, ce sont des mesures absolument irresponsables…

Brouillard sur la Manche, le continent est isolé 

L’économie britannique devrait terminer l’année dans le rouge. Il va se produire un choc déflationniste important. L’avenir radieux annoncé par les partisans du Brexit se traduit pour le moment par une dégradation financière du Royaume Uni par les agences de notation comme  Fitch, pour qui la note a été abaissée à « AA avec perspectives négatives ». Le Congrès du parti conservateur se réunira en octobre à Birmingham. Theresa May semble la mieux placée pour devenir le prochain premier ministre. Elle sera obligée de  proposer un modèle moins éloigné du « Remain ». Le Royaume Uni est pour le moment le troisième contributeur net au budget de l’UE à hauteur de 4,9 Md€ après l’Allemagne (15,5) et la France (7,1).

Elle fera tout pour que les marchés restent à Londres et que les sociétés implantées au Royaume Uni continuent de bénéficier du « Passeport Européen ». Comme le disent avec humour les traders londoniens, « Bruxelles tient Londres par les bourses ».

Si le Brexit ne se produit pas, certaines actions anglaises sont attractives, notamment celles qui exportent le plus vers l’Europe continentale. Elles sont devenues attractives dans l’hypothèse où les futures négociations permettront à la Grande Bretagne de conserver au moins en partie l’accès au marché unique. Dans cette perspective, il faut mieux choisir des sociétés spécifiques plutôt que d’acheter des ETF qui répliquent un indice. Dans le cas de l’indice FTSE 100 par exemple, il y a trop de banques et de sociétés de matières premières. On peut retenir en revanche :  Shanks Group (74% du chiffre d’affaires en Europe), Man Group (66%), Thomas Cook Group (65%), Vodafone (58%), Bodycote (57%), Computacenter (54%), Kingfisher (40%), Imperial Tobacco (40%), WPP (34%). Mais la baisse de la Livre n’est pas terminée….

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