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Weekend gastronomique dans la capitale de la catalogne.
Weekend gastronomique dans la capitale de la catalogne.
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Weekend gastronomique dans la capitale de la catalogne. Entre marchés, salons de thés et restaurants.

Quentin Desurmont

Quentin Desurmont

Président fondateur de Peplum, créateur de voyages sur-mesure de luxe, Quentin Desurmont agit activement pour l’entreprenariat. Il a fait partie de la délégation du G20 YES à Moscou en 2013 et  à Mexico en 2012, est membre de Croissance + et des Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens. Quentin contribue aussi à l’émergence du tourisme de luxe en Europe, il est membre de Traveller Made.

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Il a fière allure Christophe Colomb, perché sur une colonne et entouré de six lions dédaigneux ! Son doigt pointe - on s'en doute - en direction de l'Amérique. On est pourtant si bien à Barcelone. En toile de fond, des bateaux et un guitariste peinant à trouver son public. Il n'est que neuf heures du matin, après tout. À mi-chemin de son ascension, le soleil commence à blanchir le paysage. Un spectacle qui creuse l'appétit. De là les diverses étapes culinaires prévues dans la journée.


On tourne le dos à l'explorateur de pierre, pour s'engager dans la Rambla, avenue emblématique qui relie le vieux port à la place de la Catalogne. Entre les deux se cache, dans une rue adjacente, La Boqueria. Ce marché couvert fourmille de fruits, de légumes et de spécialités espagnoles convoitées par une foule des plus éclectiques. On a du mal à se frayer un chemin dans les allées, tant il y a de monde. Certains vendeurs représentent la troisième, voire quatrième génération d'une famille marchande. Transmise de père en fils, l'histoire de La Boqueria remonte à 1217. C'est alors que fut mentionné son nom pour la première fois. Deux siècles plus tard, on s'y référait en tant que marché aux cochons. Son inauguration officielle date, en revanche, de 1826. Nul produit de la mer à l'époque, alors qu'aujourd'hui, les poissonniers ne se gênent pas pour trancher la tête de leur gagne-pain sous les yeux parfois écœurés de leurs clients.

À gauche, tout de suite en entrant, se trouve l'un des meilleurs charcutiers (pernil, en espagnol) de Barcelone, Felix Ribas Perez. Sous les jambons suspendus tout autour du stand, les cônes de pata negra (jambon ibérique cru) se vendent comme des petits pains. À acheter absolument, donc. En sus du chorizo (sans colorant, attention !) que l'on fait consciencieusement emballer, en prévention d'un retour en avion. À peine a-t-on payé que l'on jette déjà son dévolu sur un étalage coloré de jus de fruits frais pressés. Fier de ses emplettes, on reprend sa course dans le sillon de la Rambla. Au sortir de cette grande artère se trouve la fameuse Fontaine de Canaletes (la fontaine aux petits canaux), version moderne d'un ancien abreuvoir du XVIe siècle. Selon la légende, « celui ou celle qui boit de son eau reviendra à Barcelone ». C'est autour de ce point d'eau que se rassemblent les supporters du Football Club de Barcelone, en cas de victoire. La tradition prend sa source dans les années 1930. Les aficionados de foot allaient s'enquérir des résultats de chaque match auprès de La Rambla, journal politique et sportif dont les bureaux jouxtaient la fontaine. Aussi est-elle devenue le théâtre d'explosions de larmes et de joie.   

On remonte enfin vers el Paseo Gracia, alias Passeig de Gràcia en catalan (langue officielle pratiquée par plus de 70% de la population), l'avenue Montaigne de Barcelone. Burberry, Chanel, Montblanc, toutes les grandes marques s'y succèdent au sein d'immeubles particulièrement léchés. Parmi les édifices les plus frappants, on compte la Casa Batlló. Conçu de 1904 à 1906 par l'architecte moderniste Antoni Gaudí, cet édifice du patrimoine mondial de l'Unesco allie la pierre, le fer forgé à la céramique polychrome. Les motifs fleuris qui en ornent la façade oscillent entre le turquoise et le rose bonbon, deux teintes acidulées préfigurant le goûter.

Il est seize heures, à savoir l'heure à laquelle débute la formule « salon de thé » du Majestic. On traverse la rue pour rejoindre le bar principal de cet hôtel de luxe. Un pianiste joue des airs de jazz tandis que se déploie sur la carte une série d'éclairs signés Nadu Jubany. Pourquoi avoir choisi cette pâtisserie ? Parce qu'elle est à la mode. Et la mode domine nettement ce quartier huppé de Barcelone. Le message est d'autant plus clair que chaque éclair porte le nom d'un grand couturier partenaire. Ainsi, Bulgari a choisi une crème aux fruits rouges pour représenter ses origines italiennes ; Brunello Cucinelli, la vanille comme substitut au cashmere ; Jimmy Choo, le chocolat Gianduja en référence à sa collection « Sweetie » ; Rosa Clara, l'abricot pour sa douceur ; et Salvatore Ferragamo, une alliance noix de coco-pamplemousse, en hommage à sa fille et au sac-à-main « Fiamma » qui lui est dédié. Le tout servi avec une coupe de champagne, une boisson chaude, deux tranches de marbré à la prune ainsi que deux macarons.

Dernière étape de cette promenade gastronomique, L'EGG. Comme son nom l'indique, ce restaurant se spécialise dans les œufs. Les œufs biologiques, pour être précis, car le chef Paco Pérez refuse la médiocrité. C'est pourquoi il s'approvisionne chez d'autres pointures. Chez Triticum, en pain ; et à la Gran Reserva Arturo Sánchez, en charcuterie. Rien d'étonnant de la part de ce cuisinier multi-étoilé (cinq étoiles Michelin en tout). La carte se divise en plusieurs catégories, dont les fritures, les classiques revisités, tels les œufs Bénédicte, et les omelettes. Impossible de faire l'impasse sur la tortilla espagnole ! Moins explicites en bas de page, les œufs composent tout de même l'ensemble des desserts, du soufflé à la noisette, à la crème brûlée catalane, en passant par la panna cotta et la crêpe Suzette. Le parfait endroit pour fêter Pâques !

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