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Attentats du Sri Lanka : mais qui est donc le Renaud Camus des terroristes ?
©François NASCIMBENI / AFP

Mauvaises fréquentations

Pour le terrorisme des mosquées néo-zélandaises, pas de problème, on sait d’où viennent les influences. Pour le terrorisme des églises sri-lankaise, c’est apparemment plus compliqué...

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Il n’est sans doute pas nécessaire de revenir trop longuement sur la différence des réactions internationales que provoquent l’assassinat de 50 musulmans néo-zélandais par un terroriste australien d’une part, et les 250 victimes chrétiennes sri-lankaises de terroristes islamistes d’autre part.

Mais bon, les choses qui vont sans dire, ça va parfois mieux en les disant tout de même. Donc, dans les deux cas, c’est heureusement l’indignation qui prévaut, mais on aurait du mal à prétendre que c’est avec la même intensité : pour le Sri-Lanka, les gens ne mettent pas leur page Facebook en berne, les premières ministres ne s’accrochent pas un crucifix géant en pendentif pour montrer leur empathie, les télés d’info ne se placent pas en mode couverture de manif de gilets jaunes 24 heures durant…

Il n’est sans doute pas non plus nécessaire de revenir trop longuement sur les raisons de cette différence. Mais bon, là encore, puisqu’on y est : la Nouvelle-Zélande, c’est loin, mais c’est proche tout de même. C’est un peu une Grande-Bretagne excentrée, un morceau d’Occident égaré dans le Pacifique. C’est nous quoi… Et surtout, le tueur des mosquées, « on » lui a pratiquement mis la mitraillette dans les mains. Enfin, je dis « on » mais c’est abusif, ça n’était pas un « on » collectif, mais plutôt un « on » spécifique. Et ce n’est d’ailleurs pas sarcastique, je l’ai même écrit ici.

C’est qu’un meurtrier de masse qui n’est pas qu’un simple maboul, un vulgaire colérique, mais bien une crapule qui théorise son action et la commet au nom d’une cause, il faut bien qu’il baigne dans un certain bain culturel. Dans une certaine vision du monde. Ainsi, l’amateur australien de « Grand Remplacement », il pense que les musulmans et les basanés d’une manière générale sont un danger. Qu'ils vont lui piquer sa place, transformer son pays et sa société en un autre truc qu’il n’aime pas.

Mais les djihadiste qui tuent des chrétiens en prière dans une église, s’ils ne sont pas non plus de simples mabouls, de vulgaires colériques, c’est quoi, le courant de pensée qui les conduisent à assassiner des inconnus par centaines ? Ils ont peur de quoi ? C’est quoi, leur message au reste du monde ? Bref, c’est qui, leur Renaud Camus à eux ? On ne sait pas. On n’en parle pas vraiment. On ne le montre pas du doigt, lui et son influence pernicieuse. Bah, si ça se trouve, les tueurs du Sri Lanka, c’était juste de vulgaires colériques... De simples mabouls. Allez savoir.

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