Vladimir Poutine : pourquoi est-il tout le temps en retard ?

C'est désormais entré dans la légende. Sa réputation n'est plus à faire : Vladimir Poutine est tout le temps en retard. Preuve en est avec son récent déplacement au Vatican. La semaine dernière, alors qu'il devait s'entretenir avec le pape François, le président russe est arrivé avec 50 minutes de retard. Un retard qui n'a pas manqué de faire parler. En effet, ce n'est pas la première fois, loin de là, que cela lui arrive. C'est pourquoi, la BBC s'est posée la question de savoir ce qui se cache derrière son retard chronique. 

Courant du mois de novembre, un média sud-coréen s'était quelque peu chagriné de ce manque de respect des horaires protocolaires de la part de Vladimir Poutine. Alors que le chef d'Etat russe était arrivé avec plus d'une demi-heure de retard à son rendez-vous avec le président Park Geun –hye (en route il en avait profité pour rencontrer des amateurs d'arts martiaux), le Korea Times avait titré : "M.Poutine soyez à l'heure la prochaine fois". Ce à quoi le site russe Slon.ru avait trouvé un excuse parfaite. Selon eux, être en retard d'une demi-heure est "une marque de profond respect" chez Vladimir Poutine. Et le site de répertorier toutes les arrivées tardives du président.
- 14 minutes de retard avec la reine Elizabeth II en 2003.
- 40 minutes pour la chancelière allemande Angela Merkel en 2012.
- trois heures de retard pour des entretiens à propos de la Syrie avec le secrétaire d'Etat américain John Kerry.
- Vladimir Poutine a même fait patienter deux heures les parents d'enfants morts dans une catastrophe aérienne en 2002.

Pour trouver une explication à ses retards chroniques, la BBC cite le chroniqueur politique russe Mikhail Rostovskiy : " Avant les réunions importantes il cherche souvent à doubler les sources de ses informations afin d'être plus pertinent, en conséquence il est souvent en retard". A en croire ce journaliste, Vladimir Poutine serait donc en retard car il préparait le plus minutieusement possible ses rendez-vous. Mais parfois, c'est aussi une stratégie de sa part. Ainsi, en 2012, le président russe est arrivé en retard pour des pourparlers sur la question du gaz avec le président ukrainien Viktor Ianoukovitch. Un retard qui selon Dmitriy Abramov est "né d'un désir de démontrer qu'il occupe la place de "tsar" de la politique mondiale comme à l'apogée de l'empire russe".

Dès lors comme le note Mikhail Rostovskiy, le retard est maintenant "la carte de visite" de Poutine et "cela ne devrait pas changer avec le temps".