Vatican : le pape François veut une réforme globale de l'Eglise<!-- --> | Atlantico.fr
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Le pape François veut réformer l'Eglise
Le pape François veut réformer l'Eglise
©Reuters

Du changement !

Le souverain pontife souhaite dans un texte de 160 pages, "Evangelii Gaudium", entre autres que l'Eglise soit collégiale et défende les pauvres.

Un vent de modernité souffle sur l'Eglise. Depuis l'arrivée du pape François, de nombreux changements sont perceptibles. Par exemple, début octobre, avec huit cardinaux, le souverain pontife a réfléchi à une possible réforme de la Curie (à savoir le gouvernement de l'Eglise, ndlr). Plus récemment encore, dans un entretien accordé au quotidien La Repubblica, il a affirmé que l'Eglise catholique devait s'ouvrir et renforcer son dialogue avec les non-croyants, estimant qu'elle était trop "vaticano-centrique". Et ce mardi, le pape François va encore loin. Il a en effet, dans un texte de 160 pages, titré Evangelii Gaudium ("La joie de l'Evangile"), appelé à une réforme globale de l'Eglise. Dans ce document reviennent à de nombreuses reprises les mots clés suivants : "sortir de soi", "miséricorde", "mission", "tendresse". 

Concrètement, François souhaite des changements dans l'organisation de l'Eglise. Il en tire la conclusion suivante : "je dois penser à une conversion de la papauté. Il me revient de rester ouvert aux suggestions orientées vers un exercice de mon ministère". "Ce que je veux exprimer ici a une signification programmatique et des conséquences importantes. J'espère que toutes les communautés feront en sorte de mettre en œuvre les moyens nécessaires pour avancer sur le chemin d'une conversion pastorale et missionnaire, qui ne peut laisser les choses comme elles sont", écrit encore le souverain pontife.

Reprenant une idée du Concile Vatican II (1962-65), le pape plaide pour plus de collégialité, en donnant plus d'autorité aux conférences des évêques, "y compris doctrinale". "Je ne crois pas qu'on doive attendre du magistère papal une parole définitive ou complète sur toutes les questions", note-t-il, assurant à plusieurs reprises qu'il préfère le risque d'une "Eglise accidentée" à une Eglise "enfermée". De plus le pape François s'expriment plusieurs fois sur l'obligation des fidèles et des prêtres d'aller vers les pauvres. "Tant que ne s'éliminent pas l'exclusion sociale et la disparité sociale, dans la société et entre les divers peuples, il sera impossible d'éradiquer la violence. On accuse les pauvres (...) de la violence, mais, sans égalité de chances, les différentes formes d'agression et de guerre trouveront un terrain fertile qui tôt ou tard provoquera l'explosion", prévient-il.

Il dénonce la traite des êtres humains -prostitution, travail des enfants, réseaux d'immigration clandestine- et leurs complices: "beaucoup ont les mains qui ruissellent de sang à cause d'une complicité confortable et muette". En revanche, pas d'ouverture sur l'ordination des femmes -"le sacerdoce réservé aux hommes est une question qui ne se discute pas", tranche-t-il- même s'il veut confier des responsabilités aux femmes. Enfin, François n'évoque pas non plus les thèmes de la sexualité, de la pédophilie, de la contraception et de l'homosexualité. Comme quoi tout moderne qu'il est, il y a encore quelques sujets inabordables.

lu sur Le Monde

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