Une de "Minute" : pour Christiane Taubira, elle dénie son "appartenance à l'espèce humaine" <!-- --> | Atlantico.fr
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Christiane Taubira s'est exprimée sur la Une de Minute
Christiane Taubira s'est exprimée sur la Une de Minute
©Reuters

Réactions

La ministre de la Justice s'est exprimée ce mercredi soir sur France 2 après que l'hebdomadaire d'extrême droite l'a comparée à un singe.

Un tollé qui n'en finit plus de provoquer des réactions. La Une de Minute a engendré une vive polémique et l'indignation de l'ensemble de la classe politique. En osant titrer "Maligne comme un singe, Taubira retrouve la banane", l'hebdomadaire d'extrême droite a réussi son coup : "se faire une jolie pub" comme l'a reconnu ce mercredi Jean-Marie Molitor le patron du magazine. Parmi toutes les réactions, une était particulièrement attendue : celle de la principale intéressé qui a tardé à donner son ressenti sur cette titraille. Mais ce mercredi, Christiane Taubira était l'invitée de David Pujadas pour le 20 heures de France 2. La ministre de la Justice a donc eu tout le loisir de se défendre. "Il faut reconnaître effectivement que ce sont des propos d'une extrême violence" et "qui dénient mon appartenance à l'espèce humaine", a déclaré la garde des Sceaux.

"Moi j'encaisse le choc, c'est violent pour moi, mes enfants, mes proches, tous ceux qui me ressemblent", a ajouté la ministre. "Je sais qu'il y a des personnes qui souffrent beaucoup de ces agressions". A propos de son refus de porter plainte, Christiane Taubira a affirmé : "Je n’ai pas fait profil bas, c’est une dignité assumée que je tiens des nombreux soutiens que j’ai reçus"."C’est vrai que j’ai choisi dans un premier temps de ne pas confier seulement à la justice la sanction de tels propo ", a-t-elle poursuivi. "Le racisme n'est pas une opinion, c'est un délit, l'antisémitisme n'est pas une opinion, c'est un délit", a ensuite martelé la ministre de la Justice cible de nombres injures racistes ces dernières semaines, jugeant néanmoins que la justice ne pouvait "porter toute la charge". "La société doit s'interroger", a-t-elle précisé.

Alors que David Pujadas lui demandait s'il y avait une désinhibition de la parole raciste en France : "C'est absolument incontestable, c'est pour cela que nous devons faire face, faire front. Il y a des paroles qui ont surgi dans l’espace public qui n’ont pas donné lieu à des réactions et ont laissé d’autres croire qu’ils pouvaient se désinhiber", a-t-elle déploré tout en se disant confiante dans "le socle" de la société française qui, a-t-elle dit "s’est construite sur la fraternité".

Enfin, interrogée sur la condamnation exprimée par le Front national suite aux injures racistes dont elle a été victime, Christiane Taubira a estimé qu'il s'agissait "d'hypocrisie" de "positions opportunistes" auxquelles elle ne pourrait croire tant que le parti de Marine Le Pen n'aurait pas "renié son héritage" et "tout ce qui fait son identité profonde". Et de conclure : "Il y a un affrontement de valeurs profond, c'est normal et nous allons livrer bataille". 

lu sur Libération

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