Tunisie : Chokri Belaïd aurait reçu des menaces de mort venant d'Ennahda<!-- --> | Atlantico.fr
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Toujours des manifestations dans les rues de Tunis
Toujours des manifestations dans les rues de Tunis
©Reuters

Sous pression

L'assassinat de l'opposant Chokri Belaïd risque de plonger le pays dans un cycle de violences. Les syndicats ont appelé à la grève générale vendredi. La France fermera ses écoles en Tunisie vendredi et samedi.

Selon l'agence de presse Reuters, des centaines de jeunes manifestants tunisiens ont envahi et saccagé un commissariat de Tunis en jetant par les fenêtres du bâtiment des meubles et du matériel. Le président n'a pas reçu de démission du Premier ministre ni les détails d'un cabinet restreint de technocrates annoncé par le Premier ministre.

Un autre siège d'Ennahda a été incendié.

Selon Adnene Manser, porte-parole de la présidence tunisienne "le président n'a pas reçu de démission du Premier ministre ni les détails d'un cabinet restreint de technocrates annoncé par le Premier ministre."

Selon une journaliste, l'opposition a suspendu ses activités au sein de l'Assemblée constituante.

Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a condamné l'assassinat de Chokri Belaïd sur le plateau de BFM TV.

Des protestataires ont incendié les locaux d'Ennhada. Les actions contre le parti islamiste Ennahda se multiplient. A Siliana, dans le nord-est, des manifestants ont brûlé aussi le siège du parti islamiste Ennahda, au pouvoir.

Le journaliste de France 24, Imed Bensaied, publie des photos de Tunis sur son compte Twitter :

Chokri Belaïd aurait subi des menaces de la part de la branche armée d'Ennahda, selon la rédactrice en chef du site d'information Kapitalis et proche de l'opposant assassiné, Zohra Abid : "Chokri Belaïd a toujours été menacé par les salafistes, par la LPR, l'aile terroriste et armée d'Ennahda. On voulait le faire taire. Le week-end dernier, il a été passé à tabac dans la région de Kef, lors d'une réunion du parti des patriotes démocrates." "Sur Nessma TV, il a dénoncé les menaces qui pesaient sur lui" tout récemment, a-t-elle précisé.

Des confrontations ont eu lieu entre la police et des centaines de manifestants anti-islamistes ce jeudi devant le siège du gouverneur de Gafsa, ville instable du bassin minier tunisien.

Sur Twitter, le journaliste Taïeb Moalla a posté une photo du lieu du meurtre :

Une grève générale vendredi

Le syndicat historique se mobilise et appelle à la grève générale vendredi à l'occasion des funérailles de Chokri Belaïd. L'Union générale tunisienne du travail (UGTT), principal syndicat tunisien, l'a annoncé sur son site internet.

De son côté, la France fermera ses écoles en Tunisie vendredi et samedi par mesure de précaution.

Un important dispositif policier

La situation est toujours très tendue ce jeudi en Tunisie. La police a déployé un important dispositif de sécurité dans le centre de Tunis au lendemain de l'assassinat de Chokri Belaïd. Si aucun appel à descendre dans la rue n'a été lancé par les partis d'opposition ou les syndicats pour jeudi, les rassemblements de la veille dans plus d'une dizaine de villes avaient été spontanés.

Jeudi matin à Tunis, un important dispositif de sécurité a été déployé par la police avenue Habib Bourguiba, théâtre de heurts entre manifestants et policiers jeudi et haut-lieu de la révolution de janvier 2011 qui avait renversé le régime de Zine El Abidine Ben Ali. Des bus, des camionnettes et des fourgons cellulaires ont été postés en nombre et la circulation interdite le long du ministère de l'Intérieur. Les commerces ont rouvert sur cet axe mais par précaution nombre de magasins ont abaissé leur rideaux de fer pour protéger leurs vitrines.

La presse tunisienne craignait dès lors que l'assassinat par balles de l'opposant Chokri Belaïd plonge le pays dans un cycle de violences toujours plus sanglant, tout en espérant que l'annonce de la formation d'un nouveau gouvernement désamorce ces tensions. Ce meurtre qui a tout de l'assassinat politique commandité, n'a pas de précédent dans l'histoire moderne de la Tunisie, soulignent les journaux.

Par ailleurs, quatre partis politiques ont appelé à une grève générale pour vendredi, le jour des obsèques mais la puissante centrale syndicale UGTT n'a pas exprimé de position sur le sujet, alors que sa capacité de mobilisation est clé pour tout débrayage d'ampleur. Les syndicats des avocats, des magistrats et du parquet ainsi que les enseignants de la principale université tunisienne (La Manouba, banlieue de Tunis) ont annoncé observer une grève dès jeudi. Les violences politiques et sociales se sont multipliées ces derniers mois face aux espoirs déçus de la révolte. La Tunisie est aussi déstabilisée par un essor de groupuscules jihadistes.

Selon Reuters, le parti islamiste Ennahda refuse la dissolution du gouvernement annoncée mercredi soir par le Premier ministre Hamadi Jebali. "Le Premier ministre n'a pas sollicité l'opinion de son parti", a déclaré le vice-président d'Ennahda, Abdelhamid Jelassi. "Nous croyons, nous, à Ennahda que la Tunisie a besoin aujourd'hui d'un gouvernement politique. (...) Nous allons poursuivre les discussions avec les autres partis sur la formation d'un gouvernement de coalition", a-t-il ajouté.

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