Syrie : les rebelles filment l'exécution de sept soldats d'al-Assad

Le New York Times s'est procuré une vidéo filmée en avril 2013 à Idlib, en Syrie. Celle-ci montre l'exécution de sept soldats syriens par un groupe de rebelles. Les soldats ont été enlevés, attachés et jetés à terre, les rebelles pointant sur eux leurs armes à feu. Le meneur du groupe, Abdul Samad Issa, connu sous le nom de "l'oncle" - ses adjoints sont ses neveux -, prononce quelques mots avant de tirer la première balle. "Depuis cinquante ans, ils sont des compagnons de la corruption, déclare-t-il. Nous le jurons devant le Seigneur, c'est notre serment : nous allons prendre notre revanche". A la fin de la vidéo, les corps des soldats sont déversés dans un puits tandis que l'un des hommes armés regarde dans la caméra et sourit.

Cette scène a été documentée dans une vidéo sortie clandestinement de Syrie il y a seulement quelques jours. C'est un ancien rebelle, horrifié par la brutalité des tactiques utilisées ponctuellement par ses camarades qui a confié le film au New York Times. L'ancien assistant d'Issa, qui avait la copie de la vidéo, a déclaré que les soldats capturés auraient eu des vidéos les montrant en train de piller et violer des civils syriens. Selon lui, ce sont ces actes qui ont conduit les rebelles à les exécuter.

Abdul Samad Issa, 37 ans, était commerçant et éleveur de bétail avant le début de la guerre. Il a formé son groupe au début de l'insurrection en utilisant son propre argent pour acheter des armes et payer les frais de ses propres soldats. Son père était un opposant au président Hafez al- Assad, le père de Bachar, mais a disparu en 1982.

Le film diffusé par le New York Times pourrait causer quelques soucis aux Etats-Unis dans leur quête de soutiens en vue d'une intervention armée en Syrie. Les Américains accusent en effet le régime de Bachar al-Assad d'avoir usé d'armes chimiques contre les rebelles et des civils. Une vidéo faisant la démonstration d'actes de cruauté de la part de l'opposition pourrait apporter des arguments aux opposants à l'intervention. Le secrétaire d'Etat John Kerry estime que cette frange de rebelles radicalisés ne constitue que 15 à 20% de l'opposition.

La vidéo du New York Times.