Syrie : John Kerry et Laurent Fabius font "front commun"

Les Etats-Unis et la France ont enfin progressé dans leur volonté d'opposer à la Syrie "une réponse forte". Les deux pays ont engrangé les soutiens ce week-end, l'Europe et une partie des pays du G20 semblant prêts à les suivre. Reste à savoir si la réponse forte que veut opposer l'Occident à la Syrie sera une action militaire. Selon François Hollande, le Congrès américain devrait se prononcer dans la semaine, "jeudi ou vendredi", plus précisément. Le rapport des inspecteurs de l'ONU sur l'utilisation des armes chimiques devrait, quant à lui, être rendu public "sans doute à la fin de la semaine prochaine".

Washington et Paris réfléchissent actuellement à la manière de mener une action "courte et ciblée" sur la Syrie. Selon les experts, celle-ci devrait prendre la forme de tirs de missiles de croisière. Une opération dont peu de pays ont la capacité. John Kerry a eu l'occasion de s'exprimer sur la crise syrienne au cours d'une conférence de presse commune menée samedi 7 septembre avec Laurent Fabius. "C'est vraiment notre Munich à nous !", a lancé - en français - le secrétaire d'Etat américain, faisant allusion à la conférence de 1938, symbole du non interventionnisme des démocraties contre les dictatures.

"Les Etats-Unis, nos partenaires français le savent, nous ne pouvons rester indifférents face à ce massacre. Nous ne pouvons laisser un dictateur se servir impunément des armes les plus effroyables, a-t-il poursuivi. Il n'est pas exagéré de dire que notre sécurité dépend de la manière dont notre conscience collective et notre engagement à l'égard des normes internationales existant depuis près d'un siècle nous feront réagir".