Succession de Benoît XVI : "qui entre pape au conclave en ressort cardinal"<!-- --> | Atlantico.fr
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Qui succédera à Benoît XVI ?
Qui succédera à Benoît XVI ?
©Reuters

En coulisse

Les cardinaux vont entrer en conclave sans véritable candidat officiel. Tous ou presque n'ont pas d'ambitions personnelles.

"Qui sera pape ? Personne ne peut répondre à cette question à l'heure actuelle. Nous ne sommes pas dans une compétition sportive dans laquelle il y a un favori. C'est plus compliqué que cela" explique un homme d'Eglise qui vit à Rome. Dans la capitale, il flotte un parfum d'incertitude. Tout le monde attend. Pour succéder à Benoît XVI, les volontaires ne se bousculent pas au portillon. Du moins officiellement. C'est une élection, mais il n'y a pas d'affiches de campagne, pas de candidat officiel et ceux qui pourraient être élus jurent leurs grands dieux qu'ils ne le souhaitent pas. C'est aussi cela le conclave !

A la question "pensez-vous avoir vos chances?", les cardinaux qui sont arrivés depuis lundi à Rome pour préparer l'élection du chef d'une Eglise catholique de 1,2 milliard de fidèles, répondent d'un air modeste ou partent d'un grand éclat de rire. Le cardinal Sean O'Malley de Boston a indiqué par exemple qu'il n'avait nullement l'intention d'abandonner sa bure de frère capucin. "Je porte cet uniforme depuis 40 ans et j'ai l'intention de le porter jusqu'à ma mort. Je ne prévois pas d'en changer", a-t-il dit.

Etre pape n'est pas censé être une ambition personnelle et encore moins si elle est exprimée en public: l'élection est d'inspiration divine, pas question d'essayer de concurrencer l'Esprit Saint. Il existe d'ailleurs un proverbe italien pour mettre en garde les cardinaux mus par un orgueil démesuré: "qui entre pape au conclave en ressort cardinal". Les candidatures sont discutées avec le plus grand tact, mais normalement seulement en privé ou lors des pauses-café durant la série de rencontres pré-conclave. Et les cardinaux sont liés par le serment de garder secrètes leurs discussions, sous peine d'excommunication.

Les questions incessantes de la presse sur une éventuelle candidature peuvent donc être pénibles pour des cardinaux qui affrontent les décisions les plus importantes de leur carrière. Interrogé sur son éventuelle candidature, André Vingt-Trois, archevêque de Paris, a parlé d'"erreur" avant de partir à toute vitesse. Un cardinal américain Timothy Dolan a carrément répondu à un journaliste que quiconque pouvait penser qu'il serait élu pape "fumait de la marijuana". Dans une interview au Messaggero, le Britannique Cormac Murphy O'Connor, ex-archevêque de Westminster, à qui l'on demandait s'il avait acheté un billet pour repartir de Rome après l'élection, a répondu en laissant planer le doute: "je ne l'ai pas encore acheté.... je le prendrai dans quelques jours".

Pour sa part, le cardinal canadien Marc Ouellet, Préfet de l'influente congrégation des évêques, et cité parmi les papabili les plus probables par les vaticanistes, a avoué : "je ne peux pas ne pas y penser maintenant". Même s'il pense aussi qu'être pape "serait un cauchemar". Ainsi va la vie à Rome en ce moment. Le conclave revêt toujours un certain mystère. Peut-être encore plus aujourd'hui.

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