Serge Dassault : une liste de 130 bénéficiaires prouverait les achats de voix<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
France
Serge Dassault : une liste de 130 bénéficiaires prouverait les achats de voix
©

Soupçons

Le quotidien "Libération" assure ce mercredi que les juges enquêtant sur un système présumé d'achats de voix à Corbeil-Essonnes disposent d'une telle liste.

Des achats de voix ? "Il n’y en a jamais eu". Serge Dassault nie depuis toujours tout système présumé d'achats de vote lors d'élections municipales à Corbeil-Essonnes. Le sénateur UMP l'a encore dit et répété ce lundi en pleine séance au Sénat. Evoquant sa récente garde à vue, l'industriel a profité de cette tribune pour clamer son innocence devant ses pairs, expliquant avoir "contesté" tout achat de voix devant les enquêteurs, "puisqu'il n'y en a jamais eu et que tous les soi-disant témoignages qui ont été rapportés sont des mensonges". Mais ces propos sont remis en cause par la sortie d'une enquête de Libération. En effet, le quotidien titre en Une de son édition de mercredi : "Achats de voix : Dassault, la preuve".

Ainsi, selon Libération, les juges disposent d'une liste, saisie chez Serge Dassault, qui détaille des dons et avantages à environ 130 bénéficiaires. L'existence de cette liste, saisie en juin 2013 lors d'une perquisition au "Clos des Pinsons", la résidence de l'homme d'affaires à Corbeil, avait déjà été évoquée, mais Libération en livre désormais de plus amples détails. Il s'agit de "quatre versions d'un listing d'électeurs, comportant environ 130 noms" et datés de "décembre 2009 et janvier 2010", affirme le quotidien, qui a eu accès aux documents.

Selon Libération, "le tableau comporte plusieurs colonnes", où sont inscrits les noms des bénéficiaires présumés, des commentaires sur l'avancement du dossier et les mentions "payé" et "non payé". Le quotidien estime que 70 noms sont concernés par des dons d'argent, de quelques centaines à plusieurs milliers d'euros. Dans d'autres cas, il s'agit du financement d'un permis de conduire, d'un prêt pour monter une entreprise, ou de "dons de natures très diverses": "1 000 euros afin de payer une 'amende'", "500 euros pour 'soutien sortie détention'", détaille le journal.  Pour 45 noms, aucune somme n'est versée, s'agissant par exemple de jeunes ayant bénéficié d'un contrat aidé à la mairie de Corbeil, affirme le journal.

A l'heure actuelle, cinq protagonistes ont été mis en examen dans ce dossier, dont l'actuel maire de Corbeil-Essonnes et bras droit de Serge Dassault, Jean-Pierre Bechter, qui a remporté les élections municipales de 2009 et 2010, sa deuxième adjointe à la mairie Cristela de Oliveira et un fidèle du sénateur, Jacques Lebigre. Les deux autres mis en examen, Younès Bounouara et Mamadou Kébé, sont soupçonnés d'être des intermédiaires du système présumé d'achats de voix.

De son côté, Serge Dassault est ressorti libre de sa garde à vue, il sera convoqué ultérieurement en vue d’une possible mise en examen. L'affaire est donc loin d'être terminée.

Revoir Serge Dassault clamer son innocence au Sénat :


lu sur Libération

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !