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Selon Edouard Philippe, "le gouvernement ne reviendra pas sur la suppression des régimes spéciaux" ; une nouvelle réunion sera organisée avec les partenaires sociaux en janvier
©Martin BUREAU / POOL / AFP

Appel à la responsabilité

Après avoir reçu les partenaires sociaux mercredi, Edouard Philippe organisait une réunion multilatérale de négociations ce jeudi. A l'issue de cette rencontre, les syndicats (notamment la CGT) sont sortis déçus.

Le chef du gouvernement s’est exprimé ce jeudi soir depuis Matignon à l’issue de nouvelles discussions avec les syndicats alors que le mouvement de contestation contre la réforme des retraites est entré dans sa troisième semaine. Edouard Philippe a salué "l'esprit de responsabilité et le respect qui ont prévalu" durant ces discussions. Il a salué les "bonnes conditions" dans lesquelles se sont déroulées les manifestations du 17 décembre, mais "condamne fermement les coupures d'électricité".

Le Premier ministre a indiqué que le gouvernement ne reviendrait pas sur la suppression des régimes spéciaux. Edouard Philippe se dit ouvert à individualiser davantage l'âge de départ à la retraite de chacun.

Concernant l'âge d'équilibre, "les discussions vont précisément permettre d'aménager ces trajectoires. La reconnaissance de la pénibilité, du handicap ainsi que la retraite progressive vont permettre d'adapter l'âge d'équilibre. Nous pouvons tomber d'accord avec les organisations qui soutiennent le projet de régime universel. Le dialogue social va se poursuivre. (...) L'âge d'équilibre ce n'est pas simplement demander à certains de partir un peu plus tard, c'est aussi pour beaucoup de permettre de partir beaucoup plus tôt. Les Français doivent travailler 42, et bientôt 43 ans pour avoir le taux plein. Aujourd'hui, vous devez aller jusqu'à 67 ans pour avoir le taux plein si vous n'avez pas tous vos trimestres. Demain, nous allons faire baisser significativement cet âge de 67 ans".

Edouard Philippe a également fait un certain nombre d'annonces lors de son discours. Il a ainsi indiqué des travaux à venir concernant le droit à la reconversion pour les salariés exerçant des métiers pénibles.

Pour le minimum de pension, le Premier ministre a proposé de l'augmenter au-delà des 85% du SMIC pour les carrières complètes.

Pour les agents SNCF, "le gouvernement confirme son accord pour la mise en place de mesures favorisant la progressivité de mise en oeuvre de la réforme et le respect des droits acquis". Sur la question des agents RATP, "des avancées importantes sont sur la table. Chacun les jugera et devra prendre ses responsabilités".

Le Premier ministre a également évoqué les industries électriques et gazières. Edouard Philippe a annoncé qu’il était favorable à la retraite progressive pour les fonctionnaires : "Je me suis engagé à revaloriser les revenus des professeurs et des chercheurs, cette  revalorisation prendra effet dès le 1er janvier 2021".

Edouard Philippe s’est exprimé également sur la baisse des seuils relatifs au travail de nuit. Ceci devrait permettre à davantage de salariés de bénéficier des mesures de pénibilité (près de 300.000 personnes).

Il a aussi indiqué son souhait d'"améliorer les fins de carrière" : "Il y a des métiers plus difficiles à faire que d’autres, j'ai demandé à Muriel Pénicaud de travailler sur des dispositifs concrets l’emploi des seniors et sur l’aménagement des fins de carrière".

Les syndicats ont exprimé leur désaccord et leur déception à l'issue de ces négociations et des échanges avec le Premier ministre, mercredi et jeudi. 

L'intersyndicale a annoncé une nouvelle journée d'action pour le 9 janvier 2020. Philippe Martinez, le leader de la CGT s’est exprimé à l’issue des discussions. Pour lui, "il n'y a rien de changé". La CFDT a confirmé son "désaccord" avec Matignon. Laurent Berger, dont le syndicat n'appartient pas à l'intersyndicale, a déploré l'absence "d'avancées notables" sur le "point dur" de l'âge pivot et de la "recherche de l'équilibre à court terme". Il a évoqué une "trêve" des réunions pendant les fêtes et à la reprise des discussions avec le gouvernement à la rentrée. Les sujets de la pénibilité, le minimum contributif, la transition vers le nouveau système et les fins de carrière seront évoqués.

L'Unsa a appelé à "une pause" du mouvement social à la SNCF. La CGT-Cheminots en revanche maintient la grève.  Laurent Escure, secrétaire général de l'UNSA, a indiqué que des "garanties" avaient été trouvées lors des discussions avec le gouvernement. " Le bureau fédéral de l'UNSA ferroviaire a décidé d'appeler à une pause du mouvement à la SNCF. À la RATP, il y a un dialogue entre la direction et les agents pour que le contrat social soit mis en oeuvre". En revanche, il a réaffirmé qu'un "contentieux" existait toujours sur la question de l'âge d'équilibre fixé à 64 ans : "Il existe toutefois une marge de manœuvre car le premier ministre a dit que s'il existait d'autres options, il y réfléchirait".

Sur le front de la grève et face aux perturbations dans les transports, Valérie Pécresse a également demandé "à la RATP et SNCF de rembourser les voyageurs pour tous les jours de grève". 

Après cette prise de paroles d’Edouard Philippe, le gouvernement ne souhaite donc pas faire de concession sur l'âge pivot. Des discussions vont donc reprendre avec les syndicats au début du mois de janvier sur la pénibilité, le minimum contributif, la transition vers le nouveau système et les fins de carrière. Le Premier ministre considère qu’il est essentiel que le nouveau système soit équilibré financièrement dès sa mise en œuvre.

Le chef du gouvernement a appelé les syndicats à la responsabilité pour permettre aux Français de partir pour les fêtes de fin d'année : "Je mesure le stress et la fatigue dans lesquelles les Français travaillent et je partage les préoccupations des commerçants (...) Les avancées que nous venons de consacrer doivent permettre une reprise du travail dans les entreprises de transports publics".

BFMTV

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