Remaniement : Ayrault et Valls se livrent une bataille en coulisses pour Matignon <!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
France
Remaniement : Ayrault et Valls se livrent une bataille en coulisses pour Matignon
©

Guerre Froide

Face à l'éventuelle nomination de Manuel Valls à Matignon, les soutiens de ce dernier et ceux de l'actuel Premier ministre se lancent des piques par médias interposés.

C'est la guerre froide entre Jean-Marc Ayrault et Manuel Valls. Le moyen de pression choisi par les deux hommes ? Les médias. Ce mercredi, l'éventuelle nomination de Manuel Valls à Matignon a fait réagir de nombreux politiques. Sur Europe 1, la ministre écologiste du Logement, Cécile Duflot a déclaré que, lors d'un déjeuner la veille avec le ministre de l'Intérieur, elle lui avait tout simplement dit : "Si c'est toi, ce sera sans moi." Pari ailleurs, l’entourage de Jean-Marc Ayrault a fait la tournée des rédactions pour transmettre ce message : "Le changement de Premier ministre préoccupe plus les médias que les Français. Ce qui compte, c'est la politique qui est menée et c'est d'avoir une majorité parlementaire pour mener cette politique. Qui d'autre que Jean-Marc Ayrault peut trouver l'équilibre entre toutes les composantes de la majorité présidentielle pour avancer ?" Et de poursuivre : "Le redressement du pays n'est pas achevé." Sous-entendu, il est absurde de changer de politique et de majorité au milieu du gué et, si on ne change pas de politique, pourquoi changer de Premier ministre ?

Si dans l'entourage de Cécile Duflot, on est prêt à soutenir tout autre Premier ministre que Manuel Valls :  "Fabius, Delanoë, Bartolone". Le chef de file des sénateurs écologistes, Jean-Vincent Placé, a confié : "Je suis pour le maintien de Jean-Marc Ayrault. Un changement à Matignon n'aurait pas beaucoup de sens dans la période." Les écologistes veulent des signaux sociaux et en matière de transition écologique. A l'aune de leurs résultats électoraux, ils réclament aussi un troisième ministre. Et Cécile Duflot pense qu'un Manuel Valls à Matignon serait invendable à sa base. Ce mercredi, le chef du gouvernement était remonté au Conseil des ministres. Aurait-il été alarmé par les propos du chef de l'Etat invitant ses ministres à "travailler au redressement de ce pays avec plus de rapidité, de force, de cohérence et de justice sociale" ? Ou a-t-il pressenti que le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, plaiderait un nouvelle fois en faveur de Manuel Valls lors de son entretien avec François Hollande qui a suivi le Conseil?

Mais Manuel Valls a compris, lui, que pour ne pas compliquer d’avantage la tache aux candidats socialistes en pleine élection municipale, il fallait mieux faire basse figure. La Place Beauvau s’est donc bien abstenue de répondre aux attaques lancées par Jean-Marc Ayrault : "Nous ne pouvons pas être en guerre contre le Premier ministre de la France"a-t-elle assuré. Les soutiens du ministre de l'Intérieur se sont chargés de la contre-attaque : "C'est humainement compréhensible et politiquement contre-productif. C'est faire une démonstration d'absence de sang-froid." Soit l'exact opposé de ce que veux François Hollande. Quant à la réponse à la pique de Cécile Duflot, elle ne s'adresse pas à la ministre mais au chef de l'Etat : "Si c'est Duflot qui choisit le Premier ministre, ce n'est pas exactement le signe de fermeté qu'on attend", ont fait valoir les soutiens de Manuel Valls.

Lu sur Les Échos

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !