Rapprochement Etats-Unis / Cuba : un événement salué dans le monde entier

"Historique", "courageux", une "grande" déclaration, les adjectifs élogieux se sont multipliés après l'annonce d'un rapprochement entre deux frères ennemis, les Etats-Unis et Cuba. Toute la communauté internationale a réagi pour saluer cette décision qui intervient après plus de 50 ans de rupture.

Quelques minutes après cette annonce simultanée de Barack Obama et Raul Castro, des dizaines de Cubains, en proie depuis plus d'un demi-siècle à un sévère embargo, sont descendus dans les rues de la capitale, La Havane, pour faire éclater leur joie.

Dans le continent américain, premier spectateur de ces relations conflictuelles héritées de la guerre froide, l'heure était aux félicitations. Pour le ministre des Affaires étrangères chilien, le monde assiste au "début de la fin de la guerre froide sur le continent américain". De son côté, le président colombien, Juan Manuel Santos, voit dans ce rapprochement "le rêve d'avoir un continent où règne la paix totale entre les nations". Même le président vénézuélien, Nicolas Maduro, jamais avare de critiques envers Washington, a estimé que "le geste d'Obama est courageux et nécessaire pour l'Histoire". Il y voit également une "victoire de la morale", "une victoire de Fidel Castro", "une victoire historique du peuple cubain".

En Europe, le premier à réagir a été l'un des artisans de cette réconciliation. Le pape François a salué cette "décision historique". "Aujourd'hui, un nouveau mur commence à tomber", a quant à elle jugé  la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini. Paris, par la voie de Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères, espère que ce rapprochement aboutira "à la levée à terme de l'embargo sur ce pays. L'Allemagne a salué "une très bonne nouvelle en ces temps riches en conflits". L'UMP, Hervé Mariton a assuré qu'il "faut savoir tourner la page à l'égard d'un pays, d'une population qui ont énormément souffert". Quant à Marine Le Pen, elle note "un pas historique mais Cuba devra protéger sa souveraineté".

Les principales critiques sont elles venues des deux peuples concernés. En Floride, des centaines d'exilés cubains ont manifesté pour dénoncer, ce qu'ils qualifient de lâcheté de la part de Barack Obama. A Cuba, des dissidents au pouvoir s'en sont pris eux- aussi à la "victoire de Fidel Castro".