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Quand l'Union syndicale des magistrats critique le bilan de Christiane Taubira
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Nouvelle attaque

Ce vendredi la ministre de la Justice s'est rendue au 39e congrès du syndicat qui représente les deux tiers des magistrats.

Rien ne va plus pour Christiane Taubira. En plus d'être la cible de très nombreuses attaques racistes ces dernières semaines, la ministre de la Justice est aussi critiquée pour son travail. En effet, la garde des Sceaux a été vivement contestée ce vendredi par l'Union syndicale des magistrats (USM) lors du 39ème congrès de ce syndicat qui se tenait au Palais de justice de Paris. Un désaveu d'autant plus important que ce syndicat est majoritaire (68,4%) chez les 8 200 magistrats de France. Il lui a été notamment reproché un manque de concertation sur les grandes réformes de la justice.

"L'an passé à Colmar, vous aviez bénéficié de notre part d'un accueil chaleureux et même d'une standing ovation", a tout d'abord rappelé dans son discours Christophe Régnard, le président de l'USM, avant de lancer l'offensive. "Dix-huit mois après votre arrivée place Vendôme, nous sommes déçus. Après des débuts prometteurs, chacune de nos rencontres a été source de tensions. De plutôt conviviales, nos rencontres ont quelque peu tournée à l'aigre", a-t-il constaté en interrogeant la ministre. "L'année qui vient de s'écouler, au-delà des paroles publiques souvent apaisantesest clairement celle des désillusions quant aux actes" a-t-il poursuivi.

"Serait-ce que le dialogue social, annoncé comme essentiel, soit finalement vécu comme un obstacle" ou "doit-on l'imputer à votre proximité, réelle ou supposée, avec d'autres que nous dans la magistrature ?", a-t-il demandé en référence au Syndicat de la magistrature (gauche, minoritaire). Enfin Christophe Régnard s'est inquiété du manque de moyens des juridictions en s'interrogeant : "la justice est-elle vraiment la priorité du gouvernement ?"

Face à tant de critiques, Christiane Taubira s'est défendue. "En vous écoutant, j'avais le cœur serré en me disant que le ministère de la Justice n'avait jamais connu de garde des Sceaux aussi hostile à la magistrature" a-t-elle tout d'abord répondu. Avant de poursuivre : "Vous êtes un syndicat majoritaire et cela vous donne une responsabilité supérieure", en reconnaissant que "des désaccords, des divergences peuvent être actés". Mais, "la parole des magistrats est irremplaçable et j'ai la responsabilité de l'entendre dans sa diversité", a ajouté la garde des Sceaux en réaffirmant son désir de consolider "le dialogue social". "Vous aurez la parole et je vous invite à la prendre", a-t-elle proclamé. Reste à savoir si cette mise au point de part et d'autres portera ses fruits.

lu sur Le Monde

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